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Unwell Women: A Journey Through Medicine and Myth in a Man-Made World, d’Elinor Cleghorn

Comme l’an dernier, le premier livre que j’aurai terminé cette année est un essai féministe. Cette fois-ci, le sujet abordé est celui de la santé ou plutôt de la mauvaise santé des femmes et de l’histoire des stéréotypes de genre dans la médecine. L’ouvrage n’est pas traduit en français, mais j’avais envie de vous partager mon ressenti et les éléments qui m’ont marquée.

Sa belle couverture m’avait attirée il y a déjà plusieurs mois dans une librairie anglaise. Quand j’ai découvert son titre et les nombreux éloges à son égard, je n’ai pas hésité une seconde. Il a patienté quelques mois dans ma bibliothèque (ou plutôt la pile de livres à lire qui trône sur ma table de chevet), mais une fois que je l’ai entamé, j’ai eu beaucoup de mal à le reposer. Étant elle-même malade du lupus, son autrice Elinor Cleghorn nous fait remonter le temps pour tenter d’expliquer pourquoi, aujourd’hui encore, les femmes sont moins bien soignées que les hommes et sont plus nombreuses à mourir de maladies simplement parce qu’elles n’ont pas été diagnostiquées à temps. S’il aborde principalement l’histoire du rapport de la médecine aux femmes sous une perspective anglo-américaine (ce qui explique d’ailleurs pourquoi il ne sera probablement pas traduit en français), cet ouvrage est une source d’informations précieuses. J’ai souvent été envahie par l’étonnement et la colère face aux aberrations des médecins des siècles passés. Ayant pris de nombreuses notes au cours de ma lecture, je vais essayer d’en faire un résumé.

Le livre se divise en 3 parties, chacune correspondant à une période de l’histoire :

  • la première s’étend de la Grèce antique jusqu’au XIXe siècle ;
  • la deuxième se concentre sur la fin du XIXe siècle jusque dans les années 1940 ;
  • la troisième couvre les événements survenus entre 1945 et l’époque actuelle.

La première partie, qui est aussi la plus longue, témoigne de l’imagination très fertile des médecins d’autrefois qui, par peur d’examiner de plus près le corps des femmes ou par obsession pour leur système reproducteur en négligeant tout le reste, ont proféré des inepties, certaines ayant persisté jusqu’à aujourd’hui. On découvre par exemple que durant l’Antiquité, les Grecs pensaient que l’utérus se baladait dans le corps des femmes et que c’était à cause de ses errances qu’elles souffraient de troubles divers ou mouraient (pour les curieux, voici un petit article sur le sujet). On passe ensuite au Moyen-Âge, lorsque la religion a envahi la médecine, propageant le mythe selon lequel toutes les femmes descendraient d’Eve, la pécheresse originelle, et qu’elles devaient donc subir la punition divine en se soumettant à leur mari et, surtout, en accouchant dans la douleur, mythe auquel certains médecins croient encore aujourd’hui quand on voit le problème que posent encore les violences obstétricales… Au chapitre 2, on découvre le combat d’une grande féministe et femme de lettres, Christine de Pizan, qui n’a cessé de dénoncer la manière dont les femmes étaient traitées dans les ouvrages de l’époque, notamment dans le petit livre latin De Secretis Mulierum (Le secret des femmes). Visant à diaboliser le corps des femmes, cet ouvrage destiné aux hommes, et plus particulièrement aux prêtres, est à l’origine des tabous autour des règles que l’on commence seulement à briser dans certaines régions du monde à notre époque. À force d’inspirer du dégoût pour les corps féminins auprès des hommes religieux, les ouvrages de ce genre ont transformé les femmes en de parfaits boucs émissaires. Elinor Cleghorn lie ainsi l’épidémie de peste noire au déclenchement de la tristement célèbre chasse aux sorcières, véritable génocide qui a visé un grand nombre de femmes ménopausées (qui ne présentaient donc plus aucune utilité pour la société).

