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Archives de Catégorie: Vis ma vie de traducteur

Mon quotidien en tant que traductrice mais aussi des conseils, des coups de gueule, des cris de joie, etc.

Demander un report de délai

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Le début de cette semaine a été très intense, tellement intense que je sentais que je ne réussirais pas à tout finir sans une nuit blanche. J’ai alors fait ce que je n’aurais jamais osé au début ma carrière : demander un délai supplémentaire.

Photo de Stas Knop sur Pexels

Que ce soit dans le monde de la traduction ou de la rédaction, c’est bien connu, tout est toujours urgent. À mes débuts, je travaillais d’ailleurs pour 2 agences de traduction qui avaient la manie d’appeler au bout de 2 minutes de retard (alors que bien souvent, j’étais en train de finaliser l’envoi). Et quand il s’avérait que j’avais réellement un problème (genre un plantage de Trados…), avoir un Project Manager au téléphone qui te met encore plus la pression, cela n’aide clairement pas. Mais ça, c’était avant que je ne tombe sur une agence qui se soucie de ses traducteurs 😊

Je me souviens de la première fois où j’ai pu obtenir un délai supplémentaire. Je ne sais plus exactement de quel projet de traduction il s’agissait, mais bien de la raison de mon retard inévitable : mon PC avait décidé de me lâcher… Impossible de le rallumer et pas d’autre ordinateur sous la main… Il était déjà passé 18h lorsque je me suis rendu compte que je n’arriverai pas à envoyer mon projet dans les temps, mon ordinateur refusant de se rallumer. J’ai par précaution envoyé un mail à la PM qui gérait le projet à l’époque. Le lendemain matin, mon PC faisant toujours grève, j’ai accompagné mon cher et tendre à son bureau, son patron extrêmement aimable m’ayant autorisée à emprunter un PC. Après avoir lu mon e-mail de la veille, la PM m’a directement appelée, non pas pour me stresser davantage, mais pour me demander si j’avais trouvé une solution et en me disant que je pouvais rendre le projet le lendemain à 12h si j’avais besoin de plus de temps. Elle m’avait rassurée, m’expliquant que l’agence préférait que je prenne le temps de bien faire les choses plutôt que d’envoyer un travail dans la panique.

Il m’a quand même fallu encore quelques années avant d’oser moi-même demander un report de délai. Étant perfectionniste, j’ai toujours considéré cela comme un échec. Or, il arrive à tout le monde de tomber malade, d’avoir des pannes informatiques, de se sentir complètement submergé ou encore de vivre des expériences personnelles douloureuses qui mettent à mal la productivité. Je ne sais plus quelles étaient les raisons exactes qui m’ont poussée à demander pour la première fois un délai supplémentaire, mais je me rappelle avoir vraiment stressé et m’être confondue en excuses. Heureusement, la PM avait fait preuve d’empathie et avait réussi à m’accorder 24h de plus, ce qui est énorme dans le monde de la traduction. Depuis ce jour, je sais que je peux demander un délai supplémentaire auprès de cette agence en cas de souci. Je n’ai d’ailleurs pas hésité en ce début de semaine à demander s’il était possible de décaler de quelques heures le rendu de mon projet récurrent de post-édition, ce qui m’a été accordé sans problème. J’ai fait de même auprès de l’agence de rédaction, dont le PM m’a non seulement autorisé à rendre mes articles le lendemain, mais m’a aussi envoyé un petit message en privé par la suite pour me demander si tout allait bien et me dire de ne pas hésiter à demander de changer le délai en cas de souci, qu’il peut toujours trouver un arrangement, et qu’il ne veut pas non plus que je m’épuise pour rendre mes articles en temps et en heure si je n’en suis pas capable pour X raison (adorable 🤗).

Tout ça pour dire que quand on est dépassé, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. Cela dit, n’attendez pas non plus la dernière minute pour faire votre demande, ce qui reviendrait à un manque de respect. Il ne faut non plus en abuser, au risque de passer pour une personne qui gère très mal son temps. Notez aussi que les relations que j’ai avec ces 2 agences sont solides et datent de plusieurs années. Mieux vaut éviter de demander des délais supplémentaires quand on entame une collaboration avec une agence. Sur ces conseils, je vous laisse et vous souhaite un bon dernier week-end prolongé de mai !

Les projets à long terme

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Cela va bientôt faire 5 ans que j’ai accepté pour la première fois un projet récurrent. Quand j’ai entamé ma carrière, j’étais réticente à accepter ce genre de projets à long terme, mais avec le recul, je me dis que j’aurais dû m’y mettre plus tôt. Explications pour les traducteurs/rédacteurs en devenir.

