Le début de cette semaine a été très intense, tellement intense que je sentais que je ne réussirais pas à tout finir sans une nuit blanche. J’ai alors fait ce que je n’aurais jamais osé au début ma carrière : demander un délai supplémentaire.
Que ce soit dans le monde de la traduction ou de la rédaction, c’est bien connu, tout est toujours urgent. À mes débuts, je travaillais d’ailleurs pour 2 agences de traduction qui avaient la manie d’appeler au bout de 2 minutes de retard (alors que bien souvent, j’étais en train de finaliser l’envoi). Et quand il s’avérait que j’avais réellement un problème (genre un plantage de Trados…), avoir un Project Manager au téléphone qui te met encore plus la pression, cela n’aide clairement pas. Mais ça, c’était avant que je ne tombe sur une agence qui se soucie de ses traducteurs 😊
Je me souviens de la première fois où j’ai pu obtenir un délai supplémentaire. Je ne sais plus exactement de quel projet de traduction il s’agissait, mais bien de la raison de mon retard inévitable : mon PC avait décidé de me lâcher… Impossible de le rallumer et pas d’autre ordinateur sous la main… Il était déjà passé 18h lorsque je me suis rendu compte que je n’arriverai pas à envoyer mon projet dans les temps, mon ordinateur refusant de se rallumer. J’ai par précaution envoyé un mail à la PM qui gérait le projet à l’époque. Le lendemain matin, mon PC faisant toujours grève, j’ai accompagné mon cher et tendre à son bureau, son patron extrêmement aimable m’ayant autorisée à emprunter un PC. Après avoir lu mon e-mail de la veille, la PM m’a directement appelée, non pas pour me stresser davantage, mais pour me demander si j’avais trouvé une solution et en me disant que je pouvais rendre le projet le lendemain à 12h si j’avais besoin de plus de temps. Elle m’avait rassurée, m’expliquant que l’agence préférait que je prenne le temps de bien faire les choses plutôt que d’envoyer un travail dans la panique.
Il m’a quand même fallu encore quelques années avant d’oser moi-même demander un report de délai. Étant perfectionniste, j’ai toujours considéré cela comme un échec. Or, il arrive à tout le monde de tomber malade, d’avoir des pannes informatiques, de se sentir complètement submergé ou encore de vivre des expériences personnelles douloureuses qui mettent à mal la productivité. Je ne sais plus quelles étaient les raisons exactes qui m’ont poussée à demander pour la première fois un délai supplémentaire, mais je me rappelle avoir vraiment stressé et m’être confondue en excuses. Heureusement, la PM avait fait preuve d’empathie et avait réussi à m’accorder 24h de plus, ce qui est énorme dans le monde de la traduction. Depuis ce jour, je sais que je peux demander un délai supplémentaire auprès de cette agence en cas de souci. Je n’ai d’ailleurs pas hésité en ce début de semaine à demander s’il était possible de décaler de quelques heures le rendu de mon projet récurrent de post-édition, ce qui m’a été accordé sans problème. J’ai fait de même auprès de l’agence de rédaction, dont le PM m’a non seulement autorisé à rendre mes articles le lendemain, mais m’a aussi envoyé un petit message en privé par la suite pour me demander si tout allait bien et me dire de ne pas hésiter à demander de changer le délai en cas de souci, qu’il peut toujours trouver un arrangement, et qu’il ne veut pas non plus que je m’épuise pour rendre mes articles en temps et en heure si je n’en suis pas capable pour X raison (adorable 🤗).
Tout ça pour dire que quand on est dépassé, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. Cela dit, n’attendez pas non plus la dernière minute pour faire votre demande, ce qui reviendrait à un manque de respect. Il ne faut non plus en abuser, au risque de passer pour une personne qui gère très mal son temps. Notez aussi que les relations que j’ai avec ces 2 agences sont solides et datent de plusieurs années. Mieux vaut éviter de demander des délais supplémentaires quand on entame une collaboration avec une agence. Sur ces conseils, je vous laisse et vous souhaite un bon dernier week-end prolongé de mai !