Hier soir, je suis tombée sur un article intéressant qui mettait en garde contre le fait de considérer la période de confinement comme un temps pour accomplir mille projets (se remettre au sport, pratiquer le yoga, faire un gros nettoyage de printemps), ce que beaucoup d’entre nous, moi y compris, ont tenté de faire. L’auteur de l’article expliquait que tous ces projets n’étaient là que pour fuir les émotions qui nous submergent et que tant qu’on ne s’était pas posé un moment pour les affronter, on n’arriverait jamais à rien. Et c’est vrai. Je n’arrive pas à me détendre complètement lorsque je fais mon yoga, je n’arrive pas à me plonger complètement dans mon roman, j’ai du mal à me concentrer sur mon travail, tout ça parce que je n’ose pas regarder en face les émotions qui me rongent. Alors, ce matin, j’ai eu envie de prendre la plume et d’écrire ce que j’ai sur le cœur pour mieux affronter la réalité.
Vivre au temps du COVID-19, c’est se réveiller chaque matin la tête encore un peu dans le brouillard et se dire que non, ce n’est pas un cauchemar. C’est tenter d’éviter son téléphone pour ne pas tomber sur le nombre de nouveaux morts dans le monde, sur un article parlant de la détresse du personnel soignant ou sur une vidéo de personnes endeuillées ne pouvant pas assister à l’enterrement de leurs proches, mais c’est aussi guetter la moindre notification d’un message pour garder un contact avec la famille et les amis, pour se rassurer sur la santé de ses proches et pour retrouver un instant le sourire.
Vivre au temps du COVID-19, c’est entendre la boule au ventre les sirènes des ambulances qui brisent le silence d’une ville qui n’a jamais été aussi calme. C’est s’inquiéter au moindre petit rhume ou à la moindre fatigue d’un être cher, s’imaginant tout de suite le pire après avoir appris le décès d’un proche d’une connaissance ou de l’autre.
Vivre au temps du COVID-19, c’est ressentir un manque énorme pour les personnes qui vous sont les plus chères sans savoir quand vous pourrez les revoir et les serrer dans vos bras. Pourtant, le manque ça me connaît, moi qui ai déjà vécu plusieurs mois à l’étranger. La différence, c’est que là personne ne sait quand auront lieu les retrouvailles.
Vivre au temps du COVID-19, c’est donc pour moi vivre en permanence avec une angoisse, un sentiment d’impuissance et une mélancolie pour toutes ces petites choses qui composaient notre vie.
Mon but n’était pas de plomber l’ambiance, et j’en suis désolée, mais j’avais besoin d’extérioriser tout ça et vous invite à laisser vos émotions s’exprimer elles aussi, que ce soit par l’écriture, la musique, le dessin ou simplement en pleurant ou en hurlant dans un oreiller, comme le dit si bien l’auteur de l’article.
J’espère que votre journée sera douce. Prenez soin de vous et surtout
restez chez vous…
Coucou ma Grande Puce ! Par mon statut d’ « expatrié », je comprends parfaitement ton sentiment quant à l’éloignement imposé. Au moins, en situation normale, nous avons la liberté du choix de rendre visite ou non, et nous sommes attentifs et réactifs aux signes de manque exprimés, de part et d’autres. Evidemment, le manque est souvent présent dans mon esprit, même hors confinement. Étonnamment, le sentiment d’angoisse vécu actuellement n’est rien en rapport à celui que je pourrais vivre si je devais, par les temps qui courent, rendre visite à celles et ceux que j’aime. Il est vrai que je suis particulièrement exposé par mon métier, qui fait partie de ceux dits « indispensables ». En rentrant du boulot, je me sens « sale ». Du coup, j’ai cette chance que cette évidence de vouloir protéger ceux que j’aime me console, ce qui prévaut sur tout le reste… J’ai quand même hâte que tout ceci se termine, pour, comme toi, serrer fort tout ceux que je considère comme faisant partie des miens, que ce soit dans la famille ou mes amis proches, bref, les personnes que j’aime profondément, et desquelles tu fais partie. D’ici là, je t’embrasse très fort !!!
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