Quand on est traducteur-traductrice ou rédacteur-rédactrice, il arrive que l’on reçoive des propositions de travail à plus long terme, comme la traduction ou la rédaction de X pages par semaine pendant plusieurs mois, une année voire plus. Au début de mon activité, je prenais un peu trop à cœur la notion de liberté inhérente au fait de travailler en freelance. Je rechignais à m’embarquer dans ce genre de projets récurrents car j’avais peur de passer à côté de projets plus intéressants par manque de temps. J’avais en outre l’impression que cela reviendrait à devenir l’employée d’une agence ou d’un client.

Puis, il y a bientôt 5 ans, l’une de mes meilleures amies (qui travaillait à l'époque en tant que project manager), m’a parlé d’une agence de traduction qui recherchait des traducteurs pour un projet de post-édition récurrent. Elle est parvenue à me convaincre de faire un essai. Si ma meilleure amie a dû un peu insister auprès de l’agence pour me laisser tenter ma chance, étant donné qu’à l’époque je n’avais pas encore suffisamment d’expérience dans des textes plus techniques, l’agence a très vite été satisfaite de mon travail. Quant aux réticences aux projets à long terme que j’éprouvais à mes débuts, elles se sont rapidement estompées.

Hormis durant l’accalmie générale de 2020, provoquée par les mesures gouvernementales en vue d’éradiquer le virus-dont-on-ne-veut-plus-entendre-parler, je n’ai plus jamais vraiment connu de période creuse. Accepter ce genre de projets à long terme, c’est en effet s’assurer d’avoir toujours un revenu à la fin du mois. Les craintes que j’avais, à savoir ne plus pouvoir accepter d’autres projets plus intéressants autant sur le plan financier qu’intellectuel, étaient totalement infondées puisque je reste quand même libre de pouvoir réduire le volume accepté ou de prendre congé, à condition bien évidemment de prévenir l’agence de mon indisponibilité. Ce projet récurrent m’a en outre permis de gagner rapidement de l’expérience et, dans mon cas, de me voir proposer par l’agence de travailler sur des traductions pour la Commission européenne. Finalement, cela ne m’a donc apporté que des bénéfices.

Bref, jeune Padawan qui te lances dans la merveilleuse aventure de la traduction ou de la rédaction à titre d’indépendant, ne crains pas les projets à long terme et accueille-les à bras ouverts ! Enfin, à bras ouverts, mais pas les yeux fermés. Il faut toujours rester attentifs aux conditions du client ou de l’agence et s’assurer que cette charge de travail récurrente soit rentable et non contraignante… Sur ces conseils, je vous souhaite à tous une bonne fin de semaine !

2023 : quatrième acte

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Nous voilà déjà à la fin du mois d’avril, qu’est-ce que le temps file ! Il s’est déroulé telle une pelote de laine, se dévidant à vive allure ces 4 dernières semaines. Un mois riche en émotions et aventures, qui m’a parfois mené la vie dure. Retour sur le quatrième mois de l’année, que je termine à nouveau épuisée.

Par manque de photo de fleurs dehors, je me suis acheté des tulipes 😊

Comme expliqué à l’acte précédent, avril a été le mois de notre déménagement. Après un dernier week-end à tout ranger, c’est le 3 avril que nous avons pu recevoir nos clés. Nous n’avons vécu dans les cartons que 2 jours, mon cher et tendre souhaitant tout régler au quart de tour. La première semaine dans notre appartement a forcément été dédiée au rangement, mais aussi à quelques agréments. J’ai déjà parlé la semaine dernière de notre balcon et de ce panorama devant lequel nous nous installons à chaque repas. Elle nous a aussi permis de découvrir une partie de nos voisins, qui ne sont pas que des humains, le quartier si tranquille nous permettant de croiser chats, biches et goupils (ou renards, mais c'était pour la rime 😁). Elle a également été l’occasion d’un deuxième passage à Ikea, qui nous aura coûté un bras. Mais au bout de 10 jours, nous étions parfaitement bien installés dans notre nouvelle tour (étant au deuxième étage, je m'autorise l'utilisation de ce terme 😆).

J’en ai toutefois profité avant tout en tant que célibataire, mon cher et tendre ayant dû me quitter 5 jours pour un voyage d’affaires. C’est bien évidemment pendant qu’il était en Chine que j’ai rencontré ma première mauvaise copine. Il faut savoir que votre traductrice dévouée a une frousse bleue des araignées. Alors que je travaillais tranquillement en solo, une tégénaire est venue me rendre visite sur mon bureau 😨. Après quelques minutes d’hésitation (ou plutôt de paralysie), j’ai réussi à surmonter mon appréhension, et à envoyer le monstre sur le balcon (que j'ai ensuite évité pendant 2 jours 😒, mais petit sentiment de fierté quand même vu la taille (moyenne) de l'envahisseur).