La première partie aborde également le plaisir sexuel des femmes, qui a toujours été relégué au second plan (saviez-vous d’ailleurs que l’anatomie complète du clitoris n’a été révélée par IRM qu’en 2005 et qu’il a été représenté pour la première fois dans les manuels scolaires en 2017 ?). Le sexe féminin a très longtemps été réduit à l’utérus, organe qui a d’ailleurs donné le nom « hystérique », étiquette que l’on collait sur toutes les femmes qui se plaignaient de divers maux. J’ai d’ailleurs appris dans Unwell Women que le terme « hypocondriaque », que l’on attribue aujourd’hui davantage aux femmes qu’aux hommes, était réservé uniquement aux hommes « efféminés » au XVIIe siècle. Cette époque recelait de médecins, anatomistes et autres scientifiques (tous des hommes bien évidemment) qui ont aggravé la condition des femmes par leurs déclarations. Ainsi, un certain William Harvey a affirmé que les femmes pouvaient développer de graves troubles mentaux si leur utérus se trouvait dans un état « non naturel ». Par « non naturel », il entendait que l’utérus n’était pas inséminé, ne portait pas d’enfant ou que les relations sexuelles étaient insuffisantes. La première partie se termine par un chapitre sur les injonctions à la maternité et l’utilisation de nombreux faits médicaux erronés au sujet des menstruations pour empêcher les femmes de poursuivre des études, de travailler et de mener une autre vie que celle de mère.

Ce besoin de participer plus activement à la société ouvre la deuxième partie, qui nous plonge directement dans le combat des suffragettes britanniques et américaines. Redonner aux femmes le contrôle de leur corps a été dès le début au cœur de la lutte. Les mythes autour de la fragilité féminine étaient utilisés comme un prétexte pour empêcher les femmes de voter. On disait ainsi des suffragettes de la Women’s Social and Political Union (WSPU ou Union sociale et politique des femmes) du Royaume-Uni qu’elles souffraient d’hystérie morbide. Elinor Cleghorn parle également des traitements cruels réservés aux suffragettes emprisonnées, qui étaient gavées de force par tous les moyens possibles pour les empêcher de mener leur grève de la faim. Le chapitre suivant se poursuit sur le contrôle des naissances et l’ouverture du premier planning familial aux États-Unis en 1915 par Margaret Sanger et sa sœur Ethyl Byrne. L’autrice revient toutefois sur le côté plus sombre de la lutte pour la contraception, qui était motivée par l’eugénisme, mouvement qui visait à « améliorer » les populations humaines en empêchant la reproduction des éléments plus « faibles ». Ces premiers centres pratiquaient ainsi la stérilisation forcée des « faibles d’esprit ». Le chapitre 11 continue sur le thème de la lutte des femmes pour reprendre le contrôle de leur corps en nous présentant l’autrice féministe Eliza Burt Gamble. C’est la première à critiquer la théorie de la sélection sexuelle de Darwin, qui va dans le sens de la supériorité masculine, et à déclarer que la nervosité des femmes n’était pas due à des facteurs organiques, mais bien à des facteurs sociaux. Elle va notamment dénoncer l’injonction à la maternité. Ce concept selon lequel les femmes ne sont là que pour procréer a eu une incidence sur la manière dont on considérait les femmes ménopausées. À partir de la moitié du XIXe siècle, la ménopause était en effet considérée comme une pathologie qu’il fallait donc soigner. En 1920, l’endocrinologue et sexologue Harry Benjamin a ainsi commencé à proposer à ses patientes des séances de radiation sur leurs ovaires en vue de les rajeunir et de ralentir les effets du vieillissement.

Après la ménopause, le chapitre 12 est consacré aux règles. On découvre ainsi la détermination sans faille de la New-Yorkaise Clelia Duel Mosher pour devenir médecin. Atteinte de tuberculose dans son enfance, elle a dû se battre pour prouver qu’elle était capable de suivre une éducation et d’exercer le métier de ses rêves malgré son apparente fragilité. Durant ses études, elle s’est intéressée plus particulièrement aux règles. À son époque, soit dans les années 1890, certains médecins s’appuyaient sur quelques cas extrêmes de douleurs menstruelles pour faire croire que toutes les femmes étaient gravement affaiblies par leurs règles. Celles qui ne ressentaient pas de fortes douleurs pensaient donc qu’elles étaient anormales. Pour prouver que ces médecins exagéraient, Clelia Duel Mosher s’est ainsi mise à étudier les femmes durant leurs menstruations et à analyser les différents symptômes. Elle a également révélé que c’était en raison de la mode vestimentaire de l’époque, qui avait tendance à comprimer l’abdomen, que certaines femmes se sentaient beaucoup plus mal durant leurs règles. Elle préconisait ainsi de porter des vêtements moins serrants et de faire des exercices de respiration par le ventre. D’ailleurs, jusqu’en 1898, on pensait que les femmes ne pouvaient pas respirer par le diaphragme ou l’abdomen car la partie inférieure de leur buste était uniquement réservée à la grossesse. Le reste du chapitre traite de divers troubles du cycle menstruel, et notamment des fibromes. Les causes de ces tumeurs non cancéreuses qui touchent davantage les femmes noires sont encore méconnues aujourd’hui. La seule solution que proposent les médecins pour se débarrasser de la douleur est toujours l’hystérectomie, soit l’ablation de l’utérus, une opération qui peut entraîner de nombreux problèmes de santé et d’inconfort.

