Ce matin, comme à mon habitude, j’ai écouté ma série de courts podcasts avant ma journée de travail. Parmi ceux-ci, l’épisode du jour de Radio Headspace concernait le syndrome de l’imposteur. Ce sujet était abordé par Kara Loewentheil, coach de vie et autrice du podcast Unf*ck Your Brain, qui a donné quelques conseils pour se débarrasser de cette idée désagréable et parfois paralysante de ne pas se sentir à la hauteur ou de ne pas mériter sa place. Comme c’est un syndrome qui touche de nombreuses personnes (et principalement les femmes, votre humble traductrice-rédactrice incluse), j’avais envie de vous partager ces conseils aujourd’hui.
Le syndrome de l’imposteur est surtout vécu dans le cadre du travail. Il se manifeste par des doutes quant à nos compétences professionnelles et par une sensation de ne pas mériter le poste que l’on occupe. C’est aussi mettre sur le compte de la chance ou du hasard notre réussite ou nos accomplissements et avoir peur que ces soi-disant incompétences et cette « supercherie » seront un jour ou l’autre démasquées par nos supérieurs, collègues, clients, etc.
En tant que traductrice indépendante, j’ai déjà éprouvé à plusieurs reprises ce sentiment de ne pas être qualifiée ou assez expérimentée et, à mes débuts, il m’est souvent arrivé de refuser un projet, alors que j’avais toutes les compétences pour le mener à bien. J’ai heureusement pu compter sur l’une de mes meilleures amies, qui occupait le poste de PM (gestionnaire de projet) à l’époque, pour prendre conscience de mes compétences et accepter de plus en plus de projets. Je me rappelle également d’une autre PM extraordinaire, à qui j’avais expliqué que je ne me sentais pas à la hauteur pour accepter l’un de mes tout premiers projets pour la Commission européenne, qui m’avait rassurée en me disant que j’avais toutes les compétences pour me lancer dans ce type de projet et qu’elle restait à ma disposition en cas de doute ou de question. Si ma confiance en moi a bien évolué depuis, il m’arrive encore parfois de souffrir de ce syndrome. Il y a quelques semaines encore, en démarrant un nouveau projet, j’ai entendu cette petite voix dans ma tête qui me disait que je n’aurais pas dû accepter cette traduction, qu’il existe des traducteurs beaucoup plus qualifiés que moi, que je n’allais jamais m’en sortir… Quand ça arrive, la panique prend le dessus et je tombe soit dans la procrastination (l'anxiété pousse parfois à sombrer dans la flemmardise extrême pour éviter de se confronter au problème), soit dans un perfectionnisme exacerbé qui m’incite à vérifier absolument chaque mot que j’utilise ou à me remettre en question sur tout et n’importe quoi, multipliant les heures de travail nécessaires pour réaliser la tâche. Bref, c’est assez pénible à vivre.
Dans son podcast, Kara Loewentheil prodigue des conseils simples pour se débarrasser de ce syndrome de l’imposteur. La toute première chose à faire est de reconnaître cette émotion et vous rendre compte que ce n’est qu’une émotion et non un fait établi. Ensuite, il faut vous poser une minute et vous demander quels sont les critères pour occuper le poste, effectuer la tâche ou exercer le métier en question. Par exemple, pour être une bonne traductrice, je dois comprendre le texte source, avoir un excellent niveau de français, être capable d’effectuer des recherches terminologiques, écrire en respectant les règles de grammaire et d’orthographe, etc. Après avoir mis au clair tous ces éléments, il suffit de dire si vous remplissez ou non chacun de ces critères, peut-être pas tout le temps, mais au moins quelques fois. Vous réaliserez ainsi que vous disposez d’une majorité de ces compétences, ce qui devrait vous rassurer sur vos capacités. Kara Loewentheil explique également que l’une des choses les plus radicales qu’elle dit à ses clients pour les débarrasser de leur syndrome est que s’ils sont aussi stupides et incompétents qu’ils le pensent, mais suffisamment intelligents pour duper tout le monde, c’est qu’ils sont suffisamment intelligents pour accomplir leur travail.
La prochaine fois que j’aurai une crise de panique au beau milieu d’un projet, j’essayerai donc d’appliquer ces conseils. Si vous êtes, vous aussi, un imposteur ou une impostrice et que vous passez par ce blog, je vous invite à faire de même. Peut-être réussirons-nous ainsi un jour à vaincre cette satanée anxiété !
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