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Archives de Catégorie: Pêle-mêle

2023 : quatrième acte

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Nous voilà déjà à la fin du mois d’avril, qu’est-ce que le temps file ! Il s’est déroulé telle une pelote de laine, se dévidant à vive allure ces 4 dernières semaines. Un mois riche en émotions et aventures, qui m’a parfois mené la vie dure. Retour sur le quatrième mois de l’année, que je termine à nouveau épuisée.

Par manque de photo de fleurs dehors, je me suis acheté des tulipes 😊

Comme expliqué à l’acte précédent, avril a été le mois de notre déménagement. Après un dernier week-end à tout ranger, c’est le 3 avril que nous avons pu recevoir nos clés. Nous n’avons vécu dans les cartons que 2 jours, mon cher et tendre souhaitant tout régler au quart de tour. La première semaine dans notre appartement a forcément été dédiée au rangement, mais aussi à quelques agréments. J’ai déjà parlé la semaine dernière de notre balcon et de ce panorama devant lequel nous nous installons à chaque repas. Elle nous a aussi permis de découvrir une partie de nos voisins, qui ne sont pas que des humains, le quartier si tranquille nous permettant de croiser chats, biches et goupils (ou renards, mais c'était pour la rime 😁). Elle a également été l’occasion d’un deuxième passage à Ikea, qui nous aura coûté un bras. Mais au bout de 10 jours, nous étions parfaitement bien installés dans notre nouvelle tour (étant au deuxième étage, je m'autorise l'utilisation de ce terme 😆).

J’en ai toutefois profité avant tout en tant que célibataire, mon cher et tendre ayant dû me quitter 5 jours pour un voyage d’affaires. C’est bien évidemment pendant qu’il était en Chine que j’ai rencontré ma première mauvaise copine. Il faut savoir que votre traductrice dévouée a une frousse bleue des araignées. Alors que je travaillais tranquillement en solo, une tégénaire est venue me rendre visite sur mon bureau 😨. Après quelques minutes d’hésitation (ou plutôt de paralysie), j’ai réussi à surmonter mon appréhension, et à envoyer le monstre sur le balcon (que j'ai ensuite évité pendant 2 jours 😒, mais petit sentiment de fierté quand même vu la taille (moyenne) de l'envahisseur).

Après cette semaine en solo, qui hormis cette mésaventure, m’a permis de réorganiser l’appartement à zéro, ce fut à mon tour de quitter notre nouveau nid pour enfin fêter l’enterrement de jeune fille de ma meilleure amie. Après des semaines d’organisation, nous avons passé une journée et soirée durant lesquelles tout s’est passé à la perfection. Nous avions donc une future mariée comblée, ce qui nous a bien soulagées. Cette petite virée m’aura fait beaucoup de bien à la tête, mais au niveau du boulot, c’était un peu moins la fête.

La fin de mon mois était très chargée et, avec ce déménagement et cette organisation d’enterrement de vie de jeune fille, plusieurs petits retards se sont accumulés. Avril a ainsi été marqué par deux nuits blanches et plusieurs longues soirées, mettant à mal ma santé. Il a aussi été un peu la cause de multiples frustrations, mon excellent rythme du début d’année continuant d’être en déperdition. Je n’ai toujours pas repris mes cours d’allemand, mais j’ai recommencé le sport doucement. Restons dans le positif, mon mois aura quand même été productif ! En outre, ce mois d’avril se termine en beauté puisque je vais voir Cendrillon ce soir au ballet. Une soirée en compagnie de Prokofiev et de ma belle-sœur qui me fait déjà chaud au cœur ! Je vais donc devoir vous laisser, car je dois me préparer et je n’ai malheureusement pas de bonne fée 😅

Mai promet d’être un mois plein d’allégresse, espérons qu’il ne file pas à une aussi grande vitesse ! Rendez-vous dans 5 semaines…

Avoir un balcon

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Cela fait maintenant plus de 2 semaines que mon cher et tendre et moi-même avons emménagé dans notre nouvel appartement. En plus d’être plus spacieux que le précédent, il a l’avantage d’avoir un balcon, pour mon plus grand plaisir.

Peut-être est-ce en raison de mon amour pour Roméo et Juliette, mais j’ai toujours rêvé d’avoir cet élément d’architecture chez moi. D’ailleurs, j’ai pris l’habitude de me mettre sur le balcon chaque matin pour dire au revoir à mon cher et tendre qui peut désormais marcher jusqu’à son bureau. Cela me force en plus à prendre l’air au réveil, de quoi m’apporter une petite dose de vitamine D (ou de pluie😅) et respirer un bon coup avant de me mettre au travail. Outre son aspect pratique, comme celui de pouvoir sécher mon linge plus rapidement (point essentiel soulevé par ma grand-mère quand je lui ai montré notre nouvel appartement), le balcon est surtout l’occasion pour moi de me reconnecter plus facilement à la nature. Ayant la chance d’être dans un quartier résidentiel à proximité d’un bois, j’ai le plaisir de voir de temps à autre des biches et des renards sur la pelouse qui s’étale devant le bâtiment. Mon attention est également agréablement interrompue par divers oiseaux venus se poser sur la rambarde du balcon, me rappelant de quitter de temps à autre mon écran pour regarder vers l’extérieur.

