Il y a un peu plus de 2 ans, j’ai eu un coup de cœur pour Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin. Lors d’un de mes derniers passages à la gare de Liège-Guillemins avant de prendre mon train vers l’Allemagne, je n’ai donc pas réfléchi une seconde en trouvant sur les étals de la librairie son dernier titre. Me voilà 30 secondes plus tard à la caisse avec Trois dans les mains.


Valérie Perrin nous embarque cette fois-ci dans l’histoire d’une amitié, celle d’Adrien, d’Étienne et de Nina, mais aussi dans deux faits divers : une voiture retrouvée au fond d’un lac et une jeune fille disparue. Virginie, journaliste (et traductrice, je tiens à le préciser :D) est le personnage mystérieux qui vous fait entrer dans ce nouvel univers. Le récit saute habilement du passé au présent d’un chapitre à l’autre, mettant en avant les points de vue de divers personnages. Le suspense est au rendez-vous dès le début, vous poussant à tourner les pages. Comme dans Changer l’eau des fleurs, Valérie Perrin aborde aussi bien la mort que la vie, de l’innocence de l’enfance à la désillusion de l’âge adulte. Je ne suis pas de la génération dont elle parle, mais elle peut être une belle madeleine de Proust pour les quarantenaires, l’autrice faisant de nombreuses références musicales. Si j’ai été un peu moins attachée à ces trois amis bien différents qu’à Violette, la protagoniste de son roman précédent, j’ai aimé percer les secrets de chacun d’eux.
À travers ces récits qui se relient au fil des pages, la romancière aborde de nombreux thèmes de société, allant de la violence conjugale à la transidentité, mais toujours avec une simplicité et une poésie attachantes. J’ai ainsi noté dans mon carnet de lecture certaines phrases qui m’ont attendrie ou fait sourire, comme ce court dialogue entre Nina enfant et son grand-père après une visite au zoo :
« - Qu'est-ce que tu as préféré ? Les girafes ou les lions ? - Le train. - Pourquoi le train ? - Parce qu'il est libre. »
ou encore cette phrase que j’ai trouvée si juste :
Dès qu'on libère des adultes qui ont été mômes ensemble, l'enfance remonte à la surface.
S’il ne m’a pas autant chamboulée que Changer l’eau des fleurs, Trois m’aura fait vivre de très beaux moments de lecture et surprise par le développement de plusieurs récits. Un an jour pour jour s’écoule entre le premier et le dernier chapitre, mais les 752 pages qui les séparent vous feront passer par toutes les émotions. Je vous le recommande donc 🙂