S’il s’ouvre sur l’année 1933, le chapitre 13 traite d’un sujet qui revient malheureusement sur le devant de l’actualité de nos jours : l’avortement. Elinor Cleghorn parle ainsi d’une affaire de viol en réunion sur une jeune fille de 14 ans au Royaume-Uni. Enceinte de l’un de ses agresseurs, la victime a pu subir un avortement thérapeutique grâce à un gynécologue empathique, Aleck Bourne. Conscient de l’interdiction de son geste, il a été accusé de meurtre. Néanmoins, vu les circonstances sordides du viol de la jeune fille, le gynécologue a été acquitté, ce qui a été une grande avancée dans l’acquisition du droit à l’avortement. Cela dit, si l’opération était plus facilement accordée en cas de viol, il fallait encore prouver que la femme avait bien été victime de viol. J’ai ainsi appris que, au Royaume-Uni, il a fallu attendre 1999 ( ! ) pour que des lois restreignent l’utilisation de l’historique sexuel et du comportement sexuel d’une femme pour discréditer ses accusations de viol. Ce chapitre parle également beaucoup des différences de traitement entre les classes. L’autrice parle à nouveau de l’influence du mouvement eugénique sur le droit à la contraception et le contrôle des naissances. Elle reprend d’ailleurs les mots de la militante et philosophe américaine Angela Davis, qui avait déclaré que ce qui était un « droit » pour les privilégiées était devenu un « devoir » pour les pauvres. J’ai été horrifiée d’apprendre dans ce chapitre l’existence du « Negro project » de Margaret Sanger, celle qui a ouvert les premiers centres de planning familial aux États-Unis. Son sombre projet visait à mettre en avant des médecins et éducateurs noirs éminents ainsi qu’à employer des infirmières noires pour inciter les femmes à prendre des moyens de contraception en vue de limiter la population noire, certains médecins (blancs bien évidemment) ayant recours à la stérilisation forcée.

Le dernier chapitre de la deuxième partie aborde le début des années 1940. Il traite pour commencer de la syphilis. Au XIXe siècle, les prostituées étaient accusées de la transmettre. Comme la maladie était encore méconnue, il fallait bien trouver des boucs émissaires. Dans les années 1930, lorsque la syphilis a recommencé à se propager aux États-Unis, ce sont les femmes dans leur globalité qui ont été accusées de transmettre la maladie, non seulement à leur partenaire sexuel, mais aussi à leurs enfants. Pour se marier, les femmes devaient donc se soumettre à un test de dépistage et, s’il était positif, se faire traiter à doses d’arsenic et de mercure jusqu’à ce que le test soit négatif. La suite du chapitre est dédiée à une autre maladie, qui ne concerne quant à elle que les femmes et qui est toujours aussi mal diagnostiquée à notre époque : l’endométriose. Je pensais naïvement que cette maladie n’avait été découverte que récemment, étant donné que l’on n’en parle que depuis quelques années. J’ai été surprise d’apprendre qu’elle était déjà connue et étudiée dans les années 1800, que l’on a commencé à se pencher plus sérieusement sur la maladie dans les années 1920 et qu’elle a été nommée « endométriose » en 1927. Pour tenter d’expliquer cette maladie, certains médecins ont à nouveau déclaré des absurdités. Selon leurs dires, elle serait causée par un mariage tardif et le manque de grossesses à un jeune âge. Dans les années 1940, le gynécologue américain Joe Vincent Meigs déclarait que l’endométriose était une « réaction physiologique à une menstruation persistante » et recommandait donc aux femmes de se marier tôt et d’avoir régulièrement des relations sexuelles avec leur mari afin de cumuler les grossesses. Elinor Cleghorn clôt cette deuxième partie en expliquant que peu d’attention était accordée aux troubles et maladies affectant les femmes en dehors de la reproduction et de la santé sexuelle. Cette négligence a faussé considérablement la compréhension du corps et de l’esprit des femmes, ce qui a entraîné des conséquences graves sur les décennies suivantes.