Grande rêveuse, j’aime contempler le ciel changer au fil des heures, qu’il soit ponctué de nuages floconneux, laisse apercevoir les filets de pluie sur les collines alentour et se colore d’arcs-en-ciel lors des accalmies. J’ai hâte que la température grimpe pour pouvoir travailler dehors, le balcon étant assez large pour que je puisse y installer une petite table. Ayant vécu comme un vampire ces dernières semaines, ne quittant pratiquement pas la maison pour travailler, prendre un peu le soleil me fera le plus grand bien !

Bref, j’avais juste envie d’écrire un petit billet pour montrer ma gratitude envers ce balcon et cette jolie vue, que je vous partage en quelques photos.

Perles de traduction automatique et coquilles

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Le 1er avril et ses poissons ne sont pas si loin. J’avais donc envie d’écrire un article un peu plus léger cette semaine. Comme je travaille régulièrement sur des projets de post-édition, il m’arrive de sourire en lisant les traductions réalisées par les programmes informatiques. Voici un petit florilège des passages qui m’ont fait rire ces derniers mois.

Le logiciel de traduction automatique utilisé par mon client pour ces projets de post-édition récurrents est parfois très inventif lorsqu’il doit traduire des noms de mois. March devient alors « marge » ou « marée » 🌊 ; April se transforme en « abricot » 🍑; July est métamorphosé en « jument » 🐴 et, le meilleur pour la fin, October a été traduit à deux reprises par « en forme de poulpe » 🐙(si quelqu'un comprend la logique, expliquez-moi...). J’ai aussi eu un cancelled (soit « annulé » en français) traduit par « annuel » ou « annulaire ».

La machine se prend par moment pour une philosophe lorsqu’elle tombe sur des néologismes, comme metaverse, le fameux monde virtuel qui se crée sur Internet, qu’elle a traduit par « métaphysique » ou par « métastase » (la machine considérerait-elle donc elle-même que cet univers virtuel serait aussi invasif que des cellules cancéreuses ?🤔). Quant aux big data, elles sont apparemment perçues par la machine comme des « données bibliques ». Dernière petite perle qui m’a fait bien rire : aged cheese (du fromage vieilli) traduit par « fromage aux personnes âgées ».

Si la machine fait des erreurs (et heureusement d'ailleurs, car ça veut dire que je ne suis pas encore totalement remplaçable...🙄), j’en commets aussi lors de mes premiers jets. Quand mes doigts glissent, ça donne parfois de jolies coquilles (pour rester dans le thème de Pâques 🐣), comme « la plus pelle plage » (je m'imaginais déjà construire des châteaux de sable) ou encore « artistocrates » (parce qu'à mon sens, les artistes font partie de la noblesse 😁).

Je termine ici ce billet très court qui, je l’espère, vous aura fait un peu sourire. Bon week-end de Pâques !

2023 : troisième acte

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Mon envie de sérénité ressentie à la fin de février n’a pas été assouvie lors du troisième acte de l’année. Mars, homonyme du dieu de la guerre, porte bien son nom car il m’a donné l’impression d’être sur tous les fronts. Un mois extrêmement chargé que je termine bien fatiguée.

Début du printemps

Comme annoncé à l’acte précédent, ce troisième mois de l’année s’est déroulé sur fond de déménagement. Passant d’un logement meublé à une location sans meubles, ni frigo, ni cuisinière, nos week-ends de mars ont été consacrés à dénicher le mobilier et l’électroménager qui compléteront notre future chaumière. Hormis le passage obligé à Ikea et dans un magasin de matelas, nous avons visité plusieurs boutiques de charité (alias les charity shops anglais où l'on peut trouver meubles, décorations et vêtements de seconde main dont la vente permet de lever des fonds pour diverses associations). Nous avons aussi eu la chance de trouver un frigo quasi neuf en échange de 100 livres (sterling, pas papier…😆) auprès d’un particulier. Les 2 dernières semaines ont été dédiées à la préparation des cartons, créant un désordre sans nom qui a bien nui à ma motivation.

À ces considérations ménagères s’est ajoutée l’organisation d’un enterrement de vie de célibataire. Choisie comme demoiselle d’honneur pour le mariage de l’une de mes meilleures amies, je me suis impliquée dans la préparation de son enterrement de vie de jeune fille. Je n’étais heureusement pas seule à planifier cette fête, la sœur de la future mariée et une autre de ses amies m’accompagnant dans cette quête de la journée parfaite. Après quelques frustrations, nous avons enfin effectué toutes les réservations. Rendez-vous au prochain acte de l’année pour voir si l’événement a plu à la principale intéressée.

Toutes ces préparations auraient pu se dérouler dans un climat plus serein si mon agenda n’était pas aussi plein. Après avoir connu une accalmie en février, ma charge de travail a pratiquement doublé. J’ai ainsi passé plusieurs soirées et week-ends à taper sur mon clavier, le désordre de l’appartement qui se vidait mettant mon esprit en chantier. C’est donc avec une fatigue accumulée que je suis passée à l’heure d’été, à laquelle j’ai d’ailleurs beaucoup de mal à m’habituer cette année.

