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Archives de Tag: travail

2022 : douzième et dernier acte

Si décembre sonne le glas de 2022, il a été plutôt joyeux. Le dernier mois s’est avéré plus calme que prévu, me permettant de vivre à un rythme moins soutenu. Recherche de cadeaux, séances de lecture, marchés de Noël et balades hivernales ont rythmé mes semaines avant le baisser de rideau final.

Dernières lueurs d’automne

Décembre aura commencé en beauté avec une sortie sur les différents marchés de Noël de Düsseldorf. L’an dernier, mon cher et tendre avait été déçu par l’ambiance plutôt morose qui régnait autour des chalets, bien trop distancés les uns des autres et peu fréquentés. L’atmosphère était tout autre cette année, pour notre plus grand plaisir. Le monde était au rendez-vous, emplissant les rues de conversations joyeuses, de rires et de musique. Nous en avons profité pour goûter à diverses spécialités allemandes sucrées.

Deux jours plus tard, la magie de l’hiver opère derrière ma fenêtre, le ciel faisant tomber de gros flocons. Telle une enfant, je me suis empressée de terminer mon travail pour aller marcher dans la neige, émerveillée par le tapis blanc se formant en fine couche sur le sol. Hélas, cette sortie sous la neige conjuguée à la course de la veille sous des températures frôlant le zéro m’auront mise KO. Moi qui rêvais de découvrir un nouveau marché de Noël chaque week-end, je me suis retrouvée avec une belle angine qui m’a forcée à rester bien au chaud.

Débarrassée de mon horrible mal de gorge au bout de 4 jours, j’ai convaincu mon cher et tendre de faire un autre marché de Noël le troisième week-end de décembre. J’aurais préféré visiter celui de Cologne, mais le froid glacial nous a refroidis et nous nous sommes rabattus sur un marché plus proche, celui de Duisbourg. S’étirant tout en longueur dans le centre-ville, il était moins fréquenté que celui de Düsseldorf. L’ambiance était donc un peu moins festive, mais cette plus grande tranquillité m’a permis de me jeter à l’eau. Ayant gagné en confiance grâce à mes leçons d’allemand avec Assimil, que j’ai suivies assidûment durant tout le mois, j’ai osé, pour la première fois, commander à un bar et demander en allemand le prix d’un Lebkuchenherz (ces fameux cœurs en pain d'épice). Bon, ce n’était clairement pas grand-chose, mais la fierté d’avoir été comprise et de comprendre ce que mes interlocuteurs ont répondu était immense 😎. Décembre m’aura d’ailleurs rappelé à quel point j’aimais apprendre de nouvelles langues. En m’attelant chaque matin à faire 2 leçons avant d’entamer ma journée de travail, j’ai accompli de réels progrès, ce qui m’encourage à persévérer.

Côté professionnel, décembre m’aura fait battre un peu de l’aile. Contrairement à octobre et novembre, il m’aura fait pousser un coup de gueule. J’avais déjà expliqué que l’une des agences de traduction avec qui j’aime particulièrement collaborer avait été rachetée par un grand groupe. Si j’ai bien reçu mon versement en temps et en heure (malgré le délai de 45 jours imposé et non négociable), je déplore la communication (ou plutôt son absence) des PM (project managers) de la nouvelle agence. Mon coup de gueule concernait les e-mails automatiques, mais le problème ne s’arrête pas là. Après avoir travaillé pendant plus de 2 ans avec une agence humaine, je me retrouve face à un grand groupe qui envoie des propositions de projets par dizaine à une flopée de traducteurs et qui attribue les projets à ceux qui répondent le plus vite. J’ai par le passé travaillé avec ce type d’agences, me disant que c’était comme ça partout. Puis j’ai commencé à collaborer avec cette agence plus humaine, dans laquelle j’ai réussi à acquérir une bonne place et dont les PM me réservaient certains projets. Je pouvais également indiquer mes disponibilités, qui étaient bien prises en considération grâce à un système de calendrier qui n’est malheureusement pas présent pour le nouveau groupe. Bref, je retrouve donc le stress des débuts, à savoir celui de répondre dans la minute aux propositions de traduction sans savoir le jour-même si le projet me sera attribué. Décembre n’aura toutefois pas été que négatif professionnellement parlant. Sur la recommandation d’une de mes meilleures amies, j’ai ainsi pris contact avec une traductrice et rédactrice indépendante qui a l’ambition de créer sa propre agence, en ayant pour objectif qu’elle soit éthique et propose des prix justes autant pour les clients que pour les traducteurs. Cela peut sembler utopique, mais je veux croire en son projet et j’espère qu’elle parviendra à ses fins. Nous verrons cela dans les mois à venir. Autre bonne nouvelle, qui concerne ma santé, mais qui reste liée à mon travail, les résultats des examens de mes mains ont révélé que mon canal carpien est intact. Cela dit, la spécialiste qui a réalisé mon électromyogramme a indiqué que mes symptômes de fourmillement et de légères douleurs dans les doigts sont avant-coureurs et que je risque donc de développer le syndrome dans les années à venir. Pour retarder le développement, je vais prendre rendez-vous avec un orthopédiste, pour voir si je ne peux pas faire quelques exercices et savoir comment améliorer la position de mes poignets. J’en ai discuté avec une autre traductrice qui m’a expliqué qu’elle souffrait, elle aussi, de fourmillements dans les mains pendant la nuit, mais que c’était dû à une compression du nerf cubital. Comme quoi, pianoter toute la journée sur un clavier, c’est loin d’être bon pour la santé 🤕

Mais revenons-en au positif, car décembre, c’est surtout un mois festif. Place aux retrouvailles en famille et à une bonne semaine de répit ! Je me suis en effet accordée une semaine de congé pour profiter au mieux de mes proches. Je serai ainsi prête à affronter la nouvelle année en pleine forme (j'espère, car la première semaine de janvier s'annonce déjà chargée). En attendant de vous retrouver en 2023, je vous souhaite un excellent réveillon et une nouvelle année pleine de joyeux frissons et de belles émotions !

