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Archives d’Auteur: Elise Lignian

Demander un report de délai

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Le début de cette semaine a été très intense, tellement intense que je sentais que je ne réussirais pas à tout finir sans une nuit blanche. J’ai alors fait ce que je n’aurais jamais osé au début ma carrière : demander un délai supplémentaire.

Photo de Stas Knop sur Pexels

Que ce soit dans le monde de la traduction ou de la rédaction, c’est bien connu, tout est toujours urgent. À mes débuts, je travaillais d’ailleurs pour 2 agences de traduction qui avaient la manie d’appeler au bout de 2 minutes de retard (alors que bien souvent, j’étais en train de finaliser l’envoi). Et quand il s’avérait que j’avais réellement un problème (genre un plantage de Trados…), avoir un Project Manager au téléphone qui te met encore plus la pression, cela n’aide clairement pas. Mais ça, c’était avant que je ne tombe sur une agence qui se soucie de ses traducteurs 😊

Je me souviens de la première fois où j’ai pu obtenir un délai supplémentaire. Je ne sais plus exactement de quel projet de traduction il s’agissait, mais bien de la raison de mon retard inévitable : mon PC avait décidé de me lâcher… Impossible de le rallumer et pas d’autre ordinateur sous la main… Il était déjà passé 18h lorsque je me suis rendu compte que je n’arriverai pas à envoyer mon projet dans les temps, mon ordinateur refusant de se rallumer. J’ai par précaution envoyé un mail à la PM qui gérait le projet à l’époque. Le lendemain matin, mon PC faisant toujours grève, j’ai accompagné mon cher et tendre à son bureau, son patron extrêmement aimable m’ayant autorisée à emprunter un PC. Après avoir lu mon e-mail de la veille, la PM m’a directement appelée, non pas pour me stresser davantage, mais pour me demander si j’avais trouvé une solution et en me disant que je pouvais rendre le projet le lendemain à 12h si j’avais besoin de plus de temps. Elle m’avait rassurée, m’expliquant que l’agence préférait que je prenne le temps de bien faire les choses plutôt que d’envoyer un travail dans la panique.

Il m’a quand même fallu encore quelques années avant d’oser moi-même demander un report de délai. Étant perfectionniste, j’ai toujours considéré cela comme un échec. Or, il arrive à tout le monde de tomber malade, d’avoir des pannes informatiques, de se sentir complètement submergé ou encore de vivre des expériences personnelles douloureuses qui mettent à mal la productivité. Je ne sais plus quelles étaient les raisons exactes qui m’ont poussée à demander pour la première fois un délai supplémentaire, mais je me rappelle avoir vraiment stressé et m’être confondue en excuses. Heureusement, la PM avait fait preuve d’empathie et avait réussi à m’accorder 24h de plus, ce qui est énorme dans le monde de la traduction. Depuis ce jour, je sais que je peux demander un délai supplémentaire auprès de cette agence en cas de souci. Je n’ai d’ailleurs pas hésité en ce début de semaine à demander s’il était possible de décaler de quelques heures le rendu de mon projet récurrent de post-édition, ce qui m’a été accordé sans problème. J’ai fait de même auprès de l’agence de rédaction, dont le PM m’a non seulement autorisé à rendre mes articles le lendemain, mais m’a aussi envoyé un petit message en privé par la suite pour me demander si tout allait bien et me dire de ne pas hésiter à demander de changer le délai en cas de souci, qu’il peut toujours trouver un arrangement, et qu’il ne veut pas non plus que je m’épuise pour rendre mes articles en temps et en heure si je n’en suis pas capable pour X raison (adorable 🤗).

Tout ça pour dire que quand on est dépassé, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. Cela dit, n’attendez pas non plus la dernière minute pour faire votre demande, ce qui reviendrait à un manque de respect. Il ne faut non plus en abuser, au risque de passer pour une personne qui gère très mal son temps. Notez aussi que les relations que j’ai avec ces 2 agences sont solides et datent de plusieurs années. Mieux vaut éviter de demander des délais supplémentaires quand on entame une collaboration avec une agence. Sur ces conseils, je vous laisse et vous souhaite un bon dernier week-end prolongé de mai !

Les projets à long terme

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Cela va bientôt faire 5 ans que j’ai accepté pour la première fois un projet récurrent. Quand j’ai entamé ma carrière, j’étais réticente à accepter ce genre de projets à long terme, mais avec le recul, je me dis que j’aurais dû m’y mettre plus tôt. Explications pour les traducteurs/rédacteurs en devenir.

