Je profite d’une légère accalmie pour enfin prendre le temps de publier un article. J’ai terminé récemment l’avant-dernier roman d’Amélie Nothomb, célèbre auteure belge dont la plume parvient toujours à m’emporter dans ses histoires et à enrichir mon vocabulaire.
L’histoire
La nostalgie heureuse fait partie de sa série de romans autobiographiques sur le Japon. Il parle du très beau documentaire Une vie entre deux eaux que France 5 avait réalisé au pays du Soleil levant avec l’auteure au chapeau. Je l’avais regardé il y a un an ou deux, me rappelant bien de certains moments repris dans le roman comme les retrouvailles avec Nishio-san, la nounou japonaise d’Amélie.
Une traductrice autodidacte
La raison pour laquelle je voulais vous parler de ce roman est que l’un des passages parle de la rencontre d’Amélie Nothomb avec sa traductrice japonaise. L’auteure semble subjuguée par le talent de cette jeune femme autodidacte. Cette ex-hôtesse de l’air, dont on ne cite pas le nom, avait découvert les romans d’Amélie Nothomb lors d’un séjour en Suisse. Elle avait lu toute l’œuvre de l’auteure belge en allemand et ne tarissait pas d’éloges à son égard. Ayant un coup de cœur pour le roman Métaphysique des tubes, la jeune femme s’était offusquée de voir qu’il n’était pas sorti au Japon. L’éditeur japonais avait en effet arrêté de publier les œuvres d’Amélie Nothomb suite au polémique Stupeurs et Tremblements, qui parle du système rigide du secteur de l’emploi au Japon. La jeune hôtesse de l’air avait donc décidé de contacter l’éditeur japonais pour lui demander d’éditer au moins la traduction japonaise de Métaphysique des tubes. L’éditeur avait accepté à la seule condition que ce soit la jeune femme elle-même qui se charge de la traduction car elle avait le « degré de passion nécessaire » pour réaliser cette tâche. La jeune femme ne connaissait que l’allemand et avait donc entrepris d’apprendre le français pendant 5 ans avant de s’attaquer à la traduction qui lui aura pris 5 ans de plus. Amélie Nothomb aurait lu quelques passages de son travail et se serait étonnée de la « finesse éblouissante » de la version japonaise.
J’ai voulu en savoir plus sur cette traductrice autodidacte talentueuse et vérifier qu’elle n’était pas qu’un simple personnage de fiction puisque comme le dit si bien l’écrivain au début du livre : « Tout ce que l’on aime devient une fiction. » Je n’ai malheureusement rien trouvé à son sujet (je devrais peut-être me mettre au japonais ^^) mais j’aime à croire que ce soit vrai car la traduction est un métier de passion et qu’avec la passion, tout est possible 🙂 Dans tous les cas, c’est tellement rare qu’un auteur parle de son traducteur que cela méritait bien un billet !
Pour ceux qui seraient intéressés par le documentaire Une vie entre deux eaux, vous pouvez le regarder ici !