Ces journées bien (trop) chargées ont mis à mal les bonnes habitudes que j’avais adoptées. Je n’ai plus trouvé le temps de faire du sport et mes cours d’allemand ont connu le même sort. Un mois que je les ai délaissés, mais j’ai bon espoir de m’y remettre une fois que l’on aura déménagé. Mars m’aura quand même permis de vivre quelques moments plus calmes, mon cher et tendre et moi-même profitant du vendredi soir pour aller au sauna et hammam. J’ai aussi repris mon habitude d’aller une fois par semaine dans le petit café de ma librairie préférée, me donnant l’occasion d’engager d’agréables conversations légères avec sa sympathique propriétaire.

Premier mois du printemps, mars 2023 aura été synonyme de changements. Avril promet la découverte d’un nouveau quartier et des moments de fête qui ne seront pas oubliés. Rendez-vous d’ici 4 semaines pour voir si le quatrième acte me rendra plus sereine !

« Journée de la Femme », une erreur de traduction

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À moins de vivre dans une grotte et de ne pas suivre les actualités, vous avez sans doute entendu parler des nombreuses manifestations qui ont eu lieu dans le monde entier ce 8 mars. Appelée « International Women’s Day » en anglais, cette journée consacrée aux droits des femmes a pendant de longues années été qualifiée par erreur de « Journée de la Femme ». Avant ma prise de conscience féministe, j’utilisais moi aussi à tort cette expression. Petit retour sur l’histoire de cette journée et cette fameuse erreur de traduction.

Photo de Pixabay

La première fois que j’ai réellement pris conscience de l’existence d’une « Journée de la Femme », c’était en 2009, lors de mon voyage d’échange de 5 mois en Biélorussie. Ce jour-là, qui est férié dans plusieurs pays de l’Est, les femmes reçoivent habituellement des fleurs et des cadeaux par les hommes de leur entourage (et se voient accorder une journée de congé à la maison, les tâches ménagères étant assurées par les hommes du foyer pour cette occasion... vous avez dit sexiste ?🙃). Lors de mon séjour, j’avais également appris l’existence d’une « journée de l’homme », célébrée le 23 février, date qui correspond à la « Journée du défenseur de la patrie et des forces armées » en Biélorussie (les Slaves aiment les stéréotypes sexistes...) et durant laquelle ce sont les femmes qui offrent des cadeaux à leurs maris, garçons, amis et collègues masculins (j'ai d'ailleurs appris au cours de mes recherches que cette « journée de l'homme » avait été instaurée quelques années après cette « journée de la femme » car les hommes étaient jaloux...🙄). À l’époque, en 2009 donc, j’étais plutôt agréablement surprise de voir qu’il existait une journée consacrée aux femmes et, à mon retour, j’ai pris l’habitude de souhaiter « bonne fête » à toutes les femmes de ma vie le 8 mars, comme le faisaient mes amies biélorusses. Puis, j’ai commencé à me pencher de plus en plus sur la question de l’égalité des genres et me suis rendu compte de cette fameuse erreur de traduction…

D’après le site des Nations unies, la toute première journée nationale dédiée aux femmes a eu lieu en 1909 aux États-Unis. Sa date de célébration n’était toutefois pas le 8 mars, mais le dernier dimanche de février. Un an plus tard, lors d’une conférence internationale à Copenhague, la journaliste et militante féministe allemande Clara Zetkin, propose de créer une journée internationale des femmes afin de « rendre hommage au mouvement en faveur des droits des femmes et [de] favoriser l’obtention du suffrage universelle pour les femmes » (source ici). Cette journée sera célébrée pour la première fois le 19 mars 1911 dans 4 pays : l’Allemagne, le Danemark, l’Autriche et la Suisse. Il faudra attendre 1977 pour que l’ONU officialise enfin l’« International Women’s Day ». Quant au choix du 8 mars pour la célébrer, il trouve ses origines dans la lutte pour le droit de vote des femmes en Russie. En 1917, face à la perte de millions de soldats durant la guerre, les femmes décident de faire grève et manifestent dans les rues de Petrograd (l'actuelle Saint-Pétersbourg) pour réclamer du pain et la paix. Au bout de 4 jours, les femmes ont réussi à faire abdiquer le tsar et à enfin obtenir le droit de vote. Cet événement historique avait eu lieu le 23 février 1917 selon le calendrier julien, ce qui correspond au 8 mars dans le calendrier géorgien que nous utilisons aujourd’hui.

