Bonjour à tous ! J’ai enfin pu terminer l’un des ouvrages qui traînait sur ma pile de livres depuis bientôt 2 ans et je regrette de ne pas l’avoir lu plus tôt car il est absolument passionnant ! Derrière son titre étrange se cache « une histoire fabuleuse de la traduction » à travers les âges, les continents et tous les domaines de ce métier ô combien nécessaire mais encore si peu connu et apprécié à sa juste valeur.
Résumé
David Bellos nous emmène pour un voyage autour du monde et dans le temps pour nous faire découvrir les origines, les embûches et les exigences de la traduction aussi bien orale qu’écrite. En abordant diverses questions autour de la traduction, Bellos nous enseigne une myriade de choses sur les langues et les mots. Vous apprendrez ainsi, entre autres, qu’il n’y a pas de traduction russe pour le mot « fromage », que les figuiers sont remplacés par des « bananiers » dans la Bible traduite en malais, que la traduction automatique est née en raison de la course à l’armement durant la Guerre froide, que le métier d’interprète de conférence est apparu grâce au procès de Nuremberg ou encore que les traducteurs littéraires japonais ont autant de prestige que les auteurs et voient même leur nom sur la couverture des livres qu’ils ont traduits. Vous comprendrez également ce que sont les belles infidèles, quelles sont les difficultés de la traduction de BD, pourquoi certains pays préfèrent le chuchotage par-dessus la bande originale d’un film plutôt que le doublage, que le langage juridique est dans le fond impossible à traduire (c’est pourquoi je déteste la traduction juridique ^^), comment fonctionnent Google Translate et le service d’interprétation de l’Union européenne, j’en passe et des meilleures ! Bref, c’est un excellent livre pour découvrir toutes les facettes de la traduction et les merveilles du langage.
L’auteur
Né en 1945 en Angleterre, David Bellos est professeur de littérature française et comparée à l’université de Princeton aux États-Unis, auteur de plusieurs biographies littéraires et, vous vous en doutez, traducteur. Il est particulièrement connu pour ses traductions des œuvres de George Perec et de l’auteur libanais Ismail Kadare, qui a d’ailleurs remporté le tout premier prix international Man Booker grâce à lui. Vous l’aurez compris, c’est une pointure dans le monde de la traduction.
Le traducteur
Je préfère d’habitude éviter les livres traduits à partir de l’anglais mais étant donné que la version française de cet ouvrage a été réalisée avec la collaboration de l’auteur, cela ne posait absolument aucun problème. David Bellos explique d’ailleurs dans son prologue que même si son livre reste ancré dans l’univers anglo-saxon, il a fallu adapter certains passages ou exemples pour assurer leur compréhension par le lectorat français. Il rend d’ailleurs hommage au « gymnaste cérébral hors pair » qu’est son traducteur, Daniel Loayza. Ce dernier est surtout spécialisé dans les textes grecs et anglais destinés aux représentations théâtrales. Il a ainsi traduit Platon, Eschyle, Ésope, Sophocle ou encore Shakespeare. S’il ne se considère pas comme un traducteur professionnel étant donné qu’il travaille principalement en tant que professeur de lettres classiques et conseiller artistique au théâtre de l’Odéon, il a toutefois l’étoffe d’un grand traducteur littéraire.
Pour conclure, je vous invite à lire le compte-rendu d’une rencontre avec David Bellos et Daniel Loayza qui avait été organisée en 2012 par le SFT (Syndicat national français des traducteurs professionnels).
Et pour vous donner un petit avant-goût du livre, voici une courte vidéo de présentation en anglais :
Vous l’aurez compris, je recommande vivement cet ouvrage à tous les amoureux des langues et de la traduction. À la semaine prochaine pour un nouveau billet !
Le Poisson et le Bananier, une histoire fabuleuse de la traduction, David Bellos, traduit par Daniel Loayza, éditions Flammarion (2012).
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