Quand on est traducteur-traductrice ou rédacteur-rédactrice, il arrive que l’on reçoive des propositions de travail à plus long terme, comme la traduction ou la rédaction de X pages par semaine pendant plusieurs mois, une année voire plus. Au début de mon activité, je prenais un peu trop à cœur la notion de liberté inhérente au fait de travailler en freelance. Je rechignais à m’embarquer dans ce genre de projets récurrents car j’avais peur de passer à côté de projets plus intéressants par manque de temps. J’avais en outre l’impression que cela reviendrait à devenir l’employée d’une agence ou d’un client.

Puis, il y a bientôt 5 ans, l’une de mes meilleures amies (qui travaillait à l'époque en tant que project manager), m’a parlé d’une agence de traduction qui recherchait des traducteurs pour un projet de post-édition récurrent. Elle est parvenue à me convaincre de faire un essai. Si ma meilleure amie a dû un peu insister auprès de l’agence pour me laisser tenter ma chance, étant donné qu’à l’époque je n’avais pas encore suffisamment d’expérience dans des textes plus techniques, l’agence a très vite été satisfaite de mon travail. Quant aux réticences aux projets à long terme que j’éprouvais à mes débuts, elles se sont rapidement estompées.

Hormis durant l’accalmie générale de 2020, provoquée par les mesures gouvernementales en vue d’éradiquer le virus-dont-on-ne-veut-plus-entendre-parler, je n’ai plus jamais vraiment connu de période creuse. Accepter ce genre de projets à long terme, c’est en effet s’assurer d’avoir toujours un revenu à la fin du mois. Les craintes que j’avais, à savoir ne plus pouvoir accepter d’autres projets plus intéressants autant sur le plan financier qu’intellectuel, étaient totalement infondées puisque je reste quand même libre de pouvoir réduire le volume accepté ou de prendre congé, à condition bien évidemment de prévenir l’agence de mon indisponibilité. Ce projet récurrent m’a en outre permis de gagner rapidement de l’expérience et, dans mon cas, de me voir proposer par l’agence de travailler sur des traductions pour la Commission européenne. Finalement, cela ne m’a donc apporté que des bénéfices.

Bref, jeune Padawan qui te lances dans la merveilleuse aventure de la traduction ou de la rédaction à titre d’indépendant, ne crains pas les projets à long terme et accueille-les à bras ouverts ! Enfin, à bras ouverts, mais pas les yeux fermés. Il faut toujours rester attentifs aux conditions du client ou de l’agence et s’assurer que cette charge de travail récurrente soit rentable et non contraignante… Sur ces conseils, je vous souhaite à tous une bonne fin de semaine !

Trados

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Cela fait des années que mon blog de traductrice existe, mais je n’ai pas encore consacré un seul de mes articles au logiciel qui me soutient dans mes projets. J’ai mentionné son nom plusieurs fois, mais je ne vous l’ai jamais vraiment présenté comme il se doit. Je tenais donc à vous parler uniquement aujourd’hui de celui qui m’accompagne durant mes nuits blanches et me donne parfois des sueurs froides : Trados.

Trados, kesako ?

Trados, ou SDL Trados Studio de son nom complet, est un logiciel de TAO, comprenez « traduction assistée par ordinateur ». Son objectif principal est d’aider le traducteur ou la traductrice à progresser dans ses projets à l’aide de mémoires. Concrètement, le logiciel permet aux traducteurs de créer une base de données qui reprend ses traductions de segments de texte. Ainsi, lorsque l’on traduit pour un même client qui utilise une terminologie bien à lui et dont les textes sont similaires, il est possible de retrouver la manière dont on a traduit certains passages dans des projets antérieurs. Cela permet de garder une cohérence entre les textes tout en faisant gagner un temps précieux au traducteur (qui ne doit plus creuser dans sa mémoire humaine, mais qui peut compter sur la machine).

Ça date de quand ?

La toute première version de Trados s’appelait Translators Workbench. Elle date de la fin des années 1980 (comme votre traductrice dévouée) et a été conçue par une société allemande aux balbutiements des mémoires de traduction. La boîte et ses différents logiciels ont été rachetés en 2005 par la société britannique SDL pour devenir l’outil de TAO le plus utilisé par les traducteurs indépendants et les agences de traduction. Il existe d’autres logiciels de traduction assistée par ordinateur sur le marché (j'avais d'ailleurs commencé avec le logiciel de traduction gratuit OmegaT), mais Trados reste en tête, ce qui fait qu’il est pratiquement impossible de travailler pour une agence de traduction si l’on ne dispose pas du logiciel (du moins, c'est mon avis).

Ça se présente comment ?

