Pour ce long week-end de Pâques, j’avais envie de vous partager un petit billet croque-livre. Un roman léger que l’on peut savourer comme un œuf en chocolat.


J’ai trouvé ce roman il y a déjà quelques mois, lors d’une petite journée shopping avec ma meilleure amie, qui m’a fait le cadeau de m’emmener dans une librairie et de me dire qu’elle m’offrait les livres que je voulais pour mon anniversaire (on avait plusieurs mois à rattraper 😷). Après de longues hésitations, je me suis décidée pour deux romans, dont celui-ci. J’avoue avoir été attirée par le bandeau, sur lequel s’affiche l’avis d’Amélie Nothomb : « Un délice irrésistible ! ». Étant fan des ouvrages de l’auteure belge au chapeau noir, je me suis donc laissé tenter. Et je n’ai pas été déçue !
Écrit à la première personne, Mon mari suit les états d’âme d’une femme dont la vie semble parfaite, mais qui connaît toutefois un fâcheux problème : elle est follement amoureuse de son mari. Après avoir expliqué son problème dans le prologue, la narratrice nous embarque dans sa semaine, le roman étant divisé en 7 parties, correspondant aux 7 jours. Elle semble souffrir de synesthésie car elle associe chaque jour à une certaine couleur, et donc à une certaine humeur. On découvre ainsi à chaque fois une nouvelle facette de ce personnage et de sa vision de l’amour, qui est loin d’être saine mais qui, pour reprendre les mots de l’auteure, correspond aux « vieux schémas patriarcaux qui persistent » encore aujourd’hui. Le tout écrit sur un ton léger et avec beaucoup d’humour, ce qui rend la lecture très agréable.
Si j’avais envie de parler de ce roman, c’est aussi parce que la protagoniste est (roulement de tambour 🥁) traductrice ! On apprend en effet à la page 17 qu’elle est professeure d’anglais, mais aussi « traductrice pour une maison d’édition ». Quatre pages (de la page 43 à 46) sont d’ailleurs consacrées davantage à son métier. Elle explique ainsi son processus de traduction et les difficultés qu’elle rencontre pour traduire le titre de l’ouvrage sur lequel elle travaille tout au long du roman. On retrouve également plusieurs réflexions sur la traduction, notamment lorsqu’elle parle plus loin de la chanson choisie pour leur mariage. Bref, je me suis plusieurs fois demandé si l’auteure était, elle aussi, traductrice ou si elle avait fait des études de traduction. Mais non, Maud Ventura a fait des études de philosophie puis de management et elle s’est ensuite dirigée vers le monde de la radio. Elle a d’ailleurs eu l’idée de son roman au cours des enregistrements de son podcast Lalala, consacré au sentiment amoureux.
Cela ne change toutefois rien à la qualité de son premier roman, qualifié par beaucoup de « féministe » (tiens donc, encore un ♀️). Alors qu’on se rend très bien compte de la dépendance affective maladive de cette femme et que ses réactions sont disproportionnées, on ne peut en effet pas s’empêcher de se retrouver dans certaines situations ou d’avoir eu le même genre de réflexion en tant que femme. C’est ainsi assez révélateur du caractère insidieux du patriarcat. L’auteure en parle mieux que moi donc je vous invite à l’écouter dans cette interview.
Cela vous aura peut-être donné envie de plonger dans son roman et de vivre à votre tour un délicieux moment de lecture.
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