Après cette semaine en solo, qui hormis cette mésaventure, m’a permis de réorganiser l’appartement à zéro, ce fut à mon tour de quitter notre nouveau nid pour enfin fêter l’enterrement de jeune fille de ma meilleure amie. Après des semaines d’organisation, nous avons passé une journée et soirée durant lesquelles tout s’est passé à la perfection. Nous avions donc une future mariée comblée, ce qui nous a bien soulagées. Cette petite virée m’aura fait beaucoup de bien à la tête, mais au niveau du boulot, c’était un peu moins la fête.

La fin de mon mois était très chargée et, avec ce déménagement et cette organisation d’enterrement de vie de jeune fille, plusieurs petits retards se sont accumulés. Avril a ainsi été marqué par deux nuits blanches et plusieurs longues soirées, mettant à mal ma santé. Il a aussi été un peu la cause de multiples frustrations, mon excellent rythme du début d’année continuant d’être en déperdition. Je n’ai toujours pas repris mes cours d’allemand, mais j’ai recommencé le sport doucement. Restons dans le positif, mon mois aura quand même été productif ! En outre, ce mois d’avril se termine en beauté puisque je vais voir Cendrillon ce soir au ballet. Une soirée en compagnie de Prokofiev et de ma belle-sœur qui me fait déjà chaud au cœur ! Je vais donc devoir vous laisser, car je dois me préparer et je n’ai malheureusement pas de bonne fée 😅

Mai promet d’être un mois plein d’allégresse, espérons qu’il ne file pas à une aussi grande vitesse ! Rendez-vous dans 5 semaines…

Travailler le week-end

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Cela fait bien 20 minutes que je regarde mon écran dans le blanc des yeux de la page en me demandant de quoi vous parler aujourd’hui, la petite voix en moi m’ayant presque fait abandonner l’idée d’écrire mon billet de blog face à la charge de travail qui m’attend. On est vendredi en fin d’après-midi, j’ai une traduction à rendre lundi matin à la première heure et je suis loin d’avoir terminé. Je serai donc contrainte de travailler plusieurs heures ce week-end. Comme cela m’arrive quelques fois (pas tout le temps, je vous rassure), j’avais envie de vous parler de cette réalité qui concerne pas mal de traducteurs indépendants (ou d'indépendants tout court).

Rien ne va dans cette photo (travailler au lit, le café sur des draps bien blancs juste à côté d’un PC portable…), mais je n’ai rien trouvé de mieux pour illustrer le travail le week-end 😅

« Tu travailles ? Mais c’est le week-end ! » C’est souvent la réaction qu’ont mes beaux-parents lorsqu’ils apprennent que j’ai un projet à boucler le samedi ou, pire, le dimanche, jour sacré du repos. Travailler le week-end ne m’a toutefois jamais vraiment dérangé ou paru inhabituel. Peut-être parce que j’ai grandi dans une famille dont les membres ont des horaires décalés ou exercent des métiers plus artistiques ou de manière indépendante et pour lesquels le week-end n’est pas forcément synonyme de repos. Ma maman, logopède indépendante, doit parfois encore travailler quelques heures le dimanche pour terminer ses bilans ou sa comptabilité (parce qu'être indépendant, c'est aussi tout un tas de petites tâches supplémentaires pour lesquelles on ne trouve pas forcément le temps en semaine). Les traducteurs freelance n’y échappent pas non plus si l’on en croit les nombreux mèmes et images humoristiques que l’on trouve en tapant « week-end » et « translator » sur Google Images. Par exemple : « Comment un traducteur définit-il le terme « week-end » ? Par deux journées de travail jusqu’à lundi ». Alors, je ne suis pas non plus de celles et ceux qui travaillent absolument tous les week-ends, mais il m’arrive, lors de périodes plus intenses, de devoir travailler en dehors des heures de travail « normales » (soit celles d'un employé de bureau, ce qui se limite à une petite partie de la grande diversité des métiers qui existent sur terre). Sachez d’ailleurs que des traducteurs décident de ne travailler que le week-end pour pouvoir être mieux payés (certains clients sont des spécialistes des projets donnés le vendredi à 16h pour le lundi à 8h...).