Et cette erreur de traduction, alors ? Eh bien, elle aurait été commise par les services de l’ONU de l’époque qui auraient traduit « International Women’s Day » par « Journée internationale de la femme » en français. Vous me direz que la seule erreur est d’avoir mis « femme » au singulier au lieu du pluriel et que ce n’est pas bien grave. Sauf que cette utilisation du singulier peut changer complètement le sens. Cela réduit les femmes à un seul type de femme, comme si nous n’avions qu’une seule identité distincte, identité à laquelle se raccrochent encore aujourd’hui bien trop de stéréotypes dégradants. En entendant « Journée de la femme », les agences de marketing sortent des slogans et publicités sexistes à tirelarigot. Un robot de cuisine en promotion par-ci, des réductions sur de la lingerie par-là, et j’en passe (je vous donne ici le lien d'un autre article intéressant sur le sujet). La ministre française Yvette Roudy avait pourtant voulu rectifier le tir en 1982 en demandant à ce que le 8 mars soit officiellement dénommé « Journée internationale des droits des femmes », expression également adoptée en Belgique. J’ai aussi vu plusieurs occurrences de « Journée internationale de lutte pour les droits des femmes » sur divers sites, une dénomination qui me semble encore plus juste. Si cette journée internationale vise en partie à célébrer les activistes qui défendent l’avancée des droits des femmes dans le monde entier, elle est surtout un rappel que les droits des femmes sont toujours une lutte.

Une lutte d’autant plus d’actualité ces dernières années face au recul constant de nos droits dans toutes les régions du monde. En Ukraine face aux viols perpétrés par les soldats, aux États-Unis face aux législateurs qui font disparaître le droit à l’avortement, en Afghanistan face au régime taliban qui les prive d’éducation et de vie en dehors de la maison, en Iran face à la police des mœurs qui les défigurent et les tuent seulement pour avoir osé montrer leurs cheveux et réclamer leur liberté, partout ailleurs face aux harceleurs, aux pseudo-dragueurs et aux conjoints cogneurs… les femmes luttent et continueront de lutter, non seulement le 8 mars, mais tous les jours de l’année.

« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » Nous ne l’oublierons jamais, Madame de Beauvoir, vos mots résonnent avec encore plus de force de nos jours ♀️

2023 : deuxième acte

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Février a commencé sur la douce lancée de la fin de janvier, du moins pendant sa première moitié. Un petit mois divisé entre 2 pays, me faisant passer de la tranquillité de l’Allemagne au rythme effréné du Royaume-Uni. Vingt-huit jours aux plaisirs éphémères qui annoncent doucement la fin de l’hiver.

Bouquet de crocus à Ratingen

Ayant retrouvé un rythme plus équilibré vers la fin janvier, j’ai entamé le début du mois le plus court de l’année avec sérénité. Ma charge de travail n’était ni trop importante ni trop faible, ce qui m’a permis de continuer à profiter pleinement de mes journées. J’entrecoupais mes heures de travail par des séances sportives et de courtes balades, me donnant l’occasion d’apprécier l’éclosion des premiers crocus et perce-neige. Les soirées étaient tout aussi paisibles, me permettant de me détendre un livre à la main ou le casque sur les oreilles pour écouter des podcasts tout en coloriant des mandalas (chacun son dada 😅). Un léger stress est monté en moi au bout de 2 semaines, mon agenda commençant à être un peu trop vide de projets à mon goût. Heureusement, il a suffi de quelques courriers électroniques pour que les propositions de travail recommencent à rentrer régulièrement dans ma boîte mail. Les week-ends en Allemagne étaient reposants, le froid des premiers jours nous incitant davantage à profiter du confort de l’intérieur. Mon cher et tendre et moi-même avons toutefois profité d’un dimanche un peu plus doux et ensoleillé pour nous balader au Wildpark Grafenberger Wald, un parc totalement gratuit dans lequel des biches et autres animaux de la forêt vivent en quasi-liberté.

Passé la mi-février, il était temps pour mon cher et tendre de retourner dans son bureau anglais. Nous voilà donc le troisième dimanche à bord d’un ferry pour traverser la Manche. Alors que je croyais poursuivre mon mois tranquillement, les choses ont pris un tout autre tournant. Un jour après notre arrivée, le propriétaire de notre logement nous annonce une augmentation de loyer. Il nous fait également comprendre qu’il préférerait louer à des personnes célibataires, les règles de location s’étant endurcies pour les propriétaires. Comme nous commencions à nous sentir à l’étroit, nous avons directement décidé de changer d’endroit. Notre première semaine au Royaume-Uni a ainsi été dédiée à nous trouver un nouveau nid. Tout est allé en accéléré : il ne nous a fallu que quelques jours pour le dénicher. Après seulement 2 visites, notre quête d’un nouvel appartement s’est terminée sur une réussite. Des papiers doivent encore être signés donc ne parlons tout de même pas trop vite, mais la perspective de déménager nous excite. À ce mélange de grand stress et d’excitation s’est ajouté le bonheur de pouvoir passer quelques jours en compagnie d’une petite partie de ma famille. Mon parrain et ma cousine sont venus explorer Londres le dernier week-end de février, me donnant l’occasion de redécouvrir la ville en prenant plaisir à les guider. Nous avons beaucoup marché (à en user nos souliers 😁), mais la capitale britannique est parvenue à les envoûter. Londres m’a aussi rappelé à quel point j’aimais ce melting-pot anglais. Cela m’a d’ailleurs donné l’envie d’écrire un petit billet sur mes endroits londoniens favoris. Mais terminons cet article-ci par quelques photos puisqu’une image vaut mieux que mille mots.

