J’entame le mois de février avec un petit billet Croque-livre. J’ai terminé il y a peu un livre qui m’avait tout de suite sauté aux yeux en librairie : Mes contes de Perrault de Tahar Ben Jelloun. Votre traductrice est en effet une grande amatrice des contes de fées et a d’ailleurs consacré son mémoire à la traduction d’un livre de psychanalyse des contes. Pourquoi j’aime autant les contes ? Tout simplement parce qu’ils me fascinent et peuvent être lus à de nombreux degrés. Ils cachent en effet de nombreux symboles qu’on ne découvre qu’à l’âge adulte.
L’auteur
Né à Fès (Maroc) en 1944, Tahar Ben Jelloun a toujours baigné dans la culture française puisqu’il est inscrit, dès l’âge de 6 ans, dans une école primaire bilingue arabo-francophone. C’est d’ailleurs là qu’il entend pour la première fois les contes de Perrault. Il poursuit ensuite son éducation au lycée français de Tanger avant d’entamer des études de philosophie à Rabat. C’est à cette époque qu’il commence à s’adonner au plaisir de l’écriture en publiant ses premiers poèmes. Dans les années 1970, il quitte son pays pour s’installer à Paris et étudier la psychologie. Il écrit alors de nombreux articles pour Le Monde. Il faut attendre 1985 pour qu’il sorte son premier roman, L’Enfant de sable, et connaisse la notoriété. Auteur d’une cinquantaine d’œuvres, Tahar Ben Jalloun est également « traducteur » puisqu’il s’est chargé lui-même de traduire plusieurs de ses publications en arabe.
La quatrième de couverture du livre était pleine de promesses : dix contes de Perrault réécrits « dans un contexte « arabe et musulman », en les orientalisant dans le style des Mille et Une Nuits. » Dans sa préface, Tahar Ben Jelloun explique que l’idée de ce livre lui est venue en repensant à Fadela, une vieille dame que ses parents avaient recueillie chez lui lorsqu’il était enfant et qui avait pour habitude de lui raconter les contes des Mille et Une Nuits. Plus tard, l’auteur a imaginé cette vieille conteuse lui narrer les histoires magiques de Perrault à sa manière, en leur apportant une couleur orientale. Il s’est donc mis à la place de sa « vieille tante », comme il l’appelait affectueusement, et a entrepris de réécrire les contes les plus célèbres de notre enfance en faisant évoluer les personnages dans les pays du Moyen-Orient. Certains de ses contes sont extrêmement bien réussis, comme La petite à la burqa rouge qui nous emporte en Afghanistan et nous parle de la situation des femmes sous le régime des Talibans, tandis que d’autres restent un peu trop fidèles à l’original et ne modifient l’histoire que très peu, ce qui m’a un peu déçue. Mais je vous laisse découvrir vous-même ce livre pour que vous vous fassiez votre propre idée.
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