Ce lundi, j’ai fêté les 10 ans de mon activité de traductrice et rédactrice indépendante. Si mon blog n’est pas aussi vieux (je ne l'ai commencé qu'en 2014), il m’a accompagnée tout au long de mon expérience. Il m’arrive parfois de relire d’anciens billets (et de les modifier légèrement si, horreur, je trouve une faute d'orthographe 😱). Cela fait aussi un moment que je vérifie les statistiques de visite et j’ai constaté que mon billet le plus consulté est celui sur les inconvénients du métier de traducteur freelance. Comme je l’ai écrit après un peu plus de 3 ans d’expérience, je me suis dit que j’allais revenir sur mes propos.
J’avais cité 4 inconvénients dans ce premier billet, à savoir les périodes creuses, la prospection, les mauvais payeurs et les urgences. Je vais donc reprendre ces 4 points et exprimer mon avis actuel.
Les périodes creuses
À l’époque où j’ai écrit cet article, j’étais loin d’avoir autant de travail qu’aujourd’hui. Depuis, mon chiffre d’affaires s’est multiplié par 5 et je peux dire que cela fait au moins 4 ans que je ne connais quasiment plus de période creuse (hormis l'année fatidique de 2020 😷, mais j'ai quand même travaillé bien plus cette année-là que 5 ans plus tôt). Il faut dire qu’en 2015, je ne travaillais que de manière ponctuelle pour plusieurs agences et quelques clients privés. Aujourd’hui, le plus gros de mon travail provient de 2 agences dans lesquelles j’ai acquis une bonne place. Une fois qu’une bonne relation de confiance est établie (avec les PM aussi), on se voit en effet proposer un plus grand nombre de projets. Il y a bien sûr toujours des périodes moins chargées à certains moments de l’année (par exemple juste après les fêtes), mais je passe clairement beaucoup moins de temps à stresser de ne pas avoir de boulot. C’est d’ailleurs plutôt l’inverse aujourd’hui : je suis impatiente d’avoir enfin une semaine un peu plus calme pour faire toutes les petites choses auxquelles je ne parviens plus à consacrer de temps (la mise à jour de mes profils, de mon CV, la formation, etc.). Bref, au bout de 10 ans d’expérience, je peux dire que je ne considère plus les périodes creuses comme un inconvénient, mais plutôt comme une accalmie appréciable pour souffler, se former et redémarrer du bon pied lorsque les activités reprennent en force.
La prospection
Comme j’ai beaucoup moins de périodes creuses, j’avoue que je ne passe plus de temps sur la prospection. Je ne vais pas dire que ça me manque, mais maintenant que j’ai 10 ans d’expérience, je n’ai plus vraiment peur de contacter les agences ou les clients directs. En 2015, j’étais encore souvent en proie au syndrome de l’imposteur (que je ressens d'ailleurs encore parfois), et je n’osais pas forcément envoyer mon CV à certaines agences. Souffrant d’un gros manque de confiance en moi, cela me demandait un effort surhumain pour vendre mes services auprès de nouvelles personnes. J’admets que prospecter n’est toujours pas une partie de plaisir, mais je suis beaucoup plus à l’aise dans cet exercice qu’à mes débuts. Donc si vous vous lancez et que vous êtes un peu de la même nature que moi, ne désespérez pas ! Ça deviendra plus facile avec le temps.
Les mauvais payeurs
Sept ans après l’écriture de ce billet, je peux toujours m’estimer chanceuse. En 10 ans de carrière, je ne suis jamais tombée sur une agence ou un client qui refusaient de me payer. J’ai bien eu quelques retards de paiement, mais ils étaient généralement causés par un simple oubli ou un changement de système de facturation. J’ai toutefois eu la chance d’avoir eu ces soucis avec 2 de mes plus anciens clients et ils ont été prompts à régler leur dette. Si je devais réécrire l’article aujourd’hui, je ne pense d’ailleurs pas que je l’aurais mis dans les inconvénients. Cela arrive bien sûr, mais si l’on se renseigne sur la réputation de l’agence auparavant (c'est plus compliqué pour un client privé), on peut éviter ces mauvaises surprises.
Les urgences
Difficile d’échapper aux urgences et au stress que cela entraîne quand on travaille dans la traduction. S’il est vrai qu’il y a parfois des projets que l’on reçoit à la dernière minute, ce n’est pas toujours le cas non plus. À l’époque, je travaillais d’ailleurs avec des agences qui fixaient des délais très courts. Et comme je n’avais pas encore bien établi ma réputation auprès de celles-ci, je devais effectivement répondre très rapidement aux e-mails si je ne voulais pas que le projet m’échappe. Aujourd’hui, je ne connais plus du tout le même problème. J’ai la chance de travailler avec une agence de traduction très chouette, qui me confie régulièrement des projets. Les délais sont raisonnables et, en cas de pépin, je peux toujours contacter les PM, qui proposent même d’emblée d’allonger le délai si besoin. Cette semaine, j’ai même osé demander directement s’il était possible d’avoir quelques heures supplémentaires pour un gros projet, chose que je n’aurais probablement jamais fait avec d’autres agences (pour lesquelles je ne travaille plus d'ailleurs...). Bref, quand on tombe sur des agences qui respectent les traducteurs et les considèrent comme des êtres humains et non comme des machines, les urgences sont un inconvénient que l’on parvient plus facilement surmonter.
Comme quoi, avec de l’expérience, ces inconvénients paraissent bien plus surmontables ! Dix ans (ou plutôt 7 ans) après l’écriture de ce billet, je peux encore dire aujourd’hui qu’être traductrice freelance, c’est exercer le plus beau métier du monde (billet qui a un peu vieilli lui aussi, mais l'enthousiasme est le même 😊).