Comme une image vaut mieux que mille mots, voici un peu à quoi Trados ressemble.

Ceci est la page depuis laquelle je peux accéder à mes différents projets en cours. On peut avoir un aperçu des statistiques de chaque projet, reprenant le nombre de mots nouveaux à traduire (en orange), le nombre de mots déjà traduits (en bleu) et le nombre de mots en « brouillon » (en gris), c’est-à-dire les mots qui ont déjà été traduits en premier jet, mais dont la traduction n’a pas encore été confirmée.

On passe ensuite à l’éditeur, soit mon plan de travail. On a d’un côté le texte source à traduire et de l’autre le texte cible. Je peux donc avoir en permanence les 2 textes en vis-à-vis. Chaque texte est divisé en segments (ou phrases), qui sont numérotés, ce qui permet d’y revenir plus facilement (ce qui est pratique pour les très longs projets). Sur la capture d’écran ci-dessus, on voit que le premier segment a été validé et que le deuxième segment est au stade de brouillon (symbolisé par un crayon sans V). L’intérêt principal de Trados se trouve toutefois dans le bandeau supérieur, et plus particulièrement l’onglet « Recherche contextuelle » (entouré en jaune).

Par exemple, si je ne me souviens de la manière dont j’ai traduit « success » (j'aurais pu choisir un exemple plus compliqué, mais restons dans la simplicité 😅), je peux taper le mot en question dans la fenêtre de recherche contextuelle et je vais retomber sur les segments de mes anciens projets dans lesquels ce mot a été traduit. Parfois, le logiciel me propose aussi directement la traduction d’un terme qui revient fréquemment dans mes projets, comme c’est le cas ci-dessous :

Comme j’ai traduit de nombreuses fois « La Traviata » dans mes précédents projets pour ce client, Trados me suggère automatiquement la traduction et il me suffit de taper sur « Enter » pour l’ajouter à mon segment. Cela peut également fonctionner avec des bouts de phrase plus longs, comme « Cette saison, l’Opéra national de Vienne produit …. », bout de phrase qui revient très fréquemment dans mes projets pour ce client-là.

Alors ici, on parle de projets pour lesquels j’ai créé moi-même la mémoire au fil du temps. Quand je travaille avec une agence de traduction, notamment pour les projets de la Commission européenne, je reçois toujours un « package » Studio qui comprend une mémoire beaucoup plus conséquente, enrichies avec les années à chaque nouveau projet. Comme il est primordial de respecter la terminologie dans ce genre de projets, cette fonctionnalité de recherche et de correspondance de segments est extrêmement précieuse. Et cela fait gagner un temps considérable, du moins quand Trados veut bien coopérer…

Mon expérience avec Trados

Si à mes débuts, j’étais réticente à utiliser Trados, je me suis vite rendu compte qu’il était impossible de travailler pour les agences de traduction sans ce logiciel. J’ai donc investi dans cet outil de TAO et je dois dire qu’aujourd’hui, j’aurais du mal à m’en passer. Je gagne énormément de temps, que ce soit pour la traduction à proprement dite ou pour la mise en page. Il existe en effet un système de balises qui permet de copier les italiques, passages écrits en couleurs et changements de police directement dans le fichier que l’on appelle avec affection sdlxliff, balises qui vont par magie reproduire la mise en page du fichier Word source sur le fichier Word cible lors de la finalisation du fichier, c’est-à-dire au moment de l’exportation du fichier sdlxliff vers le fichier Word (ou Excel, mais c'est une autre histoire).

Cela dit, il arrive par moment que Trados soit capricieux, et il faut que cela arrive toujours lorsqu’on approche du moment fatidique de l’envoi du projet… J’ai déjà eu des plantages extrêmement énervants et des crises de panique durant lesquels Trados m’a lâchement lâchée… Un petit conseil donc aux jeunes Padawans qui commenceraient à dompter la bête : enregistrez votre progression à tout moment !

Malgré ces petits tracas, que connaît d’ailleurs n’importe quel logiciel informatique, Trados reste un outil essentiel pour les traducteurs. Il constitue cependant une dépense financière importante pour le traducteur. Il faut savoir en effet que le logiciel tourne quand même autour de 1000€. Sachez néanmoins que les agences peuvent parfois faire bénéficier leurs traducteurs de ristournes intéressantes (j'avais eu 50% pour ma part) et que SDL Trados Studio propose toujours 30 jours d’essai gratuit. Il y a ensuite les mises à niveau qui se rajoutent (autour de 250€ environ), mais vous n’êtes pas obligé de les acheter chaque année (je travaille encore avec la version de 2017, même si je songe à passer à celle de 2022).

