C’est étrange mais certains métiers, et de plus en plus de nos jours, vivent dans une autre dimension, où il est possible de rallonger le temps à sa guise pour pouvoir réaliser des projets colossaux en un délai record. Et c’est bien évidemment le cas de la rédaction et de la traduction où, c’est bien connu, tout projet est toujours à rendre la veille.
Évidemment, c’est une réalité de la profession à laquelle je me suis habituée au fil du temps. Mais ce qui a tendance à m’horripiler, ce sont les soi-disant projets « ultra-urgents » qui ne le sont absolument pas au final. Cela arrive très fréquemment dans la rédaction marketing.
Exemple : il faut absolument écrire une dizaine de pages pour un nouveau site car il sera publié à la fin de la semaine ! Tu passes donc des jours et parfois des nuits à bosser sur le projet « ultra-urgent », le stress au ventre et au bout des doigts.
L’heure du délai approche et tu vois enfin le bout du tunnel. Heureuse, tu parviens à le rendre juste à temps, à la fois exténuée et soulagée, le visage terne et cerné rehaussé d’un sourire de vainqueur.
Puis la semaine passe, puis une autre et une autre encore… Cela fait maintenant un mois, voire deux, voire trois que tu as rendu ce fameux projet pour lequel tu as gardé les yeux rivés sur ton écran pendant des jours. Et là, alors que tu es passé à autre chose depuis longtemps, tu reçois un e-mail sorti de nulle part pour te demander une modification sur un texte soi-disant urgent que tu as dû rendre il y a des mois…
Je n’ai rien contre les modifications, surtout en rédaction, ce sont des choses qui arrivent. Mais recevoir des remarques ou des questions sur un projet que j’ai dû boucler en urgence il y a plusieurs mois, ça a légèrement tendance à m’énerver.
Bref, avant d’envoyer une proposition de projet « ultra-urgente » à votre traducteur ou rédacteur, posez-vous bien la question : est-ce que j’ai vraiment besoin de ce texte pour la veille ou vaut-il mieux attendre quelques jours pour qu’il mûrisse et prenne toute sa saveur entre les mains de mon chef étoilé des mots ? Mais je m’évade en métaphores, il est temps de vous laisser.
À bientôt !