C’est donc sur une montagne russe d’émotions variées que s’est terminé ce mois de février. Le début de mars sera probablement un peu mouvementé, mais j’espère retrouver rapidement la sérénité de ce début d’année. Réponse au prochain épisode…

Mon amour pour le ballet Roméo et Juliette

Si vous n’aviez pas remarqué les cœurs qui ont envahi les magasins, c’est que vous avez dû zapper la Saint-Valentin. Alors, certains vont dire que c’est une fête commerciale, mais pour moi cela reste une célébration de l’amour au sens général (et l'anniversaire de ma grand-mère soit dit en passant 🤗). L’année dernière, j’avais écrit un billet sur l’amour entre traducteurs (ici), mais cette fois-ci, j’avais envie de vous parler d’une œuvre d’art qui parle d’amour.

Photo réalisée par sadis de la statue de Juliette du sculpteur Nereo Costantini

L’amour est le sujet d’une multitude d’œuvres, mais celle qui le représente le plus parfaitement à mes yeux est le ballet Roméo et Juliette, chorégraphié par Kenneth MacMillan sur la musique de Sergueï Prokofiev et inspiré de la pièce écrite par William Shakespeare. Je sais, ce billet est un peu hors sujet comme il ne parle ni de rédaction, ni de traduction, encore que… Prokofiev est parvenu à traduire en musique la beauté des vers de Shakespeare et MacMillan a interprété par des gestes les phrases musicales du compositeur russe.

C’est à travers la musique de Prokofiev que j’ai découvert l’histoire des deux amants maudits, sans en avoir vraiment conscience puisque j’étais encore enfant. Mon père, musicien, mettait parfois à plein volume le double album de Roméo et Juliette interprété par l’orchestre symphonique de Boston sous la direction de Seiji Ozawa (que vous pouvez écouter ici). Comme il est sorti un an avant ma naissance, il est même possible que je l’aie écouté en étant bien au chaud dans le ventre de ma mère… Chaque fois que mon père le faisait résonner dans les baffles du salon, j’étais envahie de grandes émotions. C’est d’ailleurs à force d’entendre le passage plus doux de la Danse des chevaliers que j’ai eu envie de faire de la flûte traversière. Juste pour vous donner quelques informations sur cet opus : Sergueï Prokofiev a composé ce chef-d’œuvre en 1935. La partition a été retravaillée plusieurs fois en raison des refus du Kirov puis du Bolchoï. Le ballet a été créé en Tchécoslovaquie en 1938, mais il a fallu attendre 1946 pour que la version définitive soit interprétée pour la première fois au Bolchoï.

Quant à moi, j’ai dû attendre l’adolescence pour lire la pièce de Shakespeare lors d’un cours de… français. J’avais d’ailleurs choisi de rejouer une scène entre Juliette et sa nourrice avec ma meilleure amie de l’époque pour un travail noté. Ayant toujours été fleur bleue, je ne suis pas restée insensible aux vers du Barde ou plutôt à ceux de son traducteur. Je ne suis pas en mesure de vous dire qui était l’auteur de la version française que j’ai lue, mais parlons justement un peu des traducteurs de Romeo and Juliet. Sa toute première traduction en français aurait été publiée en 1778 et réalisée par Pierre Le Tourneur et le comte de Catuélan. Elle a été modifiée plusieurs fois au cours des décennies suivantes jusqu’à faire l’objet d’une toute nouvelle traduction en 1859, réalisée par François-Victor Hugo, l’un des cinq enfants du grand écrivain français (pour en savoir plus sur les traductions françaises et allemandes du texte, je vous invite à consulter ce lien). Si c’est par la pièce de Shakespeare que l’histoire de l’amour interdit entre un Montaigu et une Capulet s’est fait connaître dans le monde entier, elle n’a pas été inventée de toutes pièces par le dramaturge anglais. Elle aurait été inspirée du conte italien Historia novellamente ritrovata di due nobili amanti publié au XVIe siècle par l’écrivain Luigi da Porto. Ce conte a ensuite été composé en vers anglais par le poète Arthur Brooke, sous le titre The Tragical History of Romeus and Juliet en 1536. Shakespeare va également se baser sur la version en prose écrite en 1582 par l’auteur et traducteur anglais William Painter. Le Barde a cependant eu la bonne idée d’ajouter des personnages secondaires, dont l’indispensable Mercutio et surtout Pâris, qui apporte un côté encore plus dramatique au récit. Je ne vais toutefois pas vous réécrire toute l’histoire de cette pièce, car je ne suis pas une experte du sujet et j’ai davantage envie de vous parler du ballet.