Ainsi se termine ce portrait incomplet de cet autre compagnon de travail avec lequel je passe mes journées (et occasionnellement mes nuits). Il comporte bien d’autres fonctionnalités, mais il existe plein de tutoriels à ce propos et cela n’intéresserait que les personnes du métier. Les non-initiés auront toutefois désormais une petite idée de ce dont je veux parler lorsque Trados fait une apparition dans mes billets.

Ça m’énerve : les projets à rendre sous format Excel

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Excel, ce merveilleux logiciel de la suite Microsoft Office qui t’aide à calculer en un rien de temps et à concevoir des graphiques colorés (du moins quand on sait maîtriser toutes ses fonctionnalités, ce qui n'est pas mon cas 🙄). Personnellement, je ne l’utilise que pour tenir ma comptabilité et préparer mes factures (ce qui demande quand même de maîtriser quelques formules, de base, certes, mais laissez-moi me jeter des fleurs, c'est le printemps 💐). Bizarrement, certains clients utilisent ce tableur également comme un logiciel de traitement de texte. C’est le cas de l’un de mes clients en ce moment et je dois dire que ça m’énerve…

Photo de Rubaitul Azad sur Unsplash

Dans mon cas, la demande venait de l’agence de création de contenu avec laquelle je travaille depuis des années. Le client qui a fait appel à ses services souhaitait faire rédiger des FAQ à ajouter sous chacun des hôtels-spa pour lesquels il propose des séjours (c'est peut-être aussi la raison de mon énervement, j'ai besoin d'évacuer mon stress dans un spa 😅). J’avais déjà travaillé sur ce projet par le passé, mais j’avais toujours rendu ces FAQ sur des documents Word. Cependant, pour le lot de FAQ de ce mois-ci, l’agence m’a demandé, par facilité (pour elle 😒), de mettre directement toutes les FAQ sur un même fichier Excel. Une case pour chaque question, une case pour chaque réponse. J’ai bien perdu une heure ce matin à copier-coller tout ce que j’avais rédigé sur Word. Mais pourquoi avoir rédigé les textes sur Word et pas directement sur Excel, me demanderez-vous ? Et je vous répondrai, légèrement agacée, : « Parce qu’Excel n’est pas un logiciel de traitement de texte, pardi ! Chaque chose à sa place : Excel est fait pour les calculs, Word est fait pour les textes. Vous voulez rédiger un texte ? Utilisez Word ! » Mais bon, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? 🙃 Plus sérieusement, comme il faut que ces FAQ ne dépassent pas un certain nombre de mots au total et qu’il faut utiliser une formule alambiquée sur Excel pour obtenir cette donnée (du moins, j'imagine... vous aurez compris que je ne maîtrise que les formules basiques d'Excel 😅), c’était bien plus simple pour moi de rédiger mes textes sur Word (où le nombre total de mots s'affiche tout simplement en bas à gauche de la fenêtre 😏).

Je vais quand même descendre de mes grands chevaux pour terminer ce billet plus calmement. Comme l’agence de création de contenu est chargée de mettre en ligne chacune de ces FAQ, j’imagine que c’était beaucoup plus simple (pour elle encore une fois) de regrouper tous ces petits textes dans un fichier Excel. Disons que j’avais juste envie de râler un peu aujourd’hui (et comme je n'avais pas beaucoup de temps pour écrire mon article du jour, je n'ai pas cherché plus loin 😝). Par chance, il s’agissait juste d’un projet de rédaction et non d’un projet de traduction. Si vous saviez la déception et la frustration qui envahissent les traducteurs lorsqu’ils se retrouvent à devoir travailler sur un fichier Excel (en hiéroglyphes actuels, cela donnerait ça : 😦🙄😒😖🤬). Rien de pire que de devoir traduire tout un document dans Trados et de passer ensuite des heures à tout copier-coller dans un fichier Excel dans lequel la traduction doit être mise en vis-à-vis du texte source. Cela dit, pour que mon billet vous soit quand même utile (si vous êtes traducteur ou traductrice du moins), je vous renvoie à l’article d’utilité publique de l’une de mes consœurs, qui semble maîtriser du bout des doigts toutes les fonctionnalités de Trados et qui a trouvé le moyen de zapper l’étape éreintante du copiage et du collage pour obtenir directement un fichier Excel bilingue.

Quant à moi, je vais me remettre au boulot avant de m’accorder une petite soirée au spa (pas aussi luxueux que ceux des hôtels que je dois décrire mais un mini-spa quand même avec hammam, sauna et jacuzzi 🤗). J’espère que votre week-end vous permettra de souffler, vous aussi !