Si ça peut être contraignant par moment, je vous avoue que cela ne m’embête pas plus que ça de passer mon samedi et/ou mon dimanche à travailler. Contrairement à la semaine, le week-end est infiniment plus calme. Adieu les coups de fil intempestifs et la boîte mail qui se remplit ! Plus besoin de garder mon Outlook ouvert pour y jeter un œil, je sais que je suis totalement tranquille jusqu’à lundi. Niveau concentration, il n’y a pas mieux ! Puis, j’ai la chance d’exercer un métier que j’aime, alors pouvoir tapoter sur mon clavier en écoutant mes morceaux de musique préférés sans être interrompue dans le fil de mes idées, eh bien ça me plait. Qualifiez-moi de bourreau de travail si vous le voulez, mais c’est aussi ça être indépendant.

À toi qui dois aussi travailler ce week-end, je te souhaite bon courage ! Quant aux autres qui pourront savourer pleinement ces deux jours de détente, profitez-en bien ! Sur ce, je vous laisse, j’ai du boulot 😁

Perles de traduction automatique et coquilles

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Le 1er avril et ses poissons ne sont pas si loin. J’avais donc envie d’écrire un article un peu plus léger cette semaine. Comme je travaille régulièrement sur des projets de post-édition, il m’arrive de sourire en lisant les traductions réalisées par les programmes informatiques. Voici un petit florilège des passages qui m’ont fait rire ces derniers mois.

Le logiciel de traduction automatique utilisé par mon client pour ces projets de post-édition récurrents est parfois très inventif lorsqu’il doit traduire des noms de mois. March devient alors « marge » ou « marée » 🌊 ; April se transforme en « abricot » 🍑; July est métamorphosé en « jument » 🐴 et, le meilleur pour la fin, October a été traduit à deux reprises par « en forme de poulpe » 🐙(si quelqu'un comprend la logique, expliquez-moi...). J’ai aussi eu un cancelled (soit « annulé » en français) traduit par « annuel » ou « annulaire ».

La machine se prend par moment pour une philosophe lorsqu’elle tombe sur des néologismes, comme metaverse, le fameux monde virtuel qui se crée sur Internet, qu’elle a traduit par « métaphysique » ou par « métastase » (la machine considérerait-elle donc elle-même que cet univers virtuel serait aussi invasif que des cellules cancéreuses ?🤔). Quant aux big data, elles sont apparemment perçues par la machine comme des « données bibliques ». Dernière petite perle qui m’a fait bien rire : aged cheese (du fromage vieilli) traduit par « fromage aux personnes âgées ».

Si la machine fait des erreurs (et heureusement d'ailleurs, car ça veut dire que je ne suis pas encore totalement remplaçable...🙄), j’en commets aussi lors de mes premiers jets. Quand mes doigts glissent, ça donne parfois de jolies coquilles (pour rester dans le thème de Pâques 🐣), comme « la plus pelle plage » (je m'imaginais déjà construire des châteaux de sable) ou encore « artistocrates » (parce qu'à mon sens, les artistes font partie de la noblesse 😁).

Je termine ici ce billet très court qui, je l’espère, vous aura fait un peu sourire. Bon week-end de Pâques !

2023 : troisième acte

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Mon envie de sérénité ressentie à la fin de février n’a pas été assouvie lors du troisième acte de l’année. Mars, homonyme du dieu de la guerre, porte bien son nom car il m’a donné l’impression d’être sur tous les fronts. Un mois extrêmement chargé que je termine bien fatiguée.

Début du printemps

Comme annoncé à l’acte précédent, ce troisième mois de l’année s’est déroulé sur fond de déménagement. Passant d’un logement meublé à une location sans meubles, ni frigo, ni cuisinière, nos week-ends de mars ont été consacrés à dénicher le mobilier et l’électroménager qui compléteront notre future chaumière. Hormis le passage obligé à Ikea et dans un magasin de matelas, nous avons visité plusieurs boutiques de charité (alias les charity shops anglais où l'on peut trouver meubles, décorations et vêtements de seconde main dont la vente permet de lever des fonds pour diverses associations). Nous avons aussi eu la chance de trouver un frigo quasi neuf en échange de 100 livres (sterling, pas papier…😆) auprès d’un particulier. Les 2 dernières semaines ont été dédiées à la préparation des cartons, créant un désordre sans nom qui a bien nui à ma motivation.

À ces considérations ménagères s’est ajoutée l’organisation d’un enterrement de vie de célibataire. Choisie comme demoiselle d’honneur pour le mariage de l’une de mes meilleures amies, je me suis impliquée dans la préparation de son enterrement de vie de jeune fille. Je n’étais heureusement pas seule à planifier cette fête, la sœur de la future mariée et une autre de ses amies m’accompagnant dans cette quête de la journée parfaite. Après quelques frustrations, nous avons enfin effectué toutes les réservations. Rendez-vous au prochain acte de l’année pour voir si l’événement a plu à la principale intéressée.