C’est aussi à l’adolescence que j’ai pu regarder pour la première fois une version complète du ballet Roméo et Juliette. Mon père avait enregistré une diffusion du ballet dansé par l’Opéra de Paris dans une chorégraphie de Rudolf Noureev. Les personnages de Juliette et de Roméo étaient interprétés par Monique Loudières et Manuel Legris. Je n’ai pas décroché mes yeux une seule fois de l’écran tellement j’étais subjuguée par la beauté et l’intensité de ce ballet. Si j’aime beaucoup la version de Noureev pour son côté théâtral, le caractère plus marqué de Juliette, la mise en valeur du personnage de Mercutio et le plus grand rôle accordé à la nourrice, je dois dire que je préfère la chorégraphie de Kenneth MacMillan. Elle a été créée en 1965 sur la scène du Royal Opera House à Covent Garden avec Margot Fonteyn et Rudolf Noureev dans les rôles titres. Elle est loin d’être la première version du ballet Roméo et Juliette, la première ayant été chorégraphiée par Leonid Lavrovsky aux côtés de Prokofiev en 1940. Le chorégraphe américain John Cranko en a imaginé une autre en 1962 et ce n’est que 3 ans plus tard que le danseur et chorégraphe britannique Kenneth MacMillan a créé la sienne. Il a souhaité mettre l’accent sur le personnage de Juliette ainsi que sur l’amitié entre Roméo, Mercutio et Benvolio. Son ballet semble beaucoup plus réaliste et se regarde comme un film, ses pas de deux interprétant à la perfection les émotions des personnages. La scène du balcon avec son porté dans lequel Roméo, à genoux, élève Juliette vers le ciel est tout simplement sublime et me met à chaque fois la larme à l’œil.

La scène du balcon de MacMillan avec Alessandra Ferri et Ángel Correla

Mon passage préféré du ballet reste toutefois l’incontournable Danse des chevaliers lors du bal. Je le reconnais dès la première note et ai directement une réaction épidermique impossible à décrire. La première fois que j’ai eu la chance de l’entendre interpréter par un orchestre en direct au Royal Opera House de Londres, je n’ai à nouveau pas pu retenir mes larmes. Certes, ce n’est pas le passage le plus triste du ballet, mais l’ambiance dramatique que créent les cuivres annonce la fin tragique de l’histoire. Là encore, MacMillan fait mouche avec ce corps de ballet marchant au pas sur le rythme métronomique du morceau. Comme une image vaut mille mots, je vous laisse en apprécier un extrait.

La Danse des chevaliers de Kenneth MacMillan par le Royal Ballet de Londres

Bref, je n’attends qu’une seule chose : que Roméo et Juliette soit à nouveau au programme du Royal Opera House pour que je puisse encore une fois vivre plus de 2 heures d’émotions intenses et de beauté à l’état pur… Et vous, quelle est l’œuvre qui vous fait chavirer le cœur ?

2023 : premier acte

Le mois de janvier de cette nouvelle année a débuté sur un rythme effréné. Dix premiers jours de frustration et de stress qui ont heureusement fait place à une douce allégresse, votre traductrice-rédactrice dévouée ayant enfin retrouvé une cadence un peu plus sereine les 2 dernières semaines. Retour sur ce premier mois de l’an 2023.

Grüner See Park, Ratingen (Allemagne)

Après des congés qui n’ont pas été aussi festifs que ce que j’espérais (la grippe ayant cloué mon cher et tendre au lit pour Noël), 2023 a commencé sur les chapeaux de roue avec une première semaine dont j’ai eu du mal à voir le bout. Plusieurs projets de traduction et de rédaction avaient été planifiés juste avant les fêtes et il fallait bien que je m’y remette. Souhaitant néanmoins démarrer l’année du bon pied, je voulais reprendre mes bonnes habitudes et entamer chaque journée avec ma petite routine.

Hélas, l’application de méditation que j’utilisais depuis 2 ans s’est avérée ne plus fonctionner. Après 2 jours de frustration et quelques recherches, j’ai compris qu’elle avait été rachetée par une grosse compagnie dédiée à la santé mentale et que les méditations quotidiennes qui m’aidaient tant à me libérer du stress n’étaient désormais plus accessibles… Comme de nombreuses autres utilisatrices (majoritairement féminines) de cette application, j’ai été extrêmement frustrée du manque d’informations de la boîte et de la disparition de ce petit soutien moral qui m’avait portée durant les heures les plus sombres du confinement. Bref, j’ai passé les 10 premiers jours du mois de janvier à tenter de trouver une application de méditation qui pourrait la remplacer. J’en ai testé plusieurs, certaines me procurant plus de stress que de calme, mais je pense avoir enfin trouvé une application qui me convient (je ferais peut-être un article pour comparer les différentes plateformes que j'ai essayées, au cas où cela intéresserait quelqu'un).

Hormis cette frustration, qui a quand même pas mal joué sur mon humeur et mon état de stress, j’ai pu retrouver un équilibre entre travail et détente qui m’a permis de stimuler ma productivité. J’ai ainsi pu rendre à temps tous mes projets tout en trouvant des moments pour souffler. Entre 10 et 20 minutes de yoga avec Yoga With Adrienne pour me réveiller au saut du lit, de la course à pied 2 fois par semaine pour rester en forme et surtout une inscription aux cours de danse fitness en ligne de la compagnie américaine Shine Dance Fitness, qui me vident complètement la tête et me redonnent le sourire à chaque fois. La danse a toujours été mon premier amour et la réintroduire plus régulièrement dans mes semaines me fait énormément de bien. J’ai également repris assidûment mes cours d’allemand avec Assimil et j’ai enfin dépassé la cinquantième leçon, ce qui a permis d’entrer dans l’apprentissage plus actif du programme. Je réécrirai un article à ce sujet quand j’arriverai au bout des cours, mais je constate de fameux progrès au niveau de la compréhension.