2023 : quatrième acte

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Nous voilà déjà à la fin du mois d’avril, qu’est-ce que le temps file ! Il s’est déroulé telle une pelote de laine, se dévidant à vive allure ces 4 dernières semaines. Un mois riche en émotions et aventures, qui m’a parfois mené la vie dure. Retour sur le quatrième mois de l’année, que je termine à nouveau épuisée.

Par manque de photo de fleurs dehors, je me suis acheté des tulipes 😊

Comme expliqué à l’acte précédent, avril a été le mois de notre déménagement. Après un dernier week-end à tout ranger, c’est le 3 avril que nous avons pu recevoir nos clés. Nous n’avons vécu dans les cartons que 2 jours, mon cher et tendre souhaitant tout régler au quart de tour. La première semaine dans notre appartement a forcément été dédiée au rangement, mais aussi à quelques agréments. J’ai déjà parlé la semaine dernière de notre balcon et de ce panorama devant lequel nous nous installons à chaque repas. Elle nous a aussi permis de découvrir une partie de nos voisins, qui ne sont pas que des humains, le quartier si tranquille nous permettant de croiser chats, biches et goupils (ou renards, mais c'était pour la rime 😁). Elle a également été l’occasion d’un deuxième passage à Ikea, qui nous aura coûté un bras. Mais au bout de 10 jours, nous étions parfaitement bien installés dans notre nouvelle tour (étant au deuxième étage, je m'autorise l'utilisation de ce terme 😆).

J’en ai toutefois profité avant tout en tant que célibataire, mon cher et tendre ayant dû me quitter 5 jours pour un voyage d’affaires. C’est bien évidemment pendant qu’il était en Chine que j’ai rencontré ma première mauvaise copine. Il faut savoir que votre traductrice dévouée a une frousse bleue des araignées. Alors que je travaillais tranquillement en solo, une tégénaire est venue me rendre visite sur mon bureau 😨. Après quelques minutes d’hésitation (ou plutôt de paralysie), j’ai réussi à surmonter mon appréhension, et à envoyer le monstre sur le balcon (que j'ai ensuite évité pendant 2 jours 😒, mais petit sentiment de fierté quand même vu la taille (moyenne) de l'envahisseur).

Après cette semaine en solo, qui hormis cette mésaventure, m’a permis de réorganiser l’appartement à zéro, ce fut à mon tour de quitter notre nouveau nid pour enfin fêter l’enterrement de jeune fille de ma meilleure amie. Après des semaines d’organisation, nous avons passé une journée et soirée durant lesquelles tout s’est passé à la perfection. Nous avions donc une future mariée comblée, ce qui nous a bien soulagées. Cette petite virée m’aura fait beaucoup de bien à la tête, mais au niveau du boulot, c’était un peu moins la fête.

La fin de mon mois était très chargée et, avec ce déménagement et cette organisation d’enterrement de vie de jeune fille, plusieurs petits retards se sont accumulés. Avril a ainsi été marqué par deux nuits blanches et plusieurs longues soirées, mettant à mal ma santé. Il a aussi été un peu la cause de multiples frustrations, mon excellent rythme du début d’année continuant d’être en déperdition. Je n’ai toujours pas repris mes cours d’allemand, mais j’ai recommencé le sport doucement. Restons dans le positif, mon mois aura quand même été productif ! En outre, ce mois d’avril se termine en beauté puisque je vais voir Cendrillon ce soir au ballet. Une soirée en compagnie de Prokofiev et de ma belle-sœur qui me fait déjà chaud au cœur ! Je vais donc devoir vous laisser, car je dois me préparer et je n’ai malheureusement pas de bonne fée 😅

Mai promet d’être un mois plein d’allégresse, espérons qu’il ne file pas à une aussi grande vitesse ! Rendez-vous dans 5 semaines…

Avoir un balcon

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Cela fait maintenant plus de 2 semaines que mon cher et tendre et moi-même avons emménagé dans notre nouvel appartement. En plus d’être plus spacieux que le précédent, il a l’avantage d’avoir un balcon, pour mon plus grand plaisir.