Toutes ces préparations auraient pu se dérouler dans un climat plus serein si mon agenda n’était pas aussi plein. Après avoir connu une accalmie en février, ma charge de travail a pratiquement doublé. J’ai ainsi passé plusieurs soirées et week-ends à taper sur mon clavier, le désordre de l’appartement qui se vidait mettant mon esprit en chantier. C’est donc avec une fatigue accumulée que je suis passée à l’heure d’été, à laquelle j’ai d’ailleurs beaucoup de mal à m’habituer cette année.

Ces journées bien (trop) chargées ont mis à mal les bonnes habitudes que j’avais adoptées. Je n’ai plus trouvé le temps de faire du sport et mes cours d’allemand ont connu le même sort. Un mois que je les ai délaissés, mais j’ai bon espoir de m’y remettre une fois que l’on aura déménagé. Mars m’aura quand même permis de vivre quelques moments plus calmes, mon cher et tendre et moi-même profitant du vendredi soir pour aller au sauna et hammam. J’ai aussi repris mon habitude d’aller une fois par semaine dans le petit café de ma librairie préférée, me donnant l’occasion d’engager d’agréables conversations légères avec sa sympathique propriétaire.

Premier mois du printemps, mars 2023 aura été synonyme de changements. Avril promet la découverte d’un nouveau quartier et des moments de fête qui ne seront pas oubliés. Rendez-vous d’ici 4 semaines pour voir si le quatrième acte me rendra plus sereine !

Le guide anglais-français de la traduction de René Meertens, la bible des traducteurs

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Ceux qui lisent mes articles régulièrement ont peut-être remarqué que j’avais manqué à mon rendez-vous hebdomadaire vendredi dernier. La semaine (et le week-end qui a suivi 🙃) avait été particulièrement chargée, mon agenda étant principalement occupé par une grosse traduction pour la Commission. Je n’aurais certainement pas pu relever cette tâche sans le fameux guide dont je voulais vous parler aujourd’hui.

Excusez l’état pitoyable de mon guide, il m’accompagne depuis 2 ans dans mes voyages et a survécu à une mini inondation 😅

Comme il y a toujours des délais (souvent serrés) à respecter dans le monde de la traduction, il faut être capable de trouver rapidement le mot ou l’expression le ou la plus juste possible pour transmettre le message du texte source. Le Guide anglais-français de la traduction de René Meertens est l’outil le plus pratique que je connaisse pour y parvenir. Il reprend des dizaines de milliers de termes anglais et présente diverses façons de les traduire en français en fonction du contexte. Par exemple, si je prends le terme identify, je peux employer le verbe « identifier » s’il s’agit d’un cadavre ou d’un criminel, « déterminer » si l’on parle d’une cause, « établir » si le verbe se trouve devant le mot « priorité » ou encore « discerner » si le complément direct est « erreur ». On trouve également de nombreux exemples d’utilisation du mot anglais dans des phrases concrètes, ainsi que la traduction de ces phrases en français. Bref, c’est une véritable mine d’or.

René Meertens, l’auteur de ce merveilleux ouvrage, a travaillé en tant que traducteur pour plusieurs grandes institutions, dont l’ONU, la Commission européenne et le bureau régional de l’OMS à Copenhague. Contrairement à ce que je pensais, il n’a pas suivi de formation de traducteur, mais plutôt des études en journalisme et en communication sociale. Il s’est familiarisé avec l’exercice de la traduction grâce à ses cours de grec et de latin et a appris les langues en autodidacte. C’est au début de sa carrière en tant que traducteur à l’ONU qu’il a eu l’idée de ce guide. L’institution fournissait (et fournit toujours d'ailleurs) un lexique général aux traducteurs qui travaillent pour elle. René Meertens trouvait cependant que ce lexique n’était pas assez général. Il a donc voulu créer un guide pratique couvrant divers domaines à destination des traducteurs.

Pour effectuer cette tâche colossale, le « lexicographe », terme que René Meertens affectionne pour se qualifier, a lu des dizaines de milliers de pages en anglais et a consigné toutes les traductions françaises qui lui venaient à l’esprit. Il a également lu en parallèle des articles de journaux et hebdomadaires français, tels que Le Monde ou Le Figaro, et a complété sa collection de traductions au fil des années. Un an avant la parution de son guide, René Meertens a fait appel à d’autres linguistes anglophones et francophones afin de réviser et de compléter son ouvrage. Ces années de travail, qui n’est toujours pas achevé étant donné que René Meertens continue d’enrichir son corpus, ont abouti à cette incroyable « bible » des traducteurs.

