Il y a quelques mois déjà, j’ai vu sur un groupe de traducteurs l’annonce d’un film sur les traducteurs, intitulé d’ailleurs simplement Les Traducteurs. Je vous avoue que j’ai d’abord cru à une blague, mais non : Régis Roinsard a bien réalisé un film sur nous. Je ne pouvais bien sûr pas faire sans aller le voir au cinéma. Deux jours après sa sortie, je me retrouve donc avec ma sœur (et pas plus de 6 autres personnes dans la salle, probablement tous des traducteurs…) devant ce thriller dont les héros sont des gens qui exercent la même profession que moi.
Petit résumé pour ceux qui n’ont pas vu la bande-annonce : 9 traducteurs sont enfermés pour traduire le dernier tome de Dedalus, une série de romans à succès. Or, malgré les précautions de l’éditeur en coupant ses traducteurs du monde extérieur et en les plaçant sous haute surveillance, les dix premières pages du livre sont publiées sur Internet, accompagnées d’une demande de rançon pour empêcher que l’entièreté du roman ne se retrouve sur la toile. Commence alors une enquête pour trouver le coupable de la fuite.
En plus d’être un bon thriller (il faut attendre la fin pour véritablement connaître toute l’histoire), ce film m’a énormément plu car il montre réellement le travail des traducteurs et les différents profils des personnes qui se tournent vers la traduction littéraire en particulier. Il y a les grands fans de l’auteur et de la littérature en général, ceux qui ne considèrent ce travail que comme un gagne-pain supplémentaire, ceux qui rêvent de devenir auteurs eux-mêmes ou encore ceux qui gagnent bien leur vie et ne voient cette traduction que comme un simple projet parmi bien d’autres. Ce film dépeint également le monde parfois impitoyable de l’édition, Lambert Wilson incarnant un éditeur uniquement motivé par le profit et ne considérant ses traducteurs que comme du bétail. Et quand on voit les miettes que récoltent les traducteurs littéraires après la sortie d’un roman qu’ils ont mis des mois à traduire, on est loin de la fiction. On voit d’ailleurs au début du film les traducteurs s’insurger contre les conditions de travail (aucun accès à Internet, ni au roman complet, ils doivent traduire une dizaine de pages à la fois, en respectant des horaires stricts…).
Je ne vais pas en dire trop au risque de révéler quoi que ce soit, mais ce film est un merveilleux coup de projecteur sur ces travailleurs de l’ombre qui ont la lourde tâche de transmettre le message et le style d’un auteur. Sans eux, nous passerions à côté de trésors de la littérature et du cinéma. Car oui, n’oubliez pas non plus que si vous pouvez comprendre ce film dans lequel 9 personnes parlent une langue différente, c’est aussi grâce à des traducteurs… Bref, que vous soyez traducteur ou non, courez voir ce thriller pour en apprendre plus sur ce magnifique métier !
Pingback: Traducteur ≠ interprète | Translovart
Bonne idée de sortie durant ces longues soirées d’hiver 😉
J’aimeJ’aime