Peut-être est-ce en raison de mon amour pour Roméo et Juliette, mais j’ai toujours rêvé d’avoir cet élément d’architecture chez moi. D’ailleurs, j’ai pris l’habitude de me mettre sur le balcon chaque matin pour dire au revoir à mon cher et tendre qui peut désormais marcher jusqu’à son bureau. Cela me force en plus à prendre l’air au réveil, de quoi m’apporter une petite dose de vitamine D (ou de pluie😅) et respirer un bon coup avant de me mettre au travail. Outre son aspect pratique, comme celui de pouvoir sécher mon linge plus rapidement (point essentiel soulevé par ma grand-mère quand je lui ai montré notre nouvel appartement), le balcon est surtout l’occasion pour moi de me reconnecter plus facilement à la nature. Ayant la chance d’être dans un quartier résidentiel à proximité d’un bois, j’ai le plaisir de voir de temps à autre des biches et des renards sur la pelouse qui s’étale devant le bâtiment. Mon attention est également agréablement interrompue par divers oiseaux venus se poser sur la rambarde du balcon, me rappelant de quitter de temps à autre mon écran pour regarder vers l’extérieur.

Grande rêveuse, j’aime contempler le ciel changer au fil des heures, qu’il soit ponctué de nuages floconneux, laisse apercevoir les filets de pluie sur les collines alentour et se colore d’arcs-en-ciel lors des accalmies. J’ai hâte que la température grimpe pour pouvoir travailler dehors, le balcon étant assez large pour que je puisse y installer une petite table. Ayant vécu comme un vampire ces dernières semaines, ne quittant pratiquement pas la maison pour travailler, prendre un peu le soleil me fera le plus grand bien !

Bref, j’avais juste envie d’écrire un petit billet pour montrer ma gratitude envers ce balcon et cette jolie vue, que je vous partage en quelques photos.

Travailler le week-end

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Cela fait bien 20 minutes que je regarde mon écran dans le blanc des yeux de la page en me demandant de quoi vous parler aujourd’hui, la petite voix en moi m’ayant presque fait abandonner l’idée d’écrire mon billet de blog face à la charge de travail qui m’attend. On est vendredi en fin d’après-midi, j’ai une traduction à rendre lundi matin à la première heure et je suis loin d’avoir terminé. Je serai donc contrainte de travailler plusieurs heures ce week-end. Comme cela m’arrive quelques fois (pas tout le temps, je vous rassure), j’avais envie de vous parler de cette réalité qui concerne pas mal de traducteurs indépendants (ou d'indépendants tout court).

Rien ne va dans cette photo (travailler au lit, le café sur des draps bien blancs juste à côté d’un PC portable…), mais je n’ai rien trouvé de mieux pour illustrer le travail le week-end 😅

« Tu travailles ? Mais c’est le week-end ! » C’est souvent la réaction qu’ont mes beaux-parents lorsqu’ils apprennent que j’ai un projet à boucler le samedi ou, pire, le dimanche, jour sacré du repos. Travailler le week-end ne m’a toutefois jamais vraiment dérangé ou paru inhabituel. Peut-être parce que j’ai grandi dans une famille dont les membres ont des horaires décalés ou exercent des métiers plus artistiques ou de manière indépendante et pour lesquels le week-end n’est pas forcément synonyme de repos. Ma maman, logopède indépendante, doit parfois encore travailler quelques heures le dimanche pour terminer ses bilans ou sa comptabilité (parce qu'être indépendant, c'est aussi tout un tas de petites tâches supplémentaires pour lesquelles on ne trouve pas forcément le temps en semaine). Les traducteurs freelance n’y échappent pas non plus si l’on en croit les nombreux mèmes et images humoristiques que l’on trouve en tapant « week-end » et « translator » sur Google Images. Par exemple : « Comment un traducteur définit-il le terme « week-end » ? Par deux journées de travail jusqu’à lundi ». Alors, je ne suis pas non plus de celles et ceux qui travaillent absolument tous les week-ends, mais il m’arrive, lors de périodes plus intenses, de devoir travailler en dehors des heures de travail « normales » (soit celles d'un employé de bureau, ce qui se limite à une petite partie de la grande diversité des métiers qui existent sur terre). Sachez d’ailleurs que des traducteurs décident de ne travailler que le week-end pour pouvoir être mieux payés (certains clients sont des spécialistes des projets donnés le vendredi à 16h pour le lundi à 8h...).

Si ça peut être contraignant par moment, je vous avoue que cela ne m’embête pas plus que ça de passer mon samedi et/ou mon dimanche à travailler. Contrairement à la semaine, le week-end est infiniment plus calme. Adieu les coups de fil intempestifs et la boîte mail qui se remplit ! Plus besoin de garder mon Outlook ouvert pour y jeter un œil, je sais que je suis totalement tranquille jusqu’à lundi. Niveau concentration, il n’y a pas mieux ! Puis, j’ai la chance d’exercer un métier que j’aime, alors pouvoir tapoter sur mon clavier en écoutant mes morceaux de musique préférés sans être interrompue dans le fil de mes idées, eh bien ça me plait. Qualifiez-moi de bourreau de travail si vous le voulez, mais c’est aussi ça être indépendant.