La troisième et dernière partie s’ouvre sur la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec l’inauguration du NHS, le système de santé national du Royaume-Uni. Si le tout premier patient était une jeune fille, les femmes n’ont joué que des rôles de soignantes et d’infirmières, tandis que les hommes étaient considérés comme les spécialistes de la santé. Après la guerre, les femmes se sont vues reléguer à leur rôle reproducteur. Il fallait en effet remonter le taux de natalité pour repeupler le pays. L’autrice parle ensuite un peu plus en détail des recherches autour du lupus. Cette maladie méconnue est encore aujourd’hui très mal diagnostiquée car les douleurs dont souffrent ses victimes n’ont pas de causes visibles. Les examens n’indiquant jamais de problème, les femmes affectées par le lupus étaient bien souvent considérées comme des hypocondriaques ou des malades mentales. Jamais prises au sérieux par les médecins de l’époque, les femmes victimes de maladies chroniques ou auto-immunes encore méconnues se voyaient dire que leur problème ne résidait que dans leur tête. Dans les années 1940, la seule manière de traiter ces maux était la lobotomisation. Les femmes ont d’ailleurs été très nombreuses à subir cette opération controversée. Cela a même été le cas de la sœur du président J. F. Kennedy. Le chapitre suivant aborde les années 1960, durant lesquelles de nombreuses femmes souffraient du « syndrome de la femme au foyer ». Pour soigner la fatigue et la nervosité causées par ce syndrome (que l’on appelle aujourd’hui « charge mentale »), les médecins faisaient la promotion de calmants visant à « soumettre les femmes frustrées au rôle que leur a imposé la société ».

La suite du chapitre est consacrée à la pilule. Il faut savoir que les premières pilules étaient réservées aux femmes souffrant d’endométriose et, étonnamment, aux femmes ménopausées. Les premières pilules contraceptives étaient dangereuses. Déjà dans les années 1960, des voix féministes s’élevaient contre la charge mentale supplémentaire qu’impliquait la prise de la pilule et se demandaient pourquoi les scientifiques ne cherchaient pas plutôt à trouver une pilule contraceptive pour les hommes. Si les choses commencent à bouger aujourd’hui, certains hommes étant prêts à prendre cette responsabilité, les effets secondaires de la pilule sur les femmes ne sont pas encore complètement compris et connus, ce qui explique d’ailleurs pourquoi les jeunes générations ont tendance à se détourner de ce type de contraception. Traitant toujours des années 1960, l’avant-dernier chapitre parle du moment où les femmes ont commencé à découvrir leur corps. Elinor Cleghorn parle notamment de May Edward Chinn, une médecin afro-américaine qui a joué un rôle déterminant dans l’élaboration du test de Papanicolaou (que l’on appelle plus couramment « frottis cervical » chez nous) pour dépister le cancer du col de l’utérus. Les femmes n’étaient toutefois pas à l’aise avec ces examens intimes. Pour les encourager à se faire dépister, l’avocate féministe américaine Carol Downer a fondé, avec d’autres militantes, le mouvement « Self-Help ». Lors de réunions exclusivement féminines, elle expliquait aux femmes comment examiner elles-mêmes leur vagin à l’aide d’un spéculum. On passe ensuite aux années 1970 et 1980, durant lesquelles un nouveau genre de diagnostic était posé sur les femmes dont on ne pouvait pas expliquer les maux : la somatisation, soit une douleur physique causée par une douleur psychique (encore une fois, tout est dans la tête). L’autrice parle ensuite de nombreux cas de médicaments insuffisamment testés que l’on administrait aux femmes (comme le diéthylstilbestrol visant soi-disant à limiter le risque de fausse couche alors qu’il était reconnu trop dangereux pour les hommes et même pour les poules...) et sur le manque de recherches concernant les symptômes et les effets de diverses maladies mortelles (comme le SIDA ou les maladies cardiaques) sur les femmes. Dans son dernier chapitre, Elinor Cleghorn raconte sa propre expérience et les années de souffrance avant de recevoir enfin son diagnostic. Elle termine son ouvrage en paraphrasant Maya Angelou :

« Quand une femme vous dit qu'elle souffre, croyez-la la première fois. »

Bref, vu la longueur du billet que je viens d’écrire, vous aurez compris que cet ouvrage m’a vraiment passionnée. Bien d’autres questions sont soulevées, bien d’autres noms de femmes exceptionnelles sont cités, mais je ne vais pas non plus réécrire tout le livre 😅. Si vous comprenez l’anglais et que le sujet vous intéresse, je vous invite donc à vous procurer Unwell Women et à le dévorer à votre tour.

À propos de Elise Lignian

Traductrice de l'anglais, du russe et de l'espagnol vers le français, je travaille en tant qu'indépendante. Rédaction, correction, révision de traduction et traduction sont les services que j'offre à mes clients. Pour plus d'informations à mon sujet, consultez dès maintenant mon site http://translovart.com.

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