Hello tout le monde !
J’avais envie de vous parler aujourd’hui d’un petit plaisir de traducteur (bon, peut-être que je suis la seule dans le cas mais peu importe, moi ça m’amuse). Comme certains d’entre vous le savent, je vis en grande partie à Londres. Et comme dans toute grande ville, les publicités sont partout. Et bien souvent qui dit publicité, dit jeux de mots bien tournés. Alors quand je suis dans le métro et que je m’ennuie, je m’amuse à essayer de traduire ces annonces en français.
Hier matin, je me suis régalée ! J’ai aperçu l’une des affiches de la nouvelle campagne de Tranport for London rappelant les règles de savoir-vivre dans les transports en commun. Écrite sous forme de poème, la publicité m’a tout de suite attiré l’œil. Je n’ai pas pu la prendre en photo mais j’ai tenté de la garder en tête pour essayer de la traduire mentalement. J’ai pu la retrouver sur Internet pour vous :
Avant de vous faire part de ma traduction du poème, une petite explication pour les non-anglophones s’impose. Ce message s’adresse aux usagers du métro qui ont apparemment la fâcheuse habitude d’attendre tous au même endroit. L’annonce demande donc aux passagers d’occuper toute la surface du quai pour que tout le monde puisse monter à temps dans la rame. C’est d’ailleurs un peu bizarre que l’organisme qui s’occupe des transports en commun de Londres ait jugé nécessaire de rappeler cette règle aux usagers britanniques qui sont plutôt du genre à faire la queue et à ne pas se pousser les uns les autres. Qui plus est, la circulation sur les quais du métro londonien est toujours sous contrôle durant les heures de pointe. Vous verrez toujours des agents de sécurité demander aux gens de laisser sortir les passagers du train avant d’y monter et de continuer à avancer sur le quai pour éviter les bouchons. Bref, rien à voir avec les hordes de passagers qui s’avancent telle une mêlée de joueurs de rugby pour entrer dans les wagons en Biélorussie ou en Inde (le souvenir du métro de Minsk aux heures de pointe est encore douloureux…). Mais revenons-en à ce petit poème de métro.
Comme le wagon était complètement bondé et qu’il était impossible de s’asseoir (surtout quand on se balade avec un gros sac à dos…), ce petit exercice de traduction m’a permis de prendre mon mal en patience. Pendant que les autres passagers jouaient à Candy Crush ou lisaient le journal en se tenant en équilibre sur une jambe, je jonglais avec les mots.
La traduction des deux premiers vers m’a paru assez simple mais celle des quatre suivants m’a semblé plus périlleuse. Ma première tentative ressemblait à ceci :
Les quais de métro sont très longs
C’est pourquoi il est un peu con
De la jouer collé-serré
Et de se prendre un sac dans le nez
Avancez juste un peu plus loin
Et vous monterez plus vite dans le train !
Je n’étais pas satisfaite des deux derniers vers puisque « loin » et « train » ne sont pas des rimes parfaites. Tout en réfléchissant à ce passage, une autre idée me vient pour les deux vers précédents en regardant les stations de métro défiler sous mes yeux. J’en profite aussi pour changer un peu les deux premiers vers. Voici ce que ça donne :
Les quais de métro sont si longs
Qu’il nous paraît quelque peu con
De se serrer comme des sardines
La tête dans le sac de la voisine
Mettez-vous un peu à l’écart
Et vous ne serez pas en retard !
Et puis juste avant de sortir du wagon, une autre idée me vient pour la dernière strophe (quand je disais que les voyages en train étaient propices à l’inspiration !). Et voici la version finale (j’ai finalement repris ma première proposition pour les deux premiers vers) :
Les quais de métro sont très longs
C’est pourquoi il est un peu con
De se serrer comme des sardines
La tête dans le sac de la voisine
Mieux vaut prendre un peu ses distances
Pour avoir sa correspondance !
Bien sûr, ma traduction est loin d’être parfaite et peut encore être améliorée (en relisant, je me dis que le mot « con » est trop familier par exemple) mais ça m’a néanmoins permis de m’occuper durant mon trajet. Si vous voulez vous aussi vous amuser à traduire ce petit poème de métro, n’hésitez pas à partager vos idées dans les commentaires 🙂
À la semaine prochaine !
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Peut-être
« C’est pourquoi il n’est pas très bon »
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Ça fonctionne mais il faudrait remplacer le « très » qui apparaît déjà dans le premier vers 🙂
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‘Ce ne serait que déraison’ ou ‘Vous n’aurez pas raison’ suivant la version du vers précédent
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J’aime beaucoup « Ce ne serait que déraison » ! Bonne idée 🙂
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