Le début du mois de janvier est toujours idéal pour prendre de bonnes résolutions. C’est un moment de réflexion où l’on cherche à adopter de nouvelles habitudes et à se fixer d’autres objectifs. Je me disais donc que c’était le mois parfait pour vous parler de ce best-seller que j’ai lu durant mes vacances en Albanie.


J’ai lu ce livre dans sa version originale, mais il faut savoir qu’il a été traduit dans une multitude de langues. La version française s’intitule Un rien peut tout changer et a été assurée par Emmanuelle Hautbois (dont le nom est malheureusement caché dans les pages que le lecteur ne lit jamais 😑). Le sous-titre a été traduit par : « Micro-actions, méga-impact… De minuscules changements vont transformer votre vie ». Il s’agit donc d’un ouvrage de développement personnel. Je ne m’étais jamais vraiment penchée sur ce type de littérature, mais j’ai trouvé cette lecture intéressante et avais envie de vous la partager.
L’ouvrage s’ouvre sur l’histoire personnelle de l’auteur, dont la vie a considérablement changé après un grave accident. James Clear a pu se remettre de cette expérience traumatisante en adoptant de petites habitudes qui, une à une, ont fini par le transformer complètement. Devenu expert des habitudes à force d’écrire des articles et de donner des conférences sur le sujet, il a fini par écrire ce livre, qu’il a voulu concevoir comme un mode d’emploi. L’ouvrage est en effet très didactique, avec de nombreux tableaux et graphiques, des exemples concrets et une synthèse récapitulative à la fin de chaque chapitre.
Dans les 3 premiers chapitres, James Clear explique la base de sa méthode. On découvre ainsi le pouvoir des petites habitudes, le principe du « 1% better » (comprenez 1% d'amélioration par jour), l’importance de se concentrer sur le système à mettre en place pour parvenir à un objectif plutôt que sur l’objectif en lui-même ou encore la manière dont les habitudes peuvent façonner l’identité (et inversement). Cette première partie se termine par la présentation des 4 lois pour créer ou abandonner une habitude :
Signal (cue)
⬇️
Envie (craving)
⬇️
Réponse (response)
⬇️
Récompense (reward)
Ces 4 lois se traduisent par des actions différentes selon que l’on souhaite créer une bonne habitude ou se débarrasser d’une mauvaise habitude. Le signal signifie qu’il faut rendre l’habitude évidente ou invisible, l’envie implique qu’il faut la rendre attractive ou répulsive, la réponse demande de la simplifier ou de la rendre difficile et la récompense vise à la rendre satisfaisante ou insatisfaisante. Petit tableau pour mieux comprendre :
Créer une habitude | Se défaire d’une habitude | |
Signal | La rendre évidente | La rendre invisible |
Envie | La rendre attractive | La rendre répulsive |
Réponse | La rendre facile | La rendre difficile |
Récompense | La rendre satisfaisante | La rendre insatisfaisante |
L’ouvrage se divise ensuite en 4 parties, une pour chaque loi. Chacune se compose de plusieurs chapitres qui offrent une multitude de petits conseils pratiques. Pour étayer ses propos, James Clear s’appuie sur des recherches biologiques, neuroscientifiques, psychologiques et philosophiques, mais aussi sur des exemples concrets. Chaque chapitre commence ainsi par une anecdote pour contextualiser chaque action. Je me souviens notamment du chapitre 14 qui s’ouvre sur le moyen farfelu qu’aurait trouvé Victor Hugo pour arrêter de procrastiner et de sortir plutôt que d’écrire. L’écrivain aurait demandé à un assistant d’enfermer tous ses vêtements dans un coffre pour ne garder qu’un grand châle. Il serait resté enfermé plusieurs mois dans son bureau, uniquement vêtu de cette étoffe, et serait parvenu à achever, 2 semaines avant le délai prévu, l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre : Notre-Dame de Paris. Je me souviens également de la technique du « pointing and calling » (qu'on pourrait traduire par « montrer et nommer »), que les conducteurs de train et autres employés du système ferroviaire japonais appliquent consciencieusement. Concrètement, quand un conducteur de train approche d’un feu de signalisation, il va pointer le feu du doigt et dire à haute voix « rouge » ou « vert » (en japonais bien sûr, mais je ne parle pas cette langue 😅). Cela peut sembler bête, mais le système ferroviaire japonais a vu le nombre d’accidents baisser considérablement grâce à cette petite habitude. Ce ne sont que 2 exemples, mais Atomic Habits abonde d’anecdotes de ce genre.
La dernière partie du livre donne plusieurs tactiques avancées de création d’habitudes. Une conclusion et une annexe renvoyant au site de l’auteur et à ses différents cours complètent l’ouvrage.
J’appliquais déjà plusieurs tactiques expliquées dans le livre, comme le principe de cumuler les habitudes ou de les « empiler » (« habits stacking »), c’est-à-dire qu’après avoir accompli une action que l’on peut qualifier de bonne habitude, vous en accomplissez une nouvelle. C’est concrètement ce que je fais chaque matin avec ma petite routine : après ma séance de yoga, je vide mon esprit dans mon journal. Après avoir écrit dans mon journal, je fais ma méditation, et ainsi de suite. Comme j’avais du mal à me remettre à l’étude de l’allemand, j’ai ajouté cette habitude à cette suite d’actions devenues automatiques. Résultat, j’ai suivi assidument une leçon par jour. J’avais aussi déjà appliqué le principe de rendre une habitude difficile quand j’ai commencé à utiliser le minuteur d’applications et les modes de concentration de mon téléphone (comme j'en parlais ici).
En résumé, les techniques présentées dans Atomic Habits peuvent paraître simples, mais elles sont efficaces si on parvient à les suivre. L’ouvrage est en outre agréable à lire et très intéressant vu les nombreuses anecdotes utilisées pour expliquer la méthode. Je le recommande donc à tous ceux et toutes celles qui ont du mal à respecter leurs nouvelles résolutions adoptées le 1er janvier 😉