Je fais partie de celles et ceux qu’on appelle des « gentils », qui aiment rendre service et qui disent « oui » un peu trop souvent sans prendre en compte leurs envies, le temps qui leur est disponible et leur forme physique ou mentale. Cela dit, j’ai appris à m’endurcir au fil de mes 10 années en tant que traductrice et rédactrice indépendante. Voici donc quelques conseils pour les « gentil(le)s » freelances qui passeraient par ici.
Quand on est traducteur ou rédacteur indépendant et qu’on travaille avec des agences, on est constamment confronté aux demandes des gestionnaires de projets (ou PM
pour Project Manager, je vous en ai déjà parlé ici). Certains sont d’ailleurs des champions pour vous pousser à accepter un projet, ce qui est normal vu que leur but est de trouver un prestataire au plus vite pour gérer la multitude d’autres demandes des clients. Quand on a du mal à dire « non » comme moi, cela peut être assez difficile de refuser, d’autant plus qu’il y a toujours la crainte de ne plus avoir autant de propositions les prochains mois ou de se faire étiqueter comme une personne trop débordée et de ne plus recevoir de proposition de l’agence en question (oui, ça peut arriver). Accepter trop de projets n’est toutefois pas du tout une bonne idée. Vous risquez de vite vous retrouver complètement débordé(e) et de ne plus savoir où donner de la tête pour tout rendre dans les délais. À cela s’ajoutent la fatigue et le stress, la formule idéale pour commettre des erreurs totalement évitables. Bref, pour ne pas arriver à ce point-là et sombrer dans le burn out, il faut apprendre à dire « non ».
La première chose à faire quand on reçoit une proposition de projet (ou une demande de service, sous n'importe quelle forme), c’est de ne pas répondre immédiatement « oui » sans réfléchir. J’ai encore entendu récemment dans un des podcasts de développement personnel que j’écoute avidement chaque matin qu’il faut se poser plusieurs questions avant de donner une réponse : « est-ce que j’ai réellement le temps de le faire ? », « est-ce que je suis en capacité (mentale, physique, émotionnelle) de le faire ? », « est-ce que j’ai vraiment la motivation de le faire ? ». Si vous répondez « non » à l’une de ces questions, il faut refuser. Toutefois, quand on veut travailler régulièrement avec un client ou une agence, il faut savoir dire « non » de la bonne façon. Par exemple, vous pouvez dire que vous ne pouvez pas accepter ce projet (pour X raisons), mais que vous êtes disponible pour un travail qui vous prendra moins de temps ou traitant d’un sujet dans lequel vous êtes plus à l’aise. Hier, j’ai ainsi dû refuser un projet de rédaction sur des hôtels, alors que j’adore ça. Plutôt que de simplement dire « non », j’ai expliqué que j’étais intéressée par le projet, mais que je n’étais pas disponible avant la fin du mois. De cette manière, le PM sait que je peux éventuellement accepter d’autres projets de ce genre et qu’il peut me recontacter le mois prochain, quand je serai plus disponible. La semaine passée, c’est un projet de traduction que j’ai dû décliner. Dans mon e-mail, j’ai cependant directement indiqué à la PM que je pouvais accepter un volume de X mots maximum et que je serai plus disponible d’ici X semaines. Elle m’a ainsi proposé un autre projet avec un délai plus long, que je pouvais cette fois-ci accepter. C’est la même chose si vous êtes confronté à un projet qui vous paraît trop complexe ou dépassant vos compétences. Au lieu de vous embourber dans un travail qui vous prendra bien trop de temps par simple manque de connaissance, n’ayez pas peur de le dire. Cela indiquera que vous êtes quelqu’un de consciencieux qui connaît ses limites.
Tout ça pour dire que les gens ne vont pas forcément se froisser si vous leur dites « non ». Poser ses limites est important, il faut juste savoir comment l’exprimer. La prochaine fois que vous hésitez face à une demande (que ce soit dans le cadre du travail ou non), prenez donc le temps de vous poser les bonnes questions plutôt que d’accepter tête baissée et de le regretter par la suite.
Sur ces bonnes paroles, je vous dis à la semaine prochaine !
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PM ? ? – merci de m’éclairer
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Project Manager (ou gestionnaire de projets en bon français). On l’utilise dans le jargon dans certaines agences (mais je prends note, je changerai le terme par souci de compréhension !).
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