Jeune traducteur/traductrice qui lis ce poste, je ne peux que te recommander de te procurer ce guide. Il existe en version papier, mais aussi au format numérique. Quant aux lecteurs de ce billet qui seraient intéressés par ce grand monsieur qu’est René Meertens, je les invite à lire cet entretien et à consulter son fil Twitter, qui regorge de points de langue instructifs.

2023 : deuxième acte

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Février a commencé sur la douce lancée de la fin de janvier, du moins pendant sa première moitié. Un petit mois divisé entre 2 pays, me faisant passer de la tranquillité de l’Allemagne au rythme effréné du Royaume-Uni. Vingt-huit jours aux plaisirs éphémères qui annoncent doucement la fin de l’hiver.

Bouquet de crocus à Ratingen

Ayant retrouvé un rythme plus équilibré vers la fin janvier, j’ai entamé le début du mois le plus court de l’année avec sérénité. Ma charge de travail n’était ni trop importante ni trop faible, ce qui m’a permis de continuer à profiter pleinement de mes journées. J’entrecoupais mes heures de travail par des séances sportives et de courtes balades, me donnant l’occasion d’apprécier l’éclosion des premiers crocus et perce-neige. Les soirées étaient tout aussi paisibles, me permettant de me détendre un livre à la main ou le casque sur les oreilles pour écouter des podcasts tout en coloriant des mandalas (chacun son dada 😅). Un léger stress est monté en moi au bout de 2 semaines, mon agenda commençant à être un peu trop vide de projets à mon goût. Heureusement, il a suffi de quelques courriers électroniques pour que les propositions de travail recommencent à rentrer régulièrement dans ma boîte mail. Les week-ends en Allemagne étaient reposants, le froid des premiers jours nous incitant davantage à profiter du confort de l’intérieur. Mon cher et tendre et moi-même avons toutefois profité d’un dimanche un peu plus doux et ensoleillé pour nous balader au Wildpark Grafenberger Wald, un parc totalement gratuit dans lequel des biches et autres animaux de la forêt vivent en quasi-liberté.

Passé la mi-février, il était temps pour mon cher et tendre de retourner dans son bureau anglais. Nous voilà donc le troisième dimanche à bord d’un ferry pour traverser la Manche. Alors que je croyais poursuivre mon mois tranquillement, les choses ont pris un tout autre tournant. Un jour après notre arrivée, le propriétaire de notre logement nous annonce une augmentation de loyer. Il nous fait également comprendre qu’il préférerait louer à des personnes célibataires, les règles de location s’étant endurcies pour les propriétaires. Comme nous commencions à nous sentir à l’étroit, nous avons directement décidé de changer d’endroit. Notre première semaine au Royaume-Uni a ainsi été dédiée à nous trouver un nouveau nid. Tout est allé en accéléré : il ne nous a fallu que quelques jours pour le dénicher. Après seulement 2 visites, notre quête d’un nouvel appartement s’est terminée sur une réussite. Des papiers doivent encore être signés donc ne parlons tout de même pas trop vite, mais la perspective de déménager nous excite. À ce mélange de grand stress et d’excitation s’est ajouté le bonheur de pouvoir passer quelques jours en compagnie d’une petite partie de ma famille. Mon parrain et ma cousine sont venus explorer Londres le dernier week-end de février, me donnant l’occasion de redécouvrir la ville en prenant plaisir à les guider. Nous avons beaucoup marché (à en user nos souliers 😁), mais la capitale britannique est parvenue à les envoûter. Londres m’a aussi rappelé à quel point j’aimais ce melting-pot anglais. Cela m’a d’ailleurs donné l’envie d’écrire un petit billet sur mes endroits londoniens favoris. Mais terminons cet article-ci par quelques photos puisqu’une image vaut mieux que mille mots.

C’est donc sur une montagne russe d’émotions variées que s’est terminé ce mois de février. Le début de mars sera probablement un peu mouvementé, mais j’espère retrouver rapidement la sérénité de ce début d’année. Réponse au prochain épisode…

2023 : premier acte

Le mois de janvier de cette nouvelle année a débuté sur un rythme effréné. Dix premiers jours de frustration et de stress qui ont heureusement fait place à une douce allégresse, votre traductrice-rédactrice dévouée ayant enfin retrouvé une cadence un peu plus sereine les 2 dernières semaines. Retour sur ce premier mois de l’an 2023.