À toi qui dois aussi travailler ce week-end, je te souhaite bon courage ! Quant aux autres qui pourront savourer pleinement ces deux jours de détente, profitez-en bien ! Sur ce, je vous laisse, j’ai du boulot 😁

Perles de traduction automatique et coquilles

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Le 1er avril et ses poissons ne sont pas si loin. J’avais donc envie d’écrire un article un peu plus léger cette semaine. Comme je travaille régulièrement sur des projets de post-édition, il m’arrive de sourire en lisant les traductions réalisées par les programmes informatiques. Voici un petit florilège des passages qui m’ont fait rire ces derniers mois.

Le logiciel de traduction automatique utilisé par mon client pour ces projets de post-édition récurrents est parfois très inventif lorsqu’il doit traduire des noms de mois. March devient alors « marge » ou « marée » 🌊 ; April se transforme en « abricot » 🍑; July est métamorphosé en « jument » 🐴 et, le meilleur pour la fin, October a été traduit à deux reprises par « en forme de poulpe » 🐙(si quelqu'un comprend la logique, expliquez-moi...). J’ai aussi eu un cancelled (soit « annulé » en français) traduit par « annuel » ou « annulaire ».

La machine se prend par moment pour une philosophe lorsqu’elle tombe sur des néologismes, comme metaverse, le fameux monde virtuel qui se crée sur Internet, qu’elle a traduit par « métaphysique » ou par « métastase » (la machine considérerait-elle donc elle-même que cet univers virtuel serait aussi invasif que des cellules cancéreuses ?🤔). Quant aux big data, elles sont apparemment perçues par la machine comme des « données bibliques ». Dernière petite perle qui m’a fait bien rire : aged cheese (du fromage vieilli) traduit par « fromage aux personnes âgées ».

Si la machine fait des erreurs (et heureusement d'ailleurs, car ça veut dire que je ne suis pas encore totalement remplaçable...🙄), j’en commets aussi lors de mes premiers jets. Quand mes doigts glissent, ça donne parfois de jolies coquilles (pour rester dans le thème de Pâques 🐣), comme « la plus pelle plage » (je m'imaginais déjà construire des châteaux de sable) ou encore « artistocrates » (parce qu'à mon sens, les artistes font partie de la noblesse 😁).

Je termine ici ce billet très court qui, je l’espère, vous aura fait un peu sourire. Bon week-end de Pâques !

2023 : troisième acte

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Mon envie de sérénité ressentie à la fin de février n’a pas été assouvie lors du troisième acte de l’année. Mars, homonyme du dieu de la guerre, porte bien son nom car il m’a donné l’impression d’être sur tous les fronts. Un mois extrêmement chargé que je termine bien fatiguée.

Début du printemps

Comme annoncé à l’acte précédent, ce troisième mois de l’année s’est déroulé sur fond de déménagement. Passant d’un logement meublé à une location sans meubles, ni frigo, ni cuisinière, nos week-ends de mars ont été consacrés à dénicher le mobilier et l’électroménager qui compléteront notre future chaumière. Hormis le passage obligé à Ikea et dans un magasin de matelas, nous avons visité plusieurs boutiques de charité (alias les charity shops anglais où l'on peut trouver meubles, décorations et vêtements de seconde main dont la vente permet de lever des fonds pour diverses associations). Nous avons aussi eu la chance de trouver un frigo quasi neuf en échange de 100 livres (sterling, pas papier…😆) auprès d’un particulier. Les 2 dernières semaines ont été dédiées à la préparation des cartons, créant un désordre sans nom qui a bien nui à ma motivation.

À ces considérations ménagères s’est ajoutée l’organisation d’un enterrement de vie de célibataire. Choisie comme demoiselle d’honneur pour le mariage de l’une de mes meilleures amies, je me suis impliquée dans la préparation de son enterrement de vie de jeune fille. Je n’étais heureusement pas seule à planifier cette fête, la sœur de la future mariée et une autre de ses amies m’accompagnant dans cette quête de la journée parfaite. Après quelques frustrations, nous avons enfin effectué toutes les réservations. Rendez-vous au prochain acte de l’année pour voir si l’événement a plu à la principale intéressée.

Toutes ces préparations auraient pu se dérouler dans un climat plus serein si mon agenda n’était pas aussi plein. Après avoir connu une accalmie en février, ma charge de travail a pratiquement doublé. J’ai ainsi passé plusieurs soirées et week-ends à taper sur mon clavier, le désordre de l’appartement qui se vidait mettant mon esprit en chantier. C’est donc avec une fatigue accumulée que je suis passée à l’heure d’été, à laquelle j’ai d’ailleurs beaucoup de mal à m’habituer cette année.

