
Dans la rubrique des propositions de projets qui vous font perdre du temps, je cite les faux projets de post-édition ! Et j’en ai fait les frais dernièrement. Avant d’entrer dans le vif du sujet, une petite définition s’impose pour les néophytes.
La post-édition, kézako ? Il s’agit d’une nouvelle discipline de la traduction qui consiste à réviser une traduction réalisée par une machine. Car oui, même si les traductions automatiques s’améliorent, elles ne valent toujours pas le cerveau et les émotions d’un traducteur en chair et en os.
Si elle est moins rentable pour le traducteur qu’un travail de traduction pur et dur, la post-édition commence malheureusement à entrer dans le quotidien des traducteurs et de plus en plus d’agences proposent ce service à leurs clients. Ces derniers mois, j’ai ainsi reçu pas mal de propositions pour ce genre de projets. Loin de refuser la réalité, j’accepte les projets de post-édition sérieux, soit quand les textes sont extrêmement répétitifs, que la mémoire de traduction utilisée est conséquente et que le tarif est raisonnable.
Le problème avec la post-édition, c’est que certains clients en abusent juste pour pouvoir exiger une réduction de coût. Car en effet, le traducteur ne doit en principe « plus que » repasser derrière la machine pour apporter les corrections et rendre le texte intelligible aux lecteurs humains. Dans le cas de fiche de produits, modes d’emploi pour le même genre de produits ou certains domaines techniques, la post-édition peut être justifiable. J’ai toutefois déjà eu de nombreuses propositions de projet de post-édition dans des domaines tout à fait incompatibles avec la traduction automatique ! Et dans ces cas-là, le texte à réviser est tout simplement catastrophique…
Cet été, j’ai par exemple reçu une proposition de ce type de projet dans le domaine du tourisme, mon interlocutrice m’assurant qu’il fallait simplement vérifier la grammaire et l’orthographe des textes. Un aperçu des textes m’a suffit pour remballer définitivement l’agence : une traduction mot à mot même pas digne de Google Translate. Et le tout proposé à un tarif de 0,015€/mot source. Merci, mais je ne suis pas un pigeon !
Bref, si vous comptez faire post-éditer votre campagne marketing, votre futur roman, votre recueil de poésie, votre carnet de voyage, en gros n’importe quel texte plus rédactionnel faisant appel aux sentiments, allez voir ailleurs si j’y suis, je ne « post-éditerai » pas votre texte à un tarif réduit !
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