Grüner See Park, Ratingen (Allemagne)

Après des congés qui n’ont pas été aussi festifs que ce que j’espérais (la grippe ayant cloué mon cher et tendre au lit pour Noël), 2023 a commencé sur les chapeaux de roue avec une première semaine dont j’ai eu du mal à voir le bout. Plusieurs projets de traduction et de rédaction avaient été planifiés juste avant les fêtes et il fallait bien que je m’y remette. Souhaitant néanmoins démarrer l’année du bon pied, je voulais reprendre mes bonnes habitudes et entamer chaque journée avec ma petite routine.

Hélas, l’application de méditation que j’utilisais depuis 2 ans s’est avérée ne plus fonctionner. Après 2 jours de frustration et quelques recherches, j’ai compris qu’elle avait été rachetée par une grosse compagnie dédiée à la santé mentale et que les méditations quotidiennes qui m’aidaient tant à me libérer du stress n’étaient désormais plus accessibles… Comme de nombreuses autres utilisatrices (majoritairement féminines) de cette application, j’ai été extrêmement frustrée du manque d’informations de la boîte et de la disparition de ce petit soutien moral qui m’avait portée durant les heures les plus sombres du confinement. Bref, j’ai passé les 10 premiers jours du mois de janvier à tenter de trouver une application de méditation qui pourrait la remplacer. J’en ai testé plusieurs, certaines me procurant plus de stress que de calme, mais je pense avoir enfin trouvé une application qui me convient (je ferais peut-être un article pour comparer les différentes plateformes que j'ai essayées, au cas où cela intéresserait quelqu'un).

Hormis cette frustration, qui a quand même pas mal joué sur mon humeur et mon état de stress, j’ai pu retrouver un équilibre entre travail et détente qui m’a permis de stimuler ma productivité. J’ai ainsi pu rendre à temps tous mes projets tout en trouvant des moments pour souffler. Entre 10 et 20 minutes de yoga avec Yoga With Adrienne pour me réveiller au saut du lit, de la course à pied 2 fois par semaine pour rester en forme et surtout une inscription aux cours de danse fitness en ligne de la compagnie américaine Shine Dance Fitness, qui me vident complètement la tête et me redonnent le sourire à chaque fois. La danse a toujours été mon premier amour et la réintroduire plus régulièrement dans mes semaines me fait énormément de bien. J’ai également repris assidûment mes cours d’allemand avec Assimil et j’ai enfin dépassé la cinquantième leçon, ce qui a permis d’entrer dans l’apprentissage plus actif du programme. Je réécrirai un article à ce sujet quand j’arriverai au bout des cours, mais je constate de fameux progrès au niveau de la compréhension.

Outre ces journées bien remplies, janvier aura été plus tranquille. Il s’est ponctué de belles balades sous un climat plutôt printanier. Il a toutefois connu des journées plus glaciales, m’incitant à profiter davantage du confort de l’appartement de fonction de mon cher et tendre pour me reposer et lire (un billet Croque-livre est d'ailleurs prévu pour la semaine prochaine). Il m’a aussi amenée une belle après-midi entre amies qui m’a fait chaud au cœur, malgré le froid glacial et la neige qui s’étaient abattus sur le petit coin de Belgique où je me suis rendue pour ces retrouvailles.

Ainsi s’est écoulé janvier et nous voilà déjà en février. Le deuxième mois de l’année s’annonce déjà bien chargé, mais comme je suis sur une bonne lancée, j’ai bon espoir qu’il sera signe de félicité. Réponse dans 4 semaines…

Traduire pour la Commission européenne

J’ai manqué mon rendez-vous habituel ce vendredi car j’étais en train de terminer un gros projet pour la Commission européenne. Je me suis donc dit que, pour me rattraper, j’allais vous écrire un petit billet sur les particularités de la traduction pour cette grande institution.

Photo de Marco sur Pexels.com

Avant toute chose, je précise que je ne traduis pas directement pour la Commission européenne, mais pour une agence de traduction qui a obtenu plusieurs contrats avec les institutions de l’UE. S’il est tout à fait possible de travailler pour la Commission sans passer par un intermédiaire, je ne me sens pas encore vraiment prête à me lancer (ce fameux syndrome de l'imposteur...). Travailler sur les projets de la Commission par le biais d’une agence permet en outre de se faire la main tout en ayant un filet de sécurité (étant donné que mon travail est pour l'instant toujours passé en revue par un réviseur ou une réviseuse). C’est particulièrement intéressant pour ce genre de projets, car on ne traduit pas pour les institutions européennes, comme on traduit pour un client lambda. Il faut d’ailleurs savoir que chaque texte traduit est systématiquement examiné par la Direction générale de la Traduction et que vous recevez donc un rapport d’évaluation après chaque projet vous indiquant votre note (et celle-ci doit rester au-dessus des 70 % si vous voulez continuer à recevoir des projets). Autant dire que la pression est bien là quand vous effectuez votre toute première traduction pour la Commission (et ce qui m'a valu plusieurs nuits blanches pour mes premiers projets tellement j'étais stressée...).