Outre ces journées bien remplies, janvier aura été plus tranquille. Il s’est ponctué de belles balades sous un climat plutôt printanier. Il a toutefois connu des journées plus glaciales, m’incitant à profiter davantage du confort de l’appartement de fonction de mon cher et tendre pour me reposer et lire (un billet Croque-livre est d'ailleurs prévu pour la semaine prochaine). Il m’a aussi amenée une belle après-midi entre amies qui m’a fait chaud au cœur, malgré le froid glacial et la neige qui s’étaient abattus sur le petit coin de Belgique où je me suis rendue pour ces retrouvailles.

Ainsi s’est écoulé janvier et nous voilà déjà en février. Le deuxième mois de l’année s’annonce déjà bien chargé, mais comme je suis sur une bonne lancée, j’ai bon espoir qu’il sera signe de félicité. Réponse dans 4 semaines…

J’apprends l’allemand (avec Assimil)

C’est depuis l’Allemagne que je vous écris cette semaine. Mon cher et tendre doit être sur place pour les 3 prochains mois. J’aime beaucoup l’endroit où nous nous trouvons, l’omniprésence de la nature et le calme des lieux. La seule chose qui me chiffonne est que je ne comprends absolument rien à ce que les gens disent. Je parviens quelques fois à deviner le sens de certaines phrases grâce à de vieux restes de néerlandais (langue que je n'ai plus pratiquée depuis une quinzaine d'années), mais je ne maîtrise pas du tout les bases et cela me frustre. Il est donc temps que je m’attelle à apprendre la langue de Goethe.

Photo de Skylar Kang

Cela fait déjà plusieurs mois que je me suis procuré la version numérique de l’Assimil allemand. J’avais d’ailleurs plutôt bien avancé dans les leçons jusqu’au retour de mon cher et tendre en Angleterre. Ne baignant plus dans un environnement allemand, j’avais alors perdu ma motivation. Comme je sais désormais que je passerai pas mal de temps outre-Rhin, je suis à nouveau déterminée à apprivoiser cette langue (et à ne plus perdre mes moyens lorsque la caissière du petit magasin me dit autre chose que le total de l'addition de mes courses 😅). Je sais que je n’atteindrai jamais le niveau des russes-allemands (étudiants qualifiés de super-héros ou de masochistes durant mes années d'études à l'EII tant ces deux langues sont difficiles), mais je veux réussir à me débrouiller dans la vie de tous les jours sans avoir recours à l’anglais (qui n'est étonnamment pas du tout répandu dans notre coin, à savoir la région de Düsseldorf).

Comme dit plus haut, pour m’aider dans ma quête d’apprentissage, je suis les leçons de l’Assimil allemand. Pour des raisons de protection de la propriété intellectuelle, je ne peux pas vous partager de captures d’écrans de la méthode, mais je vous invite à consulter le site d’Assimil pour en avoir un aperçu si vous souhaitez, vous aussi, apprendre cette langue (ou n'importe quelle autre d'ailleurs).

La partie introductive présente la langue de manière succincte, vous donne les clés de la prononciation et vous explique comment fonctionne la méthode Assimil. Tout se base ici sur la régularité. Il est ainsi recommandé de suivre une leçon (d’environ 30 minutes) par jour. Chaque leçon se compose de 6 parties et tourne toujours autour d’un dialogue. Elle débute par l’écoute de cet échange entre des locuteurs allemands natifs. Personnellement, je l’écoute une première fois sans regarder l’écran pour tenter de comprendre, puis je le réécoute en lisant les phrases du dialogue.

La deuxième partie fait travailler votre prononciation. Vous pouvez réécouter la phrase dictée par le locuteur allemand, puis enregistrer votre tentative. Vous y trouvez la phrase en allemand, en écriture phonétique et sa traduction. Diverses notes accompagnent les mots pour vous donner quelques renseignements sur la prononciation ou des règles de grammaire. Cela fait parfois beaucoup d’informations à assimiler (d'où le nom de la méthode 😁), mais les règles rentrent petit à petit dans votre esprit si vous êtes régulier dans votre pratique.

La troisième partie se concentre sur le vocabulaire. Les deux parties suivantes sont dédiées aux exercices. Le premier exercice teste votre compréhension en vous demandant de donner la traduction de différentes phrases reprenant le vocabulaire de la leçon. Deux niveaux de difficulté sont proposés, le premier se présentant comme un questionnaire à choix multiple (un peu trop facile à mon goût), le deuxième comme un exercice de traduction normale. Le deuxième exercice met à la fois votre mémoire et votre compréhension de la grammaire à l’épreuve. Il consiste à compléter une phrase en allemand.

La dernière partie se compose simplement d’un dessin reprenant un bout du dialogue et vous apprend les nombres cardinaux (je ne sais pas si cela se présente également comme cela dans les méthodes Assimil pour d'autres langues, mais c'est le cas pour l'allemand). En ce qui me concerne, j’aime terminer ma leçon par une dictée. Je retourne ainsi sur la première partie de la leçon pour réécouter le dialogue et l’écrire dans un petit cahier. J’ai en effet tendance à mieux retenir les mots et les règles de grammaire en écrivant. Ça me permet en outre de travailler l’orthographe.