Lettre d’une traductrice au Père Noël

Plus que 2 nuits et nous serons tous au pied du sapin pour ouvrir nos cadeaux. Je me suis dit qu’il n’était peut-être pas encore trop tard pour envoyer ma lettre au Père Noël. Sait-on jamais que mes vœux puissent s’exaucer. Mais quels présents pourrait donc bien vouloir une traductrice indépendante ? Voici ma lettre.

Cher Père Noël,
Je pense avoir été tout au long de l'année une traductrice dévouée à ses clients, passionnée par son métier et toujours déterminée à s'améliorer. J'espère ainsi mériter de voir certains de mes vœux se réaliser. 
Cette année, je n'attends rien de matériel sous le sapin. J'ai déjà un beau fauteuil de bureau pour soutenir mon dos, un super clavier qui me permet de pianoter avec facilité, un agenda flambant neuf pour l'année à venir et tout le nécessaire pour pratiquer mon métier.
Cette année, je veux principalement avoir du temps. Du temps pour continuer d'approfondir mes connaissances linguistiques, du temps pour lire et écrire, et du temps pour mener à bien mes projets. Mais ce que j'aimerais surtout, c'est que le temps s'allonge et s'arrête un peu. Non pas parce qu'il me faudrait des journées de 48 heures pour accomplir tout ce que j'aimerais faire, mais simplement pour pouvoir encore pratiquer le métier que j'aime dans des conditions humaines.
Le progrès avance à grande vitesse et le spectre de l'intelligence artificielle plane de plus en plus sur nos têtes. Je ne suis pas contre ces avancées, certaines facilitent d'ailleurs mon travail et je sais qu'il va falloir les apprivoiser si je veux continuer à prospérer. Hélas, certaines agences n'y voient qu'une façon de tirer toujours plus de profit et demandent de plus en plus souvent à leurs prestataires de baisser leur prix, prétextant que le travail des traducteurs est fortement réduit (ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui, la traduction automatique n'ayant toujours pas percé tous les secrets de la langue humaine).
Du temps, il faudrait en offrir à tous les acteurs de ce métier. Du temps pour lire réellement et répondre aux e-mails ou pour formuler une demande de manière plus humaine. Du temps dont les clients tiendraient compte pour ne plus proposer de délais inacceptables. Du temps qui serait compris comme un gage de qualité et non comme une futilité.
En somme, cher Père Noël, ce que je souhaite, c'est de retrouver plus d'humanité dans un monde qui devient, à mon goût, un peu trop robotisé. Mon vœu est trop naïf probablement, mais je l'exprime sincèrement. Je continue donc de rêver qu'il sera un jour exaucé.
Je vous remercie d'avance et vous souhaite bon courage pour votre livraison, en espérant que vos rennes ne se soient pas tous transformés en livreurs Amazon 😉

En espérant que mon courrier sera lu par le vieux barbu, je vous souhaite à tous un excellent réveillon et un joyeux Noël !

Photo de Ylanite Koppens

La traduction, un art qui prend du temps

À notre époque, beaucoup de personnes peuvent se dire qu’il suffit de copier-coller un texte et de cliquer sur un bouton pour obtenir une traduction, voire de passer simplement l’appareil-photo de son smartphone sur un texte en langue étrangère pour le comprendre. Google Translate, c’est bien pratique quand on voyage à l’étranger et qu’on n’a aucune idée de ce que signifie un menu ou l’étiquette d’un produit. Mais quand on a besoin de traduire un texte plus sérieux, plus littéraire, plus commercial, et j’en passe, on n’a pas d’autre choix que de passer par un traducteur en chair et en os. Certains clients s’étonnent alors du temps nécessaire pour traduire un texte convenablement et du tarif qui en découle. J’avais donc envie aujourd’hui d’expliquer un peu plus le processus de traduction (ou du moins, la manière dont je procède).

Photo de Karolina Grabowska

On pourrait structurer ce processus en 3 ou 4 étapes.

Étape n°1 : la compréhension

La toute première étape est la phase de lecture du texte original (que l'on appelle « texte source »). Par manque de temps (les délais étant toujours plutôt serrés), j’avoue passer au-dessus de cette étape si le texte à traduire est très long. Je le fais pour les textes plus courts et de nature plus littéraire, mais quand il s’agit de textes pour la Commission européenne (qui dépassent bien souvent la dizaine de pages), je passe directement à la deuxième étape.

Étape n°2 : le premier jet

La deuxième étape est en quelque sorte un gros débroussaillage. Ayant le texte source sous les yeux, généralement du côté gauche de mon écran, j’entame le processus de traduction à proprement dit. Je traduis ainsi phrase par phrase (ou plutôt segment par segment comme j'utilise le logiciel SDL Trados). Quand il s’agit d’un court texte plutôt simple (comme celui que je vous mets en exemple), j’écris comme ça me vient, sans vraiment chercher plus loin.

Si j’ai un doute, j’ai tendance à surligner le passage pour y revenir à la troisième étape. Quand il s’agit d’un texte pour la Commission européenne ou une autre institution, cette phase de débroussaillage s’accompagne d’un gros travail de recherche. Les règlements et autres textes juridiques ou administratifs reprennent une terminologie spécifique qu’il est indispensable de respecter par souci de cohérence. Ils comportent également beaucoup de citations de textes législatifs ou d’arrêts juridiques qu’il faut reprendre telles quelles. Si je réalise ce travail de recherche consciencieusement, je tente toujours d’être la plus rapide possible durant mon premier jet, car plus j’avance, plus je comprends le texte et plus les phrases me viennent naturellement. J’ai donc aussi recours à des petits commentaires ou surlignages pour tous les points laissés en suspens ou les passages traduits dont la formulation me plaît moins. Une fois arrivée au bout du texte, je peux passer à la troisième étape.