L’une des premières particularités des textes de la Commission, c’est leur grande diversité. On peut traduire aussi bien des règlements que des documents de vulgarisation destinés au public, en passant par des textes internes confidentiels. Les sujets abordés sont extrêmement variés, allant de la pêche aux transports, en passant par la santé, l’environnement, le commerce ou les finances. Il suffit de voir le nombre de directions générales que compte la Commission pour se rendre compte de la multitude de thématiques sur lesquelles travaille l’institution.

Une autre caractéristique de ces textes est qu’ils font très souvent l’objet de modifications. Ainsi, il m’est déjà arrivé plusieurs fois de devoir arrêter de travailler sur un texte car une nouvelle version venait d’être rédigée. La direction générale à l’origine du texte prévient cependant toujours lorsque ce dernier est susceptible d’être modifié. Quand l’agence me propose un projet, je sais donc automatiquement qu’il est possible que je reçoive une nouvelle version du texte d’ici X semaines. Il faut pouvoir s’adapter et rester flexible en conséquence.

En ce qui concerne le travail de traduction en lui-même, il se rapproche plus de la recherche terminologique que de la traduction pure. Les textes des règlements se reposent toujours sur des versions antérieures et utilisent une terminologie bien précise qu’il est indispensable de respecter. Les projets de la Commission comprennent également de nombreuses citations provenant d’autres textes juridiques ou administratifs, de conventions internationales ou de documents gouvernementaux. Une bonne partie du travail consiste ainsi à rechercher toutes ces références, à justifier sa traduction par des sources (je dois d'ailleurs toujours accompagner ma traduction de divers commentaires pour indiquer les passages repris d'autres textes) et à veiller à la cohérence des textes en faisant particulièrement attention à la terminologie. Le traducteur ou la traductrice peut heureusement s’aider de nombreuses sources de référence et d’outils pour exécuter ce travail de recherche. J’utilise principalement Eur-Lex, qui est le portail rassemblant tous les textes publiés au Journal officiel de l’Union européenne dans les 24 langues officielles de l’UE, ainsi que le formulaire de recherche du site Curia, qui reprend toute la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne. J’emploie en outre le site Iate, qui est la base de données terminologiques de l’UE, et l’incontournable Guide anglais-français de la traduction de René Meertens, qui est une véritable mine d’or pour les traducteurs travaillant pour les institutions.

Pour ce qui est de la qualité linguistique des textes à traduire, il faut dire qu’elle peut fortement varier. L’anglais parlé dans les institutions européennes n’est pas spécialement le bon anglais britannique que l’on a appris à l’école. Certains textes sont ainsi écrits en anglais par des personnes qui ne sont pas des anglophones natifs. Il m’est donc déjà arrivé d’avoir des documents moins bien rédigés que d’autres.

Une dernière chose à savoir si vous souhaitez traduire pour la Commission ou l’une ou l’autre des institutions européennes est qu’il existe un code de rédaction interinstitutionnel à respecter. Il faut en effet savoir que les institutions n’appliquent pas forcément les mêmes règles typographiques que celles de l’Imprimerie nationale (autre bible qui m'a accompagnée durant mes études de traduction et que je consulte toujours en cas de doute). Par exemple, les textes des institutions européennes ne mettent jamais d’espace insécable avant les deux-points ou le point guillemet. L’emploi des majuscules est également différent. Ainsi, il faut écrire « ministère des affaires étrangères » plutôt que « ministère des Affaires étrangères », ce qui est normalement la règle en français. Si le texte de mon billet de blog avait été soumis à la DG Traduction, on m’aurait aussi retiré des points pour l’ajout d’espaces insécables après et avant les guillemets et pour l’utilisation de l’apostrophe droite plutôt que courbe soit « ´ » plutôt que « ‘ » (c'est l'une des consignes pour lesquelles j'ai eu une remarque à ma toute première traduction). Bref, ce sont des petits détails, mais il faut bien faire attention à les respecter.

Vous l’aurez compris, traduire pour la Commission ne laisse pas beaucoup de place à l’imagination. Cela demande une grande méticulosité dans ses recherches et une bonne concentration pour repérer la moindre coquille ou erreur typographique. Néanmoins, cela reste un travail passionnant car, comme expliqué en début d’article, les sujets abordés sont extrêmement variés. Sur ce, je vous laisse, j’ai une traduction à relire 😉

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