Ces journées bien (trop) chargées ont mis à mal les bonnes habitudes que j’avais adoptées. Je n’ai plus trouvé le temps de faire du sport et mes cours d’allemand ont connu le même sort. Un mois que je les ai délaissés, mais j’ai bon espoir de m’y remettre une fois que l’on aura déménagé. Mars m’aura quand même permis de vivre quelques moments plus calmes, mon cher et tendre et moi-même profitant du vendredi soir pour aller au sauna et hammam. J’ai aussi repris mon habitude d’aller une fois par semaine dans le petit café de ma librairie préférée, me donnant l’occasion d’engager d’agréables conversations légères avec sa sympathique propriétaire.

Premier mois du printemps, mars 2023 aura été synonyme de changements. Avril promet la découverte d’un nouveau quartier et des moments de fête qui ne seront pas oubliés. Rendez-vous d’ici 4 semaines pour voir si le quatrième acte me rendra plus sereine !

Le guide anglais-français de la traduction de René Meertens, la bible des traducteurs

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Ceux qui lisent mes articles régulièrement ont peut-être remarqué que j’avais manqué à mon rendez-vous hebdomadaire vendredi dernier. La semaine (et le week-end qui a suivi 🙃) avait été particulièrement chargée, mon agenda étant principalement occupé par une grosse traduction pour la Commission. Je n’aurais certainement pas pu relever cette tâche sans le fameux guide dont je voulais vous parler aujourd’hui.

Excusez l’état pitoyable de mon guide, il m’accompagne depuis 2 ans dans mes voyages et a survécu à une mini inondation 😅

Comme il y a toujours des délais (souvent serrés) à respecter dans le monde de la traduction, il faut être capable de trouver rapidement le mot ou l’expression le ou la plus juste possible pour transmettre le message du texte source. Le Guide anglais-français de la traduction de René Meertens est l’outil le plus pratique que je connaisse pour y parvenir. Il reprend des dizaines de milliers de termes anglais et présente diverses façons de les traduire en français en fonction du contexte. Par exemple, si je prends le terme identify, je peux employer le verbe « identifier » s’il s’agit d’un cadavre ou d’un criminel, « déterminer » si l’on parle d’une cause, « établir » si le verbe se trouve devant le mot « priorité » ou encore « discerner » si le complément direct est « erreur ». On trouve également de nombreux exemples d’utilisation du mot anglais dans des phrases concrètes, ainsi que la traduction de ces phrases en français. Bref, c’est une véritable mine d’or.

René Meertens, l’auteur de ce merveilleux ouvrage, a travaillé en tant que traducteur pour plusieurs grandes institutions, dont l’ONU, la Commission européenne et le bureau régional de l’OMS à Copenhague. Contrairement à ce que je pensais, il n’a pas suivi de formation de traducteur, mais plutôt des études en journalisme et en communication sociale. Il s’est familiarisé avec l’exercice de la traduction grâce à ses cours de grec et de latin et a appris les langues en autodidacte. C’est au début de sa carrière en tant que traducteur à l’ONU qu’il a eu l’idée de ce guide. L’institution fournissait (et fournit toujours d'ailleurs) un lexique général aux traducteurs qui travaillent pour elle. René Meertens trouvait cependant que ce lexique n’était pas assez général. Il a donc voulu créer un guide pratique couvrant divers domaines à destination des traducteurs.

Pour effectuer cette tâche colossale, le « lexicographe », terme que René Meertens affectionne pour se qualifier, a lu des dizaines de milliers de pages en anglais et a consigné toutes les traductions françaises qui lui venaient à l’esprit. Il a également lu en parallèle des articles de journaux et hebdomadaires français, tels que Le Monde ou Le Figaro, et a complété sa collection de traductions au fil des années. Un an avant la parution de son guide, René Meertens a fait appel à d’autres linguistes anglophones et francophones afin de réviser et de compléter son ouvrage. Ces années de travail, qui n’est toujours pas achevé étant donné que René Meertens continue d’enrichir son corpus, ont abouti à cette incroyable « bible » des traducteurs.

Jeune traducteur/traductrice qui lis ce poste, je ne peux que te recommander de te procurer ce guide. Il existe en version papier, mais aussi au format numérique. Quant aux lecteurs de ce billet qui seraient intéressés par ce grand monsieur qu’est René Meertens, je les invite à lire cet entretien et à consulter son fil Twitter, qui regorge de points de langue instructifs.

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