À ces leçons s’ajoutent un cours de révision à la fin de chaque semaine. Il se compose d’une partie théorique reprenant toutes les règles déjà apprises et d’une partie pratique se présentant sous la forme d’un exercice de traduction.

La méthode Assimil se compose de 100 leçons. Les 50 premières constituent la « phase d’imprégnation » et visent à vous faire découvrir la langue et à vous habituer à ses différentes règles de grammaire, de conjugaison et de prononciation. Les 50 dernières constituent la « phase d’activation » et visent à consolider votre apprentissage en reprenant les diverses leçons déjà vues (je n'y suis pas encore donc je ne peux pas trop me prononcer sur cette étape).

Comme j’ai abandonné la méthode pendant plusieurs mois, j’ai préféré reprendre depuis le début des leçons. Je devrais sûrement arriver au bout au moment où mon cher et tendre devra retourner en Angleterre, mais j’espère quand même pouvoir déjà constater des progrès d’ici quelques semaines. Réponse dans un futur billet !

Goodbye, Your Majesty

J’avais écrit et programmé mon article de la semaine dernière avant d’apprendre le décès de la reine Elizabeth II. J’allais en effet passer tout mon vendredi dans les transports pour rentrer quelques jours en Belgique. Abasourdie par la nouvelle, je n’ai plus pensé à la publication de mon billet. À quelques jours de son enterrement, j’ai toutefois eu envie de lui consacrer un petit texte cette semaine…

J’ai quitté Londres vendredi matin dans une ambiance très particulière. Dans le métro, les gens étaient particulièrement silencieux. Quelques personnes lisaient l’édition spéciale du journal, remplie de photos de la souveraine, en ayant les larmes au bord des yeux. Arrivée à la gare de Victoria, la nouvelle m’a encore plus percutée lorsque j’ai vu un grand portrait d’Elizabeth II accompagné de son année de naissance et des chiffres fatidiques : 2022. À deux pas de là, une statue de corgi installée en l’honneur de son Jubilé trônait encore au milieu de la gare, rappelant que la reine avait battu tous les records de longévité il y a quelques mois à peine. Je croise quelques personnes avec des bouquets de fleurs ou les épaules drapées des couleurs britanniques, se rendant probablement jusqu’au palais de Buckingham tout proche pour lui rendre hommage. En me dirigeant vers la gare routière, j’ai retrouvé l’une de ses dernières photographies sur plusieurs abribus, remplaçant les publicités habituelles par le sourire discret de la monarque. J’aperçois également le drapeau du National Audit Office tout proche flottant à mi-mât, en signe de deuil. Face à tous ces signes, j’ai moi aussi eu les larmes aux yeux et j’ai quitté Londres en sachant que la ville ne serait plus jamais tout à fait comme avant…

Certes, Elizabeth II n’était pas ma reine, mais elle était LA reine. Comme une très grande majorité de personnes, elle est la seule reine que j’ai jamais connue. Elle était déjà sur le trône depuis longtemps lorsque j’ai eu mes premiers cours d’anglais et que je me suis passionnée pour la langue de Shakespeare. Elle était là lors de mon premier voyage outre-Manche et elle l’était encore lorsque mon cher et tendre s’est installé dans la capitale britannique il y a plusieurs années. J’ai eu la chance de l’avoir aperçue une fois saluer au balcon, alors que je me trouvais au beau milieu de la foule en liesse devant le palais de Buckingham. Cette petite dame aux chapeaux colorés me semblait alors immortelle. C’est stupide quand on y pense, mais je la considérais presque comme un monument de Londres, au même titre que Big Ben ou que le London Bridge. Mais le pont de Londres est finalement tombé et c’est tout un symbole qui disparaît.

Certains vont dire qu’Elizabeth II n’était pas toute blanche (sauf de cheveux 👵...), mais on ne peut rester indifférent à son départ. C’est toute une époque qui s’achève, une époque où une femme était sur le trône. On n’y pense pas tout de suite, mais c’est aussi toute une partie des noms officiels qui se masculinisent, des Queen’s Guards au fameux God Save the Queen, en passant par Her Majesty’s Theatre. En dehors de ces considérations linguistiques, je ne peux pas cacher mon admiration pour cette grande dame. Elle n’a pas choisi sa place, mais elle l’a acceptée en promettant qu’elle consacrerait toute sa vie au service de son peuple. À une époque où l’on passe rapidement à autre chose à la moindre insatisfaction (d'un boulot, d'une rencontre amoureuse, d'une amitié), Elizabeth a respecté sa promesse jusqu’au bout. Deux jours avant son décès, elle se tenait debout dans son salon à Balmoral, frêle mais appuyée fièrement sur sa béquille, les mains bleutées par la vieillesse et les traitements, mais prêtes à serrer celles de la toute nouvelle Première Ministre. Qu’on soit royaliste, antimonarchiste ou totalement neutre, voir cette petite dame s’atteler à son devoir dans les derniers jours de sa vie est un exemple édifiant de ténacité et de dévouement.

Une petite dame, si grande par sa prestance, par sa sagesse, par son élégance bien à elle et son sens de l’humour so British qu’elle va indéniablement me manquer. Alors, au revoir, Votre Majesté et reposez en paix !

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