Étape n°3 : la révision

La troisième étape consiste à relire le texte traduit (que l'on appelle « texte cible ») en le comparant au texte source. Cela permet de vérifier tout d’abord qu’aucun passage n’a été oublié. C’est la phase qui permet de traquer les erreurs courantes, telles que le contresens (quand le passage cible dit l'inverse du passage source), les anglicismes, les calques (quand on calque une expression française sur une expression anglaise, par exemple « réaliser des progrès » au lieu de « accomplir des progrès »), les fautes grammaticales et j’en passe. C’est aussi à cette étape que je reviens sur tous les points laissés en suspens, la plupart ayant été résolus au fil de ma progression dans le texte, le reste devant faire l’objet de recherches plus approfondies. En ce qui me concerne, j’ai l’habitude de relire mon texte cible à voix haute. Cela m’aide en effet à repérer les passages qui ont moins de sens, qui sonnent moins bien, les répétitions et les tics de langage, comme l’utilisation abusive des « en effet » par exemple (c'est mon cas 🙄). Notez que si vous passez par une (bonne) agence de traduction, cette étape sera répétée par un réviseur. Deux têtes et deux paires d’yeux valent toujours mieux qu’une lorsqu’il s’agit d’un texte important.

Étape n°4 : la relecture

La quatrième et dernière étape se concentre sur le texte cible. Je passe une dernière fois le texte traduit au peigne fin pour le débarrasser des coquilles, fautes d’orthographe, erreurs grammaticales et infractions aux règles typographiques (qui peuvent changer d'un client à un autre, par exemple, les espaces insécables avant les deux-points ou points-virgules sont interdites dans les textes pour la Commission). Relire uniquement le texte cible permet aussi de se détacher du texte source et de vérifier que la traduction ne se fait pas ressentir. Un texte bien traduit doit en effet donner au lecteur l’impression qu’il a directement été écrit dans sa langue, le français dans notre cas.

Vous l’aurez compris, ces 3-4 étapes ne se font pas d’un claquement de doigt (ou plutôt d'un clic de souris). S’il est vrai que les traducteurs d’aujourd’hui peuvent s’appuyer sur de nombreux outils d’aide à la traduction (j'y reviendrai dans un autre billet) et que l’industrie se tourne de plus en plus vers la post-édition (qui fait passer directement le traducteur à la troisième étape), il n’en reste pas moins que la traduction est un art qui prend du temps.

J’espère que vous comprenez désormais pourquoi il est tout simplement impossible pour un traducteur humain de traduire un texte de 20 000 mots en une journée (oui, oui, des clients aux attentes surréalistes, ça existe). En attendant que l’intelligence artificielle nous remplace un jour (j'espère le plus lointain possible), force et courage à tous mes collègues traducteurs !

2022 : dixième acte

Par rapport à septembre, octobre a été beaucoup plus tendre. Grâce à un agenda un peu moins chargé qu’à la rentrée, j’ai pu davantage me reposer. Le dixième mois de l’année s’est avéré ainsi un bel équilibre entre séances de travail productives et activités récréatives.

Lodge Farm Park, Romford

Octobre a continué sur la lancée positive de septembre en ce qui concerne le travail. Hormis une traduction à rendre un lundi matin à 8h qui m’a privée de plusieurs heures de répit sur un week-end, tous mes projets ont été rendus dans les délais, sans aucune nuit blanche. Je ne déplore pas non plus de fausse note et n’ai aucun coup de gueule à déclarer, bien que certains changements auraient pu me déstabiliser. L’une des agences avec qui j’adore collaborer avait annoncé il y a plusieurs mois déjà qu’elle allait être rachetée par une plus grande plateforme de services de traduction. J’avais accueilli la nouvelle avec pas mal d’inquiétude, craignant devoir batailler pour conserver mes tarifs et de voir disparaître tous les petits avantages qui rendaient très agréable ma collaboration avec cette agence [paiement en temps et en heure des factures, équipe de gestionnaires de projets (PM) à la disposition et à l'écoute des traducteurs, évaluation systématique des traductions avec commentaires instructifs permettant de se perfectionner sans cesse...]. Octobre a marqué le passage effectif de la plateforme habituelle de l’agence vers le système de son acquéreur. Contre toute attente, il s’est déroulé en douceur, notamment grâce à la disponibilité des PM et de l’équipe qui ont rassuré et accompagné les traducteurs dans cette transition. Seule ombre au tableau, le délai de paiement des factures est passé de 30 jours à 45 jours, condition malheureusement non négociable. Néanmoins, le système de facturation est automatique et me fait donc gagner du temps. Espérons que les premiers projets seront bien payés dans les délais indiqués !

Apportant toute la beauté de l’automne, octobre m’aura particulièrement enchantée cette année. Malgré les jours qui raccourcissaient à vue d’œil, je m’attelais à sortir chaque jour dans le parc pour admirer l’explosion de couleurs des feuilles. Il a aussi été un mois de belles découvertes, allant de l’écriture d’Annie Ernaux à la voix particulière de la chanteuse néerlandaise Kovacs (véritable coup de cœur musical du moment), en passant par la série Manifest. Le dixième mois de l’année m’aura également permis de vivre plusieurs réunions et retrouvailles en famille. Les parents de mon cher et tendre sont ainsi venus passer quelques jours outre-Manche pour découvrir la nouvelle demeure de ma belle-sœur à Cambridge. Leur visite nous a permis de faire une belle balade dans Londres à la tombée du jour pour apprécier l’ambiance si magique de la capitale britannique sous le manteau de la nuit, ainsi qu’un tour guidé instructif dans les rues de Cambridge. Sur les conseils du guide, nous avons aussi eu la chance d’entrer dans l’imposante chapelle du King’s College et d’assister aux vêpres (sachez que c'est d'ailleurs l'une des façons d'admirer gratuitement la chapelle). Entendre les voix angéliques des jeunes garçons du chœur s’élever sous les voûtes de la chapelle était une magnifique expérience.

Octobre a aussi été l’occasion pour moi de passer quelques jours en solitaire, mon cher et tendre ayant dû partir quelques jours en Allemagne pour des raisons professionnelles. Trois jours de calme qui m’ont permis d’avancer dans mes lectures, ce qui promet quelques billets Croque-livre dans les semaines à venir. Octobre a enfin été le mois de ma première raclette de la saison, dégustée uniquement en compagnie de ma sœur et de mon frère, circonstance tellement rare que cela méritait d’être souligné ! Il m’a aussi permis de revoir plusieurs membres de ma famille que je n’avais plus vus depuis longtemps, moments simples mais si précieux après ces années marquées par le virus-dont-on-ne-veut-plus-prononcer-le-nom. D’ailleurs, s’il y en a un que je n’étais pas vraiment pressée de revoir et qui a quand même fait sa réapparition, c’est bien ce virus en question. S’il ne s’est pas déclaré à visage découvert, il a accablé mon cher et tendre puis moi-même d’un manque d’énergie parfois extrême. Heureusement, la fin du mois étant beaucoup moins chargée, j’ai pu véritablement me reposer.

C’est donc en meilleure forme que j’entame le dernier mois de l’automne. Rendez-vous dans 4 semaines pour voir si novembre sera aussi doux qu’octobre !

L’art de savoir dire non

Je fais partie de celles et ceux qu’on appelle des « gentils », qui aiment rendre service et qui disent « oui » un peu trop souvent sans prendre en compte leurs envies, le temps qui leur est disponible et leur forme physique ou mentale. Cela dit, j’ai appris à m’endurcir au fil de mes 10 années en tant que traductrice et rédactrice indépendante. Voici donc quelques conseils pour les « gentil(le)s » freelances qui passeraient par ici.

Photo de Miguel Á. Padriñán

Quand on est traducteur ou rédacteur indépendant et qu’on travaille avec des agences, on est constamment confronté aux demandes des gestionnaires de projets (ou PM pour Project Manager, je vous en ai déjà parlé ici). Certains sont d’ailleurs des champions pour vous pousser à accepter un projet, ce qui est normal vu que leur but est de trouver un prestataire au plus vite pour gérer la multitude d’autres demandes des clients. Quand on a du mal à dire « non » comme moi, cela peut être assez difficile de refuser, d’autant plus qu’il y a toujours la crainte de ne plus avoir autant de propositions les prochains mois ou de se faire étiqueter comme une personne trop débordée et de ne plus recevoir de proposition de l’agence en question (oui, ça peut arriver). Accepter trop de projets n’est toutefois pas du tout une bonne idée. Vous risquez de vite vous retrouver complètement débordé(e) et de ne plus savoir où donner de la tête pour tout rendre dans les délais. À cela s’ajoutent la fatigue et le stress, la formule idéale pour commettre des erreurs totalement évitables. Bref, pour ne pas arriver à ce point-là et sombrer dans le burn out, il faut apprendre à dire « non ».

La première chose à faire quand on reçoit une proposition de projet (ou une demande de service, sous n'importe quelle forme), c’est de ne pas répondre immédiatement « oui » sans réfléchir. J’ai encore entendu récemment dans un des podcasts de développement personnel que j’écoute avidement chaque matin qu’il faut se poser plusieurs questions avant de donner une réponse : « est-ce que j’ai réellement le temps de le faire ? », « est-ce que je suis en capacité (mentale, physique, émotionnelle) de le faire ? », « est-ce que j’ai vraiment la motivation de le faire ? ». Si vous répondez « non » à l’une de ces questions, il faut refuser. Toutefois, quand on veut travailler régulièrement avec un client ou une agence, il faut savoir dire « non » de la bonne façon. Par exemple, vous pouvez dire que vous ne pouvez pas accepter ce projet (pour X raisons), mais que vous êtes disponible pour un travail qui vous prendra moins de temps ou traitant d’un sujet dans lequel vous êtes plus à l’aise. Hier, j’ai ainsi dû refuser un projet de rédaction sur des hôtels, alors que j’adore ça. Plutôt que de simplement dire « non », j’ai expliqué que j’étais intéressée par le projet, mais que je n’étais pas disponible avant la fin du mois. De cette manière, le PM sait que je peux éventuellement accepter d’autres projets de ce genre et qu’il peut me recontacter le mois prochain, quand je serai plus disponible. La semaine passée, c’est un projet de traduction que j’ai dû décliner. Dans mon e-mail, j’ai cependant directement indiqué à la PM que je pouvais accepter un volume de X mots maximum et que je serai plus disponible d’ici X semaines. Elle m’a ainsi proposé un autre projet avec un délai plus long, que je pouvais cette fois-ci accepter. C’est la même chose si vous êtes confronté à un projet qui vous paraît trop complexe ou dépassant vos compétences. Au lieu de vous embourber dans un travail qui vous prendra bien trop de temps par simple manque de connaissance, n’ayez pas peur de le dire. Cela indiquera que vous êtes quelqu’un de consciencieux qui connaît ses limites.

Tout ça pour dire que les gens ne vont pas forcément se froisser si vous leur dites « non ». Poser ses limites est important, il faut juste savoir comment l’exprimer. La prochaine fois que vous hésitez face à une demande (que ce soit dans le cadre du travail ou non), prenez donc le temps de vous poser les bonnes questions plutôt que d’accepter tête baissée et de le regretter par la suite.

Sur ces bonnes paroles, je vous dis à la semaine prochaine !

J’ai acheté une chaise de « gaming »

Mon cher et tendre a encore réussi à me convaincre. Après le clavier et les écrans externes, j’ai finalement opté pour un fauteuil de bureau de type « gaming », c’est-à-dire ceux conçus pour les accros aux jeux vidéo. Je vous rassure, je ne vais pas me reconvertir en joueuse professionnelle, j’avais juste envie d’échanger ma vieille chaise de bureau contre un siège bien plus confortable.

Comme ceux qui ont lu mon bilan de juillet le savent, le premier mois des vacances scolaires a été intense. J’ai donc passé de longues heures assise sur ma chaise de bureau, ce qui a réveillé des douleurs dans ma nuque, le point de tension dans lequel mon stress adore se loger, mais aussi dans les bras et les poignets. Bref, j’ai terminé le mois non seulement fatiguée, mais aussi complètement cassée. Ma chaise de bureau étant, elle aussi, très fatiguée après m’avoir accompagnée pendant des années, j’ai pris la décision de m’en séparer et de la remplacer. Comme il s’était procuré une chaise de gaming pour son bureau et en était extrêmement satisfait, mon cher et tendre m’a suggéré d’opter pour ce type de fauteuil. Et j’ai finalement cédé.

Contrairement à une chaise de bureau classique, la « chaise de jeu » (en bon français canadien) est conçue pour pouvoir être assis confortablement et jouer sans interruption pendant des heures. Le siège est bien rembourré, avec un dossier qui épouse les formes du dos, un appuie-tête, des accoudoirs le plus souvent réglables et parfois même un repose-pied (ce qui est le cas de la mienne, même si je ne pense pas vraiment l'utiliser, sauf en cas de micro-sieste 😅). Ce confort a bien évidemment un coût, les chaises de gaming étant plus chères que les modèles traditionnels. Néanmoins, comme je passe le plus clair de mon temps devant mon bureau et que je commence à me faire de vieux os, je n’ai pas hésité à investir. Cela permettra d’ailleurs aussi d’améliorer ma productivité. Une mauvaise posture et les douleurs qui en découlent ne font en effet qu’ajouter un stress supplémentaire et donc perturber la concentration. Comme j’ai reçu ma chaise de gaming il y a seulement quelques jours, je ne peux pas encore affirmer qu’elle résoudra mes problèmes de douleur dans la nuque et les bras. Je peux toutefois déjà dire qu’elle est infiniment plus confortable que ma veille chaise. L’assise est extrêmement agréable, le petit coussin dans le bas du dossier me maintient droite et les accoudoirs réglables me permettent de reposer mes bras et de ne pas sentir de tension dans les épaules en fin de journée. Je ne compte pas pour autant arrêter mes petits exercices d’étirement, qui me forcent à me lever régulièrement et à reposer quelques minutes mes yeux dans le même temps.

Mon nouveau trône (et ma tortue qui prend la pose 😅)

Armée de ma nouvelle chaise de gaming, me voilà parée pour de longues heures de plaisir travail, affrontant les contre-sens et les bugs de Trados à coup de touches de clavier et pilotant à toute vitesse à travers les mots pour franchir la ligne d’arrivée dans les délais (le design des chaises de bureau de type « gaming » s'inspirant des sièges des voitures de course, j'espère que la mienne me permettra de remporter mes courses contre-la-montre 😁).

2022 : septième acte

Après un mois de juin plutôt chaotique, c’est le cœur léger et l’air guilleret que je termine ce mois de juillet. J’écris d’ailleurs cet article en sirotant un thé glacé dans le petit café de la librairie où j’aime aller travailler de temps en temps. Juillet a été intensif, mais c’est avec un agenda enfin libéré et des vacances réservées qu’il se conclut.

Comme expliqué à l’acte précédent, j’ai commencé le mois de juillet avec un retard conséquent dans plusieurs de mes projets. Je me suis donc lancée dans une course contre la montre pour parvenir à tout terminer le plus rapidement possible. Le découragement et la démotivation étaient présents au début, d’autant plus que les projets de rédaction que je devais absolument terminer concernaient le tourisme. Écrire sur des destinations lointaines et des hôtels de luxe quand on est bloqué chez soi et qu’on ne s’est pas encore décidé sur des dates pour prendre congé équivalait parfois à de la torture. À ce manque de motivation se sont ajoutés des maux de tête récurrents (merci à la pollution et au pollen de ces chaudes journées d'été 😪...). Une fois ces projets de rédaction bouclés, j’avais une dernière grosse traduction à faire pour la Commission. Ayant accumulé du retard sur mon calendrier à cause d’autres problèmes plus domestiques (j'ai perdu au moins 2 jours de travail à cause d'un souci de plomberie... les inconvénients de travailler chez soi, ça fera l'objet d'un nouvel article) et de ces céphalées à répétition, je me suis retrouvée à faire quelque chose que je n’aurais jamais osé faire auparavant : demander un délai supplémentaire. Par chance, il s’agissait d’une traduction pour une agence extrêmement chouette avec des PM empathiques qui m’ont accordé une journée de plus malgré l’urgence du projet. Il s’est avéré quelques jours plus tard que le texte avait été modifié (avec un ajout de plusieurs pages), ce qui m’a permis d’obtenir un jour de sursis supplémentaire. Après un week-end pratiquement complet et quelques soirées de travail, je suis enfin parvenue à rendre tout ce que je devais dans les temps cette semaine. Entretemps, mon cher et tendre s’est enfin décidé sur ses dates de congé (mon compagnon est un véritable businessman...) et j’ai donc pu poser mes vacances à mon tour (ou plutôt simplement prévenir mes clients de mes dates d'indisponibilité). Vu mon état de fatigue et le manque de congé de ces derniers mois (j'ai même envie de dire dernières années), j’ai choisi de m’accorder 1 semaine de répit en plus de notre semaine de vacances à proprement parler. J’ai également refusé les dernières propositions de projets, ce qui fait que je n’ai plus que quelques petits travaux à rendre pour les 2 prochaines semaines, juste avant notre départ (notre choix s'est porté sur l'Albanie, ce qui annonce une carte postale à mon retour 😎).

Si j’ai eu beaucoup de travail, je n’ai toutefois pas eu l’impression de ne faire que ça ce mois-ci, contrairement à juin. Étant de retour dans la capitale britannique et étant immunisés contre le virus-dont-on-ne-veut-plus-prononcer-le-nom, mon cher et tendre et moi-même avions envie de retrouver un semblant de vie sociale. Nous avons donc utilisé largement l’application Groupon, qui permet d’obtenir des réductions sur certains restaurants ou activités. Nous avons ainsi pu tester un nouveau restaurant indien proche de chez nous (qui était d'ailleurs délicieux et que nous retenterons une prochaine fois) et nous sommes rendus dans un pub avec comedy club (première expérience d'un spectacle d'humoristes amateurs à Londres, c'était vraiment très chouette). À part ça, mon cher et tendre a pris une année de plus début juillet. Il fallait donc fêter l’événement et, pour l’occasion, nous avons passé une journée chaude et ensoleillée dans le centre de Londres. Au programme, dégustation des pancakes japonais soufflés, ou fluffy pancakes, que mon cher et tendre désespérait de goûter à notre retour sur le sol britannique (spoiler alert : c'est bon et léger, mais un peu écœurant et lourd sur l'estomac après coup...), un escape game en réalité virtuelle, une balade au Camden Market, une sieste au Regent’s Park, un petit snack à Chinatown, une soirée au restaurant et une dernière balade sur Covent Garden.

Bref, un mois de juillet bien rempli et plutôt positif qui annonce un mois d’août reposant et riche en découvertes 😊

Les inconvénients du métier de traducteur, version 2022

Ce lundi, j’ai fêté les 10 ans de mon activité de traductrice et rédactrice indépendante. Si mon blog n’est pas aussi vieux (je ne l'ai commencé qu'en 2014), il m’a accompagnée tout au long de mon expérience. Il m’arrive parfois de relire d’anciens billets (et de les modifier légèrement si, horreur, je trouve une faute d'orthographe 😱). Cela fait aussi un moment que je vérifie les statistiques de visite et j’ai constaté que mon billet le plus consulté est celui sur les inconvénients du métier de traducteur freelance. Comme je l’ai écrit après un peu plus de 3 ans d’expérience, je me suis dit que j’allais revenir sur mes propos.

J’avais cité 4 inconvénients dans ce premier billet, à savoir les périodes creuses, la prospection, les mauvais payeurs et les urgences. Je vais donc reprendre ces 4 points et exprimer mon avis actuel.

Les périodes creuses

À l’époque où j’ai écrit cet article, j’étais loin d’avoir autant de travail qu’aujourd’hui. Depuis, mon chiffre d’affaires s’est multiplié par 5 et je peux dire que cela fait au moins ans que je ne connais quasiment plus de période creuse (hormis l'année fatidique de 2020 😷, mais j'ai quand même travaillé bien plus cette année-là que 5 ans plus tôt). Il faut dire qu’en 2015, je ne travaillais que de manière ponctuelle pour plusieurs agences et quelques clients privés. Aujourd’hui, le plus gros de mon travail provient de 2 agences dans lesquelles j’ai acquis une bonne place. Une fois qu’une bonne relation de confiance est établie (avec les PM aussi), on se voit en effet proposer un plus grand nombre de projets. Il y a bien sûr toujours des périodes moins chargées à certains moments de l’année (par exemple juste après les fêtes), mais je passe clairement beaucoup moins de temps à stresser de ne pas avoir de boulot. C’est d’ailleurs plutôt l’inverse aujourd’hui : je suis impatiente d’avoir enfin une semaine un peu plus calme pour faire toutes les petites choses auxquelles je ne parviens plus à consacrer de temps (la mise à jour de mes profils, de mon CV, la formation, etc.). Bref, au bout de 10 ans d’expérience, je peux dire que je ne considère plus les périodes creuses comme un inconvénient, mais plutôt comme une accalmie appréciable pour souffler, se former et redémarrer du bon pied lorsque les activités reprennent en force.

La prospection

Comme j’ai beaucoup moins de périodes creuses, j’avoue que je ne passe plus de temps sur la prospection. Je ne vais pas dire que ça me manque, mais maintenant que j’ai 10 ans d’expérience, je n’ai plus vraiment peur de contacter les agences ou les clients directs. En 2015, j’étais encore souvent en proie au syndrome de l’imposteur (que je ressens d'ailleurs encore parfois), et je n’osais pas forcément envoyer mon CV à certaines agences. Souffrant d’un gros manque de confiance en moi, cela me demandait un effort surhumain pour vendre mes services auprès de nouvelles personnes. J’admets que prospecter n’est toujours pas une partie de plaisir, mais je suis beaucoup plus à l’aise dans cet exercice qu’à mes débuts. Donc si vous vous lancez et que vous êtes un peu de la même nature que moi, ne désespérez pas ! Ça deviendra plus facile avec le temps.

Les mauvais payeurs

Sept ans après l’écriture de ce billet, je peux toujours m’estimer chanceuse. En 10 ans de carrière, je ne suis jamais tombée sur une agence ou un client qui refusaient de me payer. J’ai bien eu quelques retards de paiement, mais ils étaient généralement causés par un simple oubli ou un changement de système de facturation. J’ai toutefois eu la chance d’avoir eu ces soucis avec 2 de mes plus anciens clients et ils ont été prompts à régler leur dette. Si je devais réécrire l’article aujourd’hui, je ne pense d’ailleurs pas que je l’aurais mis dans les inconvénients. Cela arrive bien sûr, mais si l’on se renseigne sur la réputation de l’agence auparavant (c'est plus compliqué pour un client privé), on peut éviter ces mauvaises surprises.

Les urgences

Difficile d’échapper aux urgences et au stress que cela entraîne quand on travaille dans la traduction. S’il est vrai qu’il y a parfois des projets que l’on reçoit à la dernière minute, ce n’est pas toujours le cas non plus. À l’époque, je travaillais d’ailleurs avec des agences qui fixaient des délais très courts. Et comme je n’avais pas encore bien établi ma réputation auprès de celles-ci, je devais effectivement répondre très rapidement aux e-mails si je ne voulais pas que le projet m’échappe. Aujourd’hui, je ne connais plus du tout le même problème. J’ai la chance de travailler avec une agence de traduction très chouette, qui me confie régulièrement des projets. Les délais sont raisonnables et, en cas de pépin, je peux toujours contacter les PM, qui proposent même d’emblée d’allonger le délai si besoin. Cette semaine, j’ai même osé demander directement s’il était possible d’avoir quelques heures supplémentaires pour un gros projet, chose que je n’aurais probablement jamais fait avec d’autres agences (pour lesquelles je ne travaille plus d'ailleurs...). Bref, quand on tombe sur des agences qui respectent les traducteurs et les considèrent comme des êtres humains et non comme des machines, les urgences sont un inconvénient que l’on parvient plus facilement surmonter.

Comme quoi, avec de l’expérience, ces inconvénients paraissent bien plus surmontables ! Dix ans (ou plutôt ans) après l’écriture de ce billet, je peux encore dire aujourd’hui qu’être traductrice freelance, c’est exercer le plus beau métier du monde (billet qui a un peu vieilli lui aussi, mais l'enthousiasme est le même 😊).

Travailler en musique

Comme ceux qui ont lu mon précédent article le savent, mon mois de juin a bien réduit mes ressources d’énergie. Et quand on n’a pas beaucoup d’énergie, on essaie d’en puiser là où l’on peut. La musique adoucit les mœurs, mais elle est aussi une merveilleuse source de motivation. Si je ne le faisais pas forcément à mes débuts, je ne peux plus me passer de musique lorsque je travaille, surtout depuis que j’ai un casque anti-bruit qui permet d’encore mieux en profiter. Ce billet du jour sera donc musical.

Picture by Stas Knop

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser une chose : je suis née à la fin des années 1980 et une bonne partie des groupes que j’écoute le plus quand je travaille datent des années 1990 (ne me jugez pas 😅).

Étant donné que mon travail consiste principalement à lire et à écrire, je ne peux pas me permettre d’écouter n’importe quel genre musical. La musique que j’écoute change donc en fonction du type de travail que je réalise. Ce que j’évite à tout prix, c’est d’écouter des chansons en français. Tout simplement parce que c’est impossible pour moi de penser, de traduire et d’écrire en français si j’ai des paroles dans la même langue dans les oreilles. Quand je réalise des projets de rédaction, j’évite même d’écouter des chansons à texte pour ne pas perturber ma concentration. J’ai pour habitude de choisir diverses pistes de lecture dédiées à l’écriture ou à l’étude sur Spotify. Il s’agit bien souvent de morceaux de piano contemporains ou de musique orchestrale ou électronique d’ambiance. Il est vrai que ce sont généralement les mêmes morceaux qui reviennent à chaque fois, mais j’ai remarqué que cela m’aidait à me mettre en mode « travail ».

Pour mes projets de traduction, mon choix varie en fonction de ma motivation et du type de texte. Quand il s’agit de textes dont je maîtrise le sujet ou pour lesquels le délai n’est pas trop urgent et que je peux donc prendre plus de temps, le genre de musique qui m’accompagne majoritairement est le trip-hop (quand je vous disais que je suis une pure enfant des années 1990 😅). Les trois quarts du temps, je mets simplement la radio Hooverphonic sur Spotify. La radio permet de rester dans la même ambiance et d’écouter des artistes de la même veine. Hormis Hooverphonic (qui me donne parfois envie de pousser la chansonnette, surtout quand je fais de la post-édition et que je n'ai pas besoin de trop réfléchir 😆), j’apprécie particulièrement la voix chaude et envoûtante de Skye Edwards de Morcheeba, l’état de décontraction dans lequel me plongent les morceaux de Massive Attack et la douceur fragile de Beth Gibbons de Portishead. Grâce à cette radio, j’ai également découvert et eu un coup de cœur pour le groupe canadien Elsiane et son album Hybrid. Loin de me limiter au trip-hop, j’aime également voyager avec des groupes qui mélangent les genres et les sonorités venues d’ailleurs, comme Thievery Corporation, Oi Va Voi (qui me laisse toujours un peu nostalgique de mes soirées d'été d'adolescente au festival Esperanzah!) ou l’inimitable Björk. Lorsque j’ai besoin d’un peu plus d’énergie, par exemple lorsque je dois travailler le soir ou que le sujet de la traduction est un peu moins plaisant, la musique électronique agit comme un bon carburant. J’ai apparemment une préférence pour les groupes norvégiens puisque les deux groupes que j’écoute le plus en ce moment sont Flunk et surtout Roÿskopp. Ces derniers mois, j’ai d’ailleurs usé leur album The Inevitable End, qui me stimule à boucler un projet. Dernièrement, j’ai aussi découvert le groupe allemand Alphawezen, notamment grâce à leur chanson Rain qui a attiré mon attention. Je me laisse aussi parfois porter par des albums plus pop ou rock alternatif, comme The Golden Age de Woodkid ou Shadow Works de Kerli, une auteure-compositrice-interprète estonienne.

Si le trip-hop et l’électro m’accompagnent dans la plupart de mes travaux de traduction, je change radicalement de genre pour l’une de mes clientes. Je traduis en effet régulièrement des textes présentant des opéras, ballets et concerts de musique classique pour une billetterie en ligne. Dans ces cas-là, j’aime écouter l’œuvre musicale qui fait l’objet du texte, simplement pour me mettre dans l’ambiance et mieux comprendre ce que l’auteur voulait exprimer. Ainsi, cette semaine, j’ai traduit un texte sur Le Barbier de Séville de Rossini en pianotant joyeusement sous l’air de Largo al factotum. Ces séances de travail sont encore plus jouissives lorsqu’il s’agit d’une œuvre que j’apprécie particulièrement. Par exemple, laisser mes doigts courir sur le clavier sous les notes du mouvement presto de L’Été des Quatre Saisons de Vivaldi me procure à chaque fois un plaisir immense.

Il y a néanmoins certaines œuvres qui m’emportent un peu trop pour que je reste suffisamment concentrée sur mon texte. Je ne peux ainsi pas m’empêcher de fermer les yeux chaque fois que j’entends Unfinished Sympathy de Massive Attack, Experience de Ludovico Einaudi et surtout Roméo et Juliette de Prokofiev (LE chef-d'œuvre absolu selon moi, impossible de ne pas écouter le ballet en entier et de laisser les émotions m'envahir).

Une petite précision pour finir (et pour rassurer mes éventuels clients qui passeraient par ici 😅), je ne travaille en musique que durant la phase de premier jet. J’ai pour habitude de toujours réviser et relire mes textes à voix haute pour relever plus facilement les éventuelles erreurs et m’assurer que mes traductions et rédactions « sonnent » bien. Après tout, la parole est une forme de musique.

J’espère que ce petit voyage musical vous aura plu (même si les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas) et que vous aurez peut-être découvert certains artistes. Et vous, aimez-vous travailler en musique ? Quels genres et artistes vous stimulent le plus ? N’hésitez pas à partager vos coups de cœur musicaux en commentaire !

Composer avec les variations de l’énergie

Publié le

Ça fait déjà plusieurs années que j’ai pris l’habitude d’écouter divers courts podcasts sur le bien-être, la méditation et la productivité. L’un des podcasts que je suis (The Daily Pep! de Meg Kissack) aborde souvent la question des variations de l’énergie au fil de la semaine et normalise le fait qu’il y ait des jours où on est capable d’abattre une tonne de travail et d’autres où on a beaucoup plus du mal à se motiver. Comme cette semaine a particulièrement mis à mal mon énergie, j’avais envie d’en parler aujourd’hui.

Photo de energepic.com

Dans un monde idéal, on serait tous les jours productifs à 100%. Cela ne correspond malheureusement pas du tout à la réalité. Notre corps et notre esprit ont beau être de merveilleuses machines, ils ne peuvent pas fonctionner non-stop sans commencer à dérailler. Qui n’a jamais connu ce petit coup de mou peu après la pause déjeuner par exemple ? Notre énergie varie au fil des heures et des jours et il est important de savoir quand elle est à son niveau maximum et quand il est temps de recharger les batteries.

En ce qui me concerne, j’ai toujours été et suis encore un oiseau de nuit et je connais un pic d’énergie créatrice le soir, ce qui me pousse souvent à m’atteler à mes rédactions et à l’écriture de mes billets de blog vers la fin de journée (il est d'ailleurs passé 21h au moment où j'écris ce texte). À l’inverse, mon énergie met un certain temps avant d’arriver au point le plus haut le matin, ce qui explique pourquoi je commence généralement la journée par des activités plus calmes. C’est pour ça que je ne débute réellement ma journée de travail qu’après avoir pris le temps de faire ma routine bien-être (yoga, méditation, écriture pour vider son esprit). Ma tasse de thé encore à la main, je m’installe ensuite à mon bureau et me met à faire des tâches qui ne demandent pas trop de réflexion et ne prennent donc pas trop de mon énergie : répondre aux mails, relire une dernière fois les projets à rendre ce jour-là, planifier ma journée, préparer le plan d’un nouveau projet, etc. Je réalise souvent ces activités peu exigeantes en écoutant de la musique plus énergique pour me motiver davantage. Une fois que mon énergie est à son niveau le plus haut, je m’attelle aux tâches pour lesquelles j’ai besoin de toute ma concentration, en l’occurrence la traduction ou la rédaction d’un texte. J’ai ainsi 2-3 bonnes heures avant la petite baisse d’énergie et le gargouillement de mon ventre qui m’indique qu’il est temps de me sustenter pour ravitailler mon corps et mon cerveau. Selon les journées, je vais pouvoir me remettre au travail directement après cette plus longue pause. Si cela n’est pas le cas, je recours à une petite activité physique pour accélérer la digestion et surmonter le coup de mou d’après-repas. Cela prend habituellement la forme d’une balade de 10-15 minutes pour dire de m’aérer l’esprit. Je me motive souvent mentalement sur le chemin et je suis prête à me remettre plus activement à mes projets une fois rentrée. Je suis ainsi repartie pour plusieurs heures de travail avec une concentration au top.

Mon rythme est loin d’être un exemple puisque chacun a ses propres variations d’énergie et n’a pas forcément la liberté de prendre ses pauses à son gré. Toutefois, on peut apprendre à prévoir les moments de pic de productivité et programmer sa journée en conséquence. Le principe est toujours le même : s’atteler aux tâches les plus ardues quand on est au top de sa forme et garder les activités moins exigeantes ou plus agréables pour les moments où l’on est moins énergique. Si vous vous efforcez à faire une tâche compliquée alors que votre énergie est au plus bas, vous mettrez non seulement beaucoup plus de temps à la réaliser, mais serez en outre plus susceptible de commettre des erreurs. Il est aussi essentiel de prendre régulièrement de courtes pauses pour se bouger et quitter son écran quelques minutes (voir d'ailleurs quelques exercices d'étirement ici). Enfin, il ne faut pas oublier que vous n’êtes pas une machine et qu’il est normal d’être moins productif certains jours. Au lieu de se miner le moral, et donc de saper encore plus son énergie en se culpabilisant, il peut être utile d’établir mentalement une liste de toutes les petites choses que l’on a réalisées sur la journée. Vous verrez bien vite que vous avez fait bien plus que ce que vous pensiez.

Sur ce, profitez bien de ce week-end pour recharger vos batteries et attaquer la semaine prochaine